Prier avec une œuvre d’art #0

Le Carême : un chemin à prendre, une décision à poser

 Gustave Courbet,1819-1877, La Rencontre, ou Bonjour M. Courbet,1854, Musée Fabre Montpellier.

La rencontre ou Bonjour M. Courbet, est un fameux tableau du peintre Gustave Courbet, peintre de Franche Comté, qui est attiré par son mécène M. Bruyas en Languedoc où la lumière intense éclairera ses tableaux. Il y découvrira une nouvelle manière de peindre, il convertira sa peinture à la lumière du Languedoc. Dans ce tableau, Courbet arrive à retranscrire l’atmosphère de la région, cette lumière blanche si particulière lors des journées d’été : ciel pur, ombre projetée sur le chemin.

 « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai » (Gn 12,1)

 Cherchant ainsi de nouvelles aventures pour sa peinture, le peintre quitte son pays natal. Cela représente un long périple qu’il fait en calèche qui est représentée dans le tableau.

Je me remémore quand j’ai quitté mes habitudes pour aller vers de nouvelles aventures de ma foi

Pendant ce carême, je décide vers quelles contrées, vers quelles périphéries, vers quels proches, je vais me déplacer.

« Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi » (Ps 62)

Arrivé dans la région, Courbet part à pied. Il monte en haut d’une colline. Il admire le ciel lumineux, objet de sa quête artistique. Il part à la rencontre son bienfaiteur accompagné de son serviteur. Courbet a compris que seul M. Bruyas pouvait l’aider par son intelligence et sa fortune, à développer son art sans renier ses propres convictions.

Le visage fier du peintre semble porter dans les cieux son front audacieux.

Comment est-ce que je retrouve, je reconnais l’objet de ma recherche, le visage du Seigneur ? dans mes amis, devant un beau paysage ? Comment est-ce que je reconnais que « Dieu est venu à mon secours » ?

Pendant ce carême, je décide d’avoir l’audace de chercher réellement la présence de Dieu dans ma vie, de le reconnaître, de le louer, de lui faire confiance, lui qui seul peut m’aider sur ma route.

« Il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture » (Mc 6,8)

Courbet se présente en voyageur, en bohémien, sac au dos, en manche de chemises. Presque sans bagages, seulement son attirail de peintre. Il veut montrer qu’il s’affranchit de toute civilisation, se veut indépendant.

Y a-t-il dans ma vie quelque chose de superflus (matériel, intellectuel, spirituel) qui m’empêche d’être plus disponible à ma tâche, pour répandre l’amour de Dieu autour de moi ?

 Pendant ce carême, je décide d’alléger ce superflu pour me rendre plus disponible à l’essentiel (la prière, des relations, …)

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16,15)

Comment Courbet représente-t-il son bienfaiteur ? En un homme cordial, raffiné, si on le compare à la silhouette fière du peintre. Il ne vient pas de loin, sa maison est proche. Il est accompagné de son serviteur, à la figure rugueuse, qui reste en retrait, semblant ne pas comprendre ce qui se passe.

Je recherche comment j’ai su reconnaître Jésus, mon bienfaiteur. A travers quel événement ai-je compris qu’il m’accueillait, qu’il m’aidait dans mes projets de vie, qu’il m’éclairait dans mes discernements ?

 Pendant ce carême, je choisis de chercher une réponse à cette question que Jésus me pose : « pour vous qui suis-je ? »

 « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,15)

Courbet présente cette rencontre a la fois comme exceptionnelle, personnages seuls se détachant sur un ciel lumineux, mais aussi comme une rencontre simple, le chien haletant ramène la scène dans la vie réelle !

Je me souviens d’une rencontre inopinée avec des personnes inattendues. Comment les ai-je écoutées ? Les ai-je accueillies ? Que m’ont-elles appris ? qu’ont-elles changé dans ma vie ?

Pendant ce carême je décide de me laisser bousculer, de me laisser convertir, à travers mes rencontres, dans la rue, dans ma paroisse, dans ma communauté…

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