Prier avec sa vie #7 : Où se donne ma vie ? (suite)

Quand j’entre dans cette dynamique du don, je reconnais le don reçu et je donne, non pas “en retour” mais parce que profondément c’est un mouvement de vie : c’est le mouvement de ma vie profonde, réelle. Au niveau le plus évident, j’ai reçu la vie de mes parents et je la transmets à mes enfants. Dans l’ordre de l’attachement au Christ, de la foi, je reconnais ce don de vie comme don de Dieu, manifestation de son amour personnel et je peux ainsi entrer dans le désir profond de donner, de servir à mon tour. Cependant, si cette attitude de foi peut se vivre d’une manière relativement aisée (malgré la lutte contre mon égoïsme spontané…) quand le service que je rends est visiblement un service qui donne vie et me donne vie aussi, qu’en est-il quand ce n’est plus le cas ?

Si je regarde Jésus, pendant sa vie publique, pendant tout un temps, malgré les critiques des scribes et pharisiens, son annonce du Royaume, les miracles tracent un sillon de joie et d’enthousiasme dans le peuple de Galilée et de Judée. Il donne sa vie jour après jour dans sa mission, les fruits sont visibles : “ne voyez-vous pas les champs qui blanchissent pour la moisson ?” dira-t-il à ses disciples après la rencontre avec la Samaritaine. Il peut nous être donné aussi de partager une telle période de joie et d’accomplissement que ce soit dans une mission ecclésiale, dans notre vie familiale ou sociale…Nous sommes heureux(ses) de donner notre vie.

Il peut venir le temps (à vrai dire, il est rare qu’il ne vienne pas, à un degré plus ou moins fort) où ce qui était l’élan de ma vie, ce qui me donnait des “ailes” devienne un lieu de doute, de combat, de luttes où nous rencontrons les critiques, les coups bas, les difficultés de toutes sortes ainsi que notre propre lourdeur et hésitation. Comment ma vie peut-elle encore se donner et que cela soit vie ?

Contempler le Christ peut nous enseigner le chemin de ce don “par-delà”, “au-delà”, qui porte parfois aussi le nom de “pardon”. Le chemin qu’Il suit dans sa passion est celui qui l’emmène “au-delà”. C’est un don dans la nuit où seule sa confiance en son Père est ce qui le mène et qui lui permet de faire le pas suivant. Nous pouvons d’une manière ou d’une autre être amené(e)s à suivre un chemin difficile et rocailleux, où les points de repères s’effacent, où la joie semble disparaître; simplement nous est donnée la paix d’avancer, et d’avancer encore, car profondément nous est donnée la foi en celui qui nous ouvre le chemin.

Passé le tunnel, nous pourrons voir que ce point où nous avons dû “lâcher” est un chemin de vie encore plus fort que tout. Par exemple, il peut nous être demandé un “pardon” qui coûte terriblement, qui humainement nous fait longtemps reculer et qui en définitive, quand la grâce nous en est donnée, devient source d’une vie inattendue. Ou bien la santé ou telle ou telle circonstance nous impose d’arrêter un engagement qui nous tient très “à cœur”. C’est le déchirement et puis si nous acceptons (il y faut souvent le temps), là aussi, de cet échec apparent surgit une vie plus grande. Celle qui nous donne d’avancer davantage dans un service où ce que l’on “est” devient plus fort encore que ce que l’on “fait”.

Car c’est toujours de vie dont il s’agit : Jésus au matin de Pâques est là pour nous le dire !

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