Prier avec une œuvre d’art #6

ECOUTEZ ET VOUS VIVREZ

Les Rameaux

Entrée de Jésus à Jérusalem, Codex Egberti, vers 980, bibliothèque de la ville de Trèves

Ce manuscrit de 61 miniatures, de l’abbaye de Reichenau (Lac de Constance, Allemagne), est un livre regroupant des textes évangéliques utilisés dans la liturgie tout au long de l’année.

Ici nous regardons la page illustrant l’entrée de Jésus à Jérusalem que nous vivons le dimanche des rameaux. Cet événement est célébré traditionnellement depuis le 4e siècle.

Seigneur, je veux te suivre dans ton entrée à Jérusalem. Je me mets en mouvement pour t’accompagner. Quel acte concret puis-je poser pour suivre Jésus pendant cette semaine sainte ?

 Comment est-ce que je comprends que ce chemin triomphal est la première étape de ton chemin vers la passion que tu vas vivre ?

Au centre, Jésus est sur son ânon, dans la posture solennelle de roi de gloire. De chaque côté deux groupes de six personnages semblent former le cortège.

L’attitude hiératique de Jésus invite à penser à l’entrée de Jésus dans la Jérusalem céleste, bien plus qu’à une simple promenade vers la ville Sainte ! Les moines n’ont-ils pas voulu représenter la victoire de Dieu, de son alliance avec les hommes qui se réalise en Jésus Christ ?

Jésus regarde fixement en avant, il porte la tunique blanche des hommes, mais son manteau est de couleur pourpre, couleur que Byzance réservait à l’empereur. Sa tête est entourée d’une auréole d’or, symbole de la divinité, elle est marquée d’une croix. D’une main il tient le livre de la Parole et de l’autre lève les doigts en signe de victoire.

 

Je relis les paroles du prophète Zacharie : 

« Réjouis-toi, fille de Sion ! Lance des acclamations, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9,9).

 Je regarde Jésus, roi, roi de paix, d’humilité et d’amour, roi qui ne parle pas, mais qui marche en avant, déterminé, lucide, précédant ses disciples. Je considère sa manière d’être roi. Quel événement cela fait-il revivre dans le cours de ma propre vie ?

 

Et l’âne ! Il est tout beau, crinière soigneusement tressée. Il a été choisi par Jésus et pour Jésus. Jésus n’a rien laissé au hasard, tout est préparé minutieusement. L’âne est une monture de pauvre et non pour les rois ! Jésus nous invite à bouleverser nos valeurs.

Jésus avait besoin de cet ânon. Aujourd’hui encore Jésus a besoin de moi pour le mener vers mes proches. Qu’attend-il de moi pour le faire connaître ?

Comment est-ce que j’accepte d’être bouleversé par Jésus ? je me souviens d’un projet qui a été remis en cause, qui m’a déplacé, qui a contrarié mes vues… Je fais mémoire de la manière dont Jésus a changé ma manière de voir. Je vois les valeurs du monde, celle que Jésus me révèle ici. Je regarde ma vie : qu’est-ce que Jésus me dit ?

 

A gauche le groupe des disciples qui suivent Jésus. A leur tête Pierre qui tient le Livre dans ses mains, et qui fait le même geste que Jésus, il est chargé de mission, il inspire le respect.

Les cinq autres disciples font corps avec lui. Ils représentent tous les disciples comme cela est inscrit au-dessus d’eux, l’image est coupée au milieu de leur long cortège que l’on peut imaginer innombrable ! Dans leurs yeux grands ouverts on imagine leur admiration pour Jésus, leur bonheur de le voir acclamé.

 Je m’imagine au sein de ce groupe de disciples. Quelle a été ma joie de suivre Jésus ? De « marcher pour lui » ?

Comment est-ce que je me suis mis en marche dans la procession des rameaux de ma paroisse ?

 Quel a été mon sentiment quand j’étais unis avec tous les membres de l’Église présents spirituellement autour du Christ qui entre à Jérusalem.

 Je me souviens d’un événement où je ne suis pas resté spectateur, mais où j’ai agi, où j’ai été acteur, pour Jésus, peut-être en me faisant un peu violence.

 

Le peintre place en avant un autre groupe de six personnes qu’ils désignent comme les « judei », les opposants. Leurs yeux semblent dévorer Jésus, leurs mains sont tendues vers Jésus. Ils paraissent jeunes, enthousiastes, sympathiques. Ils portent des vêtements correspondant à leur statut de grands prêtres.

Seraient-ils eux aussi devenus disciples ? Ils acclament Jésus. Ainsi sont représentées douze personnes acclamant le Christ, chiffre de la totalité, tout le peuple est rassemblé autour de Jésus. C’est l’Espérance proclamée par l’Écriture, que les gens de toutes nations, races et cultures seront rassemblés autour du Christ quand il reviendra pour rassembler tous les élus.

Je me souviens avoir participé à un grand rassemblement, avoir loué le Christ, au milieu de beaucoup de personnes que je ne connaissais pas.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !

 Quelle joie m’habitait ? 

 Je peux, si je ne l’ai déjà fait, dire à Jésus mon désir de lui donner mon cœur, je peux l’acclamer, le louer aujourd’hui.

Cette joie me rappelle celle que j’ai ressentie quand j’ai donné mon cœur à Jésus.  Comment est-ce que je vis encore de cette joie ? Quels moyens est-ce que je prends pour retrouver cette joie, je me rappelle de tout ce que Jésus a transformé dans ma vie.

 Je compose mon propre chant pour acclamer Dieu.

 

Ces hommes ont jeté leur manteau à terre pour faire un tapis de gloire à Jésus.

Le peintre a donné trois couleurs bien différentes à ces manteaux, vert, bleu, rouge. Il veut donner une dimension pascale d’universalité.

Qu’est-ce que je pose pour le chemin du Seigneur, quelles mains est-ce que je tends ?

Le fruit de mon travail ? Le manteau de ma pauvreté humaine ? Je choisis ce que je veux déposer aujourd’hui.

 

Le ravissant arbre en arrière-plan, au léger feuillage, a une double fonction : se procurer des branchages pour acclamer Jésus. Et aussi pour servir de symbolique : dans l’évangéliaire d’Egbert ce type d’arbre luxuriant, mais émondé se retrouve dans les scènes de la passion et il apparaît orné de façon festive dans la scène de la Résurrection. Il est l’arbre de la Croix, l’arbre de la Vie.

Jésus nous conduit depuis son entrée à Jérusalem jusqu’à la victoire de la Croix.

 Je revois tout ce que le Seigneur a accompli pour moi.

« Qui est cet homme ? »

    Et les foules répondaient :

C’est le prophète Jésus de Nazareth en Galilée

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