Prier avec une œuvre d’art #4

 

ECOUTEZ ET VOUS VIVREZ

L’aveugle de naissance

La guérison de l’aveugle-né, basilique Sant’Angelo in Formis, Capoue, vers 1075-1100

 Bâtie sur les restes d’un temple romain la basilique Sant’Angelo in Formis, a été construite au 11e siècle par l’abbé Didier du Mont Cassin et dédiée à saint Michel Archange. Elle a été décorée de fresques italo-byzantines qui comptent parmi les plus importantes et les mieux conservées de cette époque dans le sud de l’Italie.

 

« Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance »

Jésus, plus grand que les autres personnages, est en mouvement, il avance vers un aveugle, suivi de deux de ses disciples, sans doute Pierre et Jean. C’est lui qui prend l’initiative et il y associe ses disciples. Il est vêtu d’un beau manteau rouge dont la couleur renforce sa présence. Il est auréolé d’un nimbe crucifère, il tient de la main gauche un rouleau (de la Parole) et avance la main droite vers les yeux de l’aveugle. Son visage aux traits bien dessinés, est grave et tout tourné vers l’aveugle. L’ensemble de la scène est empreinte de solennité et démontre la souveraine autorité de Jésus qui semble n’avoir même pas besoin d’ouvrir la bouche pour être obéi.

 

Jésus voit l’aveugle, il entend sa détresse, son attente. Il entend également la condamnation que les disciples et les gens portent sur cet homme. Jésus ouvre des chemins de vie et libère là où les hommes ferment les relations.

Je me remémore un événement qui m’a fait comprendre que Jésus était passé sur mon chemin, qu’il m’a vu, et qu’il a opéré en moi une guérison comme celle de l’aveugle-né.

 

« Il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle et lui dit « va te laver »

 En face de Jésus, l’aveugle est tout courbé, s’appuyant sur une canne. Sa robe semble misérable. Sa tête est penchée, offerte à Jésus. Ses yeux sont clos. N’est-ce pas sa première confession de foi, de se laisser faire par Jésus, un homme rencontré qu’il ne connaît pas. Il se laisse enduire les yeux de la boue que Jésus avait faite avec de l’argile et sa salive, il écoute la parole de Jésus qui lui dit d’aller se laver à la piscine de Siloé. Il répétera à tout son entourage chaque geste, chaque parole de Jésus avec exactitude. Oui c’est bien à lui que tout cela est arrivé.

 

Qu’est-ce qui m’aide à me laisser faire, à lâcher prise ?

Quand tout va mal, que je suis aveuglé, quel moyen me permet de reconnaître que Jésus vient à moi pour me donner sa lumière, pour que je lui fasse confiance.

 

En quoi ma rencontre avec le Christ a-t-elle changé quelque chose dans ma vie. Je tente de dire avec mes mots quel changement a été opéré, ce que j’ai partagé.

 

 

 

« L’aveugle y alla donc, et il se lava, quand il revint, il voyait »

 

L’artiste représente un superbe bassin en pierre sculptée, rempli d’une eau ondoyante, vive, alimentée depuis la gueule ouverte d’un animal qui la domine. L’eau de la piscine de Siloé est importante pour les Juifs au moment de la fête des tentes (fête qui rappelle la sortie d’Egypte). Siloé veut dire « envoyé », celui qui s’y abreuve et qui s’y lave, est appelé à être missionnaire.

La fresque montre l’aveugle s’y laver abondamment les yeux, frottant et s’aspergeant des deux mains. Ses yeux sont maintenant représentés grand ouverts. Jésus lui a demandé de participer à sa guérison, de faire une démarche, de se déplacer. Ce geste va l’amener à croire en l’efficacité du signe de Jésus, à préparer son témoignage ultérieur.

 

Jésus fait tout pour l’aveugle, mais il lui demande de participer. L’aveugle a écouté et a répondu à cette écoute en se mettant en route. Je me remémore un geste, une démarche, une réponse à une parole, qui a été l’occasion de constater les merveilles de Dieu pour moi.

 

L’aveugle me fait parcourir un chemin de lumière, où la Vérité éclate dans sa propre personne. En quoi son témoignage me met-il en route ?

 

Je regarde enfin les deux disciples derrière Jésus. Ils sont en retrait, plus petits mais eux aussi sont en mouvement. Celui qui est devant, barbu, sans doute Pierre, regarde ailleurs. S’inquiète-t-il de ce que vont penser les pharisiens qui assistent à la scène, leurs diverses critiques, leur incrédulité ? L’autre apôtre derrière lui, au visage plus juvénile, regarde avec intensité vers Jésus. En hommes de leur temps, ils ne peuvent comprendre, convaincus qu’ils sont que si l’homme est aveugle, c’est que lui ou ses parents sont pécheurs. Jésus va les libérer de cela.

 

Dans quel apôtre je me reconnais ? Quelle est ma réaction devant les événements qui arrivent autour de moi ? En quoi j’y reconnais la présence de Dieu ?

 

J’écoute et je regarde la manière dont Jésus accueille et aime cet homme. Qu’est-ce que cela me dit de Dieu ?

 

Je fais mémoire d’une expérience qui m’a fait quitter de fausses images que j’avais de Dieu, et qui m’a ouvert à un Dieu fondamentalement bon et qui ne veut que le bien pour nous.

 

« Je crois, Seigneur ! »

 

 

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