Prier avec une œuvre d’art #5

 

ECOUTEZ ET VOUS VIVREZ

Le rappel à la vie de Lazare

 

La résurrection de Lazare, scène d’une iconostase, 1ère moitié du 13e siècle, monastère Sainte Catherine du Sinaï

 Cet épisode de la « résurrection de Lazare » a souvent été une source d’inspiration, tant pour les artistes que pour les écrivains d’icônes.

Cette icône provenant du monastère sainte Catherine du Sinaï, présente la scène de manière bien claire.  Plusieurs groupes de personnages : à gauche dans une première « bulle » Jésus s’avance, depuis Jérusalem vers Béthanie, accompagné de deux disciples et à ses pieds Marthe et Marie.

A droite dans une autre « bulle » Lazare dans son cercueil déjà enveloppé de bandelettes. Ses amis s’approchent de lui.

Les modelés sont doux et les formes souples. Les silhouettes sont élancées, dans le style chypriote du 12e siècle.

 

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »

Étonnant que Jésus ne vienne pas tout de suite à l’annonce de la mort de son ami Lazare. Y croit-il vraiment ? Cette maladie dont souffre Lazare ne mène pas à la mort, dit-il. Jésus ne se laisse pas conduire par ses sentiments, mais par la volonté de son Père. Jésus pleinement homme et pleinement Dieu, pleurera la mort de son ami et déclarera aussi « moi je suis la résurrection et la vie ».

Seigneur, les sœurs de Lazare ne demandent rien, elles envoient chercher Jésus, afin qu’il soit seulement près d’elles.

Dans ma prière, je peux demander à Dieu qu’il vienne auprès de moi, surtout quand tout va mal, que je suis submergé par l’angoisse, la détresse physique ou morale, par mon péché. Je formule cette prière d’appel au secours, avec la confiance que Dieu ne m’abandonnera pas, je le vois pleurer avec moi. Que me dit-il ? Comment me ramène-t-il à la vie en sa présence ?

 

 « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;

 Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais.

Je regarde Jésus, plus grand que les apôtres qui le suivent : c’est lui qui importe, c’est lui que tous sont appelés à écouter. Seul Jésus porte ce grand vêtement d’un bleu sombre, contrastant avec le rouge du fond de son espace. L’auréole autour de son visage est d’un or étincelant et marqué d’une croix bien dessinée. Son visage est sérieux, fixé sur Lazare. Ses pieds sont en mouvement, il avance vers son ami, la main fermement tendue vers lui. De l’autre main il porte le rouleau de la Parole.

Jésus est Dieu venu parmi les hommes, il se présente comme la résurrection et la vie, comme étant celui qui fait vivre.

Je réalise que le projet de Jésus est de nous faire comprendre qu’il est venu nous donner de vivre une vie plus forte que la mort.  Comment est-ce possible ? Comment cela se réalise-t-il dans ma vie ?

 J’entends Jésus me répondre. Je relis un moment où j’ai fait le choix de lui faire confiance, de croire en lui.

 Qui sont les deux apôtres derrière Jésus ? Sans doute Pierre et Jean. Pierre, barbu comme il est en général représenté, regarde Lazare, comme Jésus. Il porte aussi le rouleau de la Parole. Jean, bouclé, plus juvénile, nous regarde. Nous prend-il à témoin ? Ils ont discuté avec Jésus pendant le chemin, sur le « sommeil » de Lazare, ils ne comprennent pas bien de quel sommeil il s’agit. Jésus insiste sur le fait que Lazare est bien mort. Alors ? Ils attendent le « signe » que Jésus va donner, montrant que Dieu veut la vie en lui pour tous.

Je demande au Seigneur la grâce de me laisser toucher par cette force de vie que le Seigneur veut pour moi, pour mes proches, pour la société.

Quel est ce signe que j’attends pour fortifier ma foi ? Je ne comprends pas tout ce qu’il m’arrive, comment est-ce que je vois l’amour de Dieu ?

Je formule ma manière de croire devant un événement qu’il m’a été donné de vivre récemment, comment mon acte de foi m’a donné la vie, la force de continuer ?

 

 

Lazare, viens dehors !  Déliez-le et laissez-le aller

Voilà Lazare qui a été déposé dans son cercueil. Il est comme une momie, enveloppé de bandelettes. Seule sa tête est dégagée, émanant d’une auréole. Ses traits sont incroyablement vivants, regardant fixement Jésus. Quelle ambiguïté ! Voit-il Jésus pleurer ? Que de questions ! Jésus a tardé pour venir, Jésus va le ramener à la vie. Quel sens donner à tout cela ?  Sa maladie ne conduit pas à la mort, mais elle est un signe pour annoncer la gloire de Dieu.  Les amis de Lazare se pressent près de son tombeau, prêts à aider Lazare pour obéir à l’ordre de Jésus « Lazare, sors d’ici », et à le délier.

 

Que de fois j’ai l’impression que tu n’es pas là, que tu pourrais arranger les choses. Où en est alors ma foi ? Ou mon manque de foi ?

 De quel tombeau le Seigneur m’invite-t-il à sortir pour être bien vivant ?

Ne pouvant m’en sortir tout seul, à qui ai-je fait appel pour m’aider à délier les bandelettes qui m’empêchaient d’avancer ?

 

 Moi je suis la résurrection et la vie

Oui Seigneur je crois, tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde

 En bas de l’icône, à peine visibles, Marthe et Marie sont représentées, insérées dans la « bulle » de Jésus. Elles sont à ses pieds, l’une tournée vers Lazare, l’autre prosternée vers Jésus. Marthe est appelée à une véritable profession de foi, à faire confiance, elle qui a fait des reproches à Jésus de ne pas être là quand il fallait, mais elle sait que tout ce que Jésus demandera à Dieu, Dieu l’accordera. Et Jésus est ému, bouleversé de cette déclaration de foi. Elle sait que, Jésus présent, la mort ne peut pas l’emporter.

J’exprime à Dieu la confiance que je mets en lui. J’en ai eu l’expérience. Je me remémore un temps où j’ai fait confiance, où Dieu m’a donné, redonné, la joie de vivre. Ai-je eu l’audace de demander l’impossible à Dieu ? Je relis une prière de demande qui me paraissait impossible. Ai-je eu bien conscience que c’est lui qui fait vivre ?  J’en cherche une preuve dans ma vie.

 Comment la lecture de ce texte et la contemplation de cette icône ont fortifié ma confiance en Dieu ? Comment l’attitude de foi de Marthe a-t-elle inspiré l’attitude que j’ai vis à vis de Jésus ?

 Qu’est-ce qui est mort en moi et que Jésus pourrait ressusciter ?

 

Je suis la vie

Quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais.

 

 

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