Jésus vint à Nazareth où il avait été élevé, entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe et, déroulant le livre, il trouva le passage où il était écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur.
Il replia le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue tenaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
“Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture.”
Et tous lui rendaient témoignage et étaient en admiration devant les paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche. Et ils disaient :
“N’est-il pas le fils de Joseph, celui-là ?”
© Bible de Jérusalem, Éditions du Cerf.
| Pour prier le Seigneur à partir de ce récit |
Je me rappelle l’histoire : Jésus revient à Nazareth après avoir reçu le baptême de Jean. Désormais l’Esprit Saint repose sur lui. Il revient là où il a grandi pendant près de 30 ans. Inutile de dire que tout le monde connaît cet enfant du pays.
Je demande au Seigneur de me révéler comment il s’est incarné dans nos histoires d’hommes et de femmes, et comment il s’incarne dans mon histoire aujourd’hui.
Je peux m’aider à écouter la Parole en imaginant le lieu où se déroule la scène que je vais prier. Ici, ce sera une synagogue, salle de prière rectangulaire, celle où Jésus est venu prier durant tant d’années avec tous les Nazaréens.
J’écoute la Parole, la laisse agir en moi. Je regarde ce qui se passe, et me laisse transformer par la scène que je contemple. Ici je peux m’arrêter en particulier sur trois passages.
Tout se passe normalement, comme depuis toujours à chaque sabbat. Rite habituel. Célébration usuelle. Jésus lit le passage de l’Ecriture qu’on lui tend. Tout se passe normalement, mais curieusement, à la fin, tous ont les yeux “fixés sur lui”. Je contemple la scène : le lieu, les personnes, le livre qu’on tend à Jésus pour la lecture. J’entends Jésus lire le passage de l’Écriture. J’entends Jésus lire la parole de Dieu. J’entends ce qu’elle dit. Je vois qui la dit. Je peux, moi aussi, rester les yeux fixés sur Jésus, étant attentif à ce qui se passe en moi en l’écoutant. Jésus se met alors à dire une parole. Une seule. Une parole nouvelle et inattendue. J’entends cette phrase inouïe de Jésus. Je prends le temps de réaliser la pleine signification de chaque mot : aujourd’hui (après 30 ans, et depuis le début de l’histoire de l’humanité), s’accomplit (quelque chose se réalise de façon complète), vos oreilles (cela passe par le corps humain), Écriture (non pas des lettres mortes, mais une promesse écrite et tenue). Je n’hésite pas à les savourer lentement, les laissant déployer en moi toutes leurs forces. Tous sont étonnés de ce qui sort de la bouche de “leur” Jésus qu’ils connaissent si bien. Tellement bien que de leur bouche sort une interrogation qui conduit au seuil de la foi : qui est vraiment ce Jésus de Nazareth ? Je me rends témoin de l’admiration et de l’interrogation des Nazaréens. Je me laisse surprendre par la nouveauté de l’incarnation : Dieu, le tout-puissant, qui se révèle dans un homme de trente ans, fils de Joseph, le charpentier. Me souvenant de mon baptême, de l’Esprit qui repose aussi sur moi, je peux ouvrir la bouche pour m’adresser à Dieu, et lui dire ce qui montera de mon cœur.Les yeux sont fixés sur Jésus
Les oreilles entendent un accomplissement
De la bouche de Jésus à la bouche du croyant
Je conclus avec une prière d’Église.