Lundi

Topo : Un petit livre étonnant !

Le livre de Ruth est un très petit livre : 4 chapitres seulement. Dans les traductions modernes il est placé à la suite du livre des Juges. Dans la bible hébraïque, Il fait partie des « Livres historiques » qui suivent immédiatement le Pentateuque. Il est l’un des « cinq rouleaux » que la Bible hébraïque classe parmi les Écrits. Dans la liturgie juive, il est lu le jour de la fête de la Pentecôte (Chavouot) où sont célébrés l’alliance et le don de la Loi. Cette fête raconte la fidélité indéfectible de Dieu pour son peuple.

Ce petit livre invite ainsi à s’attacher sans retour à la Loi. Un tel attachement ouvre l’être à d’autres alliances qui portent des fruits. Ainsi l’alliance de Ruth et de Booz. La prière invitera donc à s’étonner, à s’interroger, à redécouvrir comment Dieu intervient dans notre existence. L’ensemble de ce récit est comme une parabole autour de trois personnes : Noémi de Bethléem, sa belle-fille Ruth, une étrangère, et son futur mari Booz. Il insiste sur la confiance dans le Seigneur et le salut qui s’étend à toute l’humanité, puisque Ruth la Moabite est étrangère au peuple élu. Le pays de Moab est un pays païen à l’est de la mer Morte.

Dans la bible, les noms des personnes ont un sens particulier, bien mis en évidence dans la nouvelle traduction de l’AELF. Ils méritent de s’y arrêter.

Le livre de Ruth : Chapitre 1 à lire ou écouter

À l’époque où gouvernaient les Juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléem de Juda émigra avec sa femme et ses deux fils pour s’établir dans la région appelée Champs-de-Moab. L’homme se nommait Élimélek (c’est-à-dire : Mon-Dieu-est-roi), sa femme : Noémi (c’est-à-dire : Ma-gracieuse) et ses deux fils : Mahlone (c’est-à-dire : Maladie) et Kilyone (c’est-à-dire : Épuisement). C’était des Éphratéens de Bethléem de Juda. Ils arrivèrent aux Champs-de-Moab et y restèrent. Élimélek, le mari de Noémi, mourut, et Noémi resta seule avec ses deux fils. Ceux-ci épousèrent deux Moabites ; l’une s’appelait Orpa (c’est-à-dire : Volte-face) et l’autre, Ruth (c’est-à-dire : Compagne). Ils demeurèrent là une dizaine d’années. Mahlone et Kilyone moururent à leur tour, et Noémi resta privée de ses deux fils et de son mari. Alors, avec ses belles-filles, elle se prépara à quitter les Champs-de-Moab et à retourner chez elle, car elle avait appris que le Seigneur avait visité son peuple et lui donnait du pain. Elle partit donc de l’endroit où elle habitait, accompagnée de ses deux belles-filles. Et elles prirent le chemin du retour vers le pays de Juda.

Alors Noémi dit à ses deux belles-filles : « Allez, retournez chacune à la maison de votre mère. Que le Seigneur vous montre le même attachement que vous avez eu envers nos morts et envers moi ! Que le Seigneur vous donne de trouver chacune un foyer stable, avec un mari. » Et Noémi les embrassa, mais elles élevèrent la voix et se mirent à pleurer. Elles lui dirent : « Nous voulons retourner avec toi vers ton peuple. » Mais Noémi reprit : « Retournez chez vous, mes filles ! Pourquoi venir avec moi ? Pourrais-je encore avoir des fils à vous donner comme maris ? Retournez, mes filles, allez ! Oui, je suis bien trop vieille pour avoir un mari. Quand bien même je dirais : “Il y a encore de l’espoir ; je vais appartenir à un homme cette nuit et j’aurai des fils”, même dans ce cas, auriez-vous la patience d’attendre qu’ils grandissent ? Pourriez-vous vous passer d’homme aussi longtemps ? Non, mes filles ! Mon sort est trop amer pour que vous le partagiez. Car c’est contre moi que la main du Seigneur s’est levée. » Alors les deux belles-filles, de nouveau, élevèrent la voix et se mirent à pleurer. Orpa embrassa sa belle-mère,
mais Ruth restait attachée à ses pas. Noémi lui dit : « Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur. » Ruth lui répondit : « Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Où tu mourras, je mourrai ; et là je serai enterrée. Que le Seigneur me traite ainsi, qu’il fasse pire encore, si ce n’est pas la mort seule qui nous sépare ! » Voyant qu’elle était résolue à l’accompagner, Noémi cessa de lui parler de cela. Ainsi, elles allaient leur chemin, toutes les deux, jusqu’à ce qu’elles arrivent à Bethléem. À leur arrivée à Bethléem, toute la ville fut en émoi. Les femmes disaient : « Est-ce bien là Noémi ? » Mais elle leur dit : « Ne m’appelez plus Noémi (Ma-gracieuse), appelez-moi Mara (Amertume). Car le Puissant m’a remplie d’amertume. J’étais partie comblée, mais le Seigneur me ramène les mains vides. Pourquoi m’appeler encore Noémi ? Le Seigneur m’a humiliée, le Puissant m’a fait du mal ! » Noémi revint donc des Champs-de-Moab avec sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à Bethléem au début de la moisson de l’orge.

© aelf

3 points : famine – Noémi – Orpa

Une famille de Bethléem est obligée d’émigrer en terre étrangère, Moab, pour survivre à la famine. Situation encore bien actuelle, la regarder, regarder les personnes. Peut-être m’arrêter sur un nom d’une personne, goûter sa signification et revenir à mon propre nom.

Noémi, la mère de famille devenue veuve et ses fils décédés, décide de revenir dans son pays natal, à Bethléem (=maison du pain) en Juda. En chemin, elle suggère à ses belles-filles de rester dans leur pays, pour s’y remarier. Elle-même partirait seule, enfermée dans la tristesse de ne plus avoir de fils, dans la nostalgie du passé. Elle a même un certain ressentiment contre Dieu. Quelque chose de cette situation résonne-t-il en moi ? Je mets des mots dessus.

Orpa, une des belles-filles, décide de rester dans son pays et Ruth de suivre sa belle-mère. J’écoute ce que répond Ruth : j’imagine ses mots, le ton de sa voix… et tout ce que cette réponse de quelques mots implique comme changements dans sa vie. Noémi et Ruth arrivent donc à Bethléem, au début de la moisson. Je regarde l’accueil des deux femmes par d’autres femmes à Bethléem et comment Noémi semble ignorer la présence de Ruth.

Pour aller plus loin : Le journal – Gn 17

1-  Feuilleter le journal, et trouver un article où l’on parle des réfugiés. Vivre cela comme une prière. (cf Kit Spirituel n°14 : prier avec le journal)

2- Gn 17, 1-8 : Le changement de nom est quelque chose de presque classique dans la Bible : Pensons à Jacob qui sera Israël ou Simon qui deviendra Pierre. Je peux méditer le changement du nom d’Abram. Un nouveau nom, pour une nouvelle mission, une nouvelle alliance… et d’ailleurs, peut-être ai-je moi-même un sur-nom…

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Et ce soir sur le mur…

Sur le mur spirituel, je partage ce premier soir, ce que j’attends de cette mini-retraite et une perle reçue.

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Pour ceux qui le désirent,
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