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30 janvier 2011 - 4ème dimanche du temps ordinaire - Année A

La montagne

Les références des textes de la fête
Sophonie 2,3 et 3,12-13
Psaume 145
1 Corinthiens 1,26-31
Matthieu 5,1-12

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

 

Chez Luc, c'est en redescendant de la montagne que Jésus proclame les Béatitudes. Chez les deux évangélistes, cette mention de la montagne est significative : Moïse avait reçu la première Loi sur la montagne du Sinaï et, redescendu, l'avait transmise à Israël. Matthieu et Luc veulent nous dire que Jésus nous donne maintenant une Loi nouvelle, reçue de Dieu. Alors que le décalogue ne donnait que des prescriptions négatives, à part le respect des parents, la Loi nouvelle nous oriente vers des attitudes positives. La Loi ancienne nous signalait les limites à ne pas franchir pour rester dans le domaine de l'amour, la Loi nouvelle nous ouvre des horizons nouveaux. Remarquons que les Béatitudes nous annoncent un bonheur présent (« Heureux ceux qui… ») causé par l'accomplissement d'une promesse qui ne sera tenue que dans l'avenir (« Ils obtiendront, ils seront consolés, rassasiés… »). C'est donc l'espérance qui est à la source d'un bonheur actuel. Une fois de plus, il nous est dit que nous sommes en route vers un accomplissement. Il va falloir descendre du Sinaï et marcher vers la terre promise. Luc insiste sur le « maintenant », car ce maintenant est le lieu de la faim, des larmes, de l'injustice. Si Jésus insiste tant pour nous dire que ce maintenant est aussi temps du bonheur, c'est bien parce que cela ne saute pas aux yeux. En attendant le dénouement, nous avons à mettre au monde, déjà, la miséricorde, la paix, la justice… L'avenir dans le présent. Voilà qui déplaît à beaucoup. D'où la persécution ou le mépris. Tout cela « à cause de moi », à cause du Christ. Pour être son disciple, pour être chrétien, il ne suffit pas d'aller à la messe, il faut le suivre là où il est allé. Descendons de nos montagnes.

 

Le grand désaccord
Ne soyons pas surpris si la foi chrétienne connaît à l'heure actuelle une importante désertion. Nous sommes en contradiction avec le culte de la richesse, de l'exploitation des plus démunis, du sexe sans amour. Le mensonge, les potsde- vin, le bourrage de crâne pour mieux dominer, la recherche de la notoriété… Le message chrétien arrive comme un cheveu dans cette soupe. À vrai dire, ceux qui ont à le diffuser ne sont pas toujours exempts de volonté de puissance. Certains disent et ne font pas. Avouons que nous en sommes tous là, plus ou moins. D'où l'insistance de Jésus. Heureux ceux qu'il arrive à convaincre ! Certes, il y a beaucoup de gens qui aident les autres et travaillent pour la justice, même des non-chrétiens. Ceux-là, un jour, entendront le Christ leur dire : « Vous ne le saviez pas, mais c'est à moi que vous l'avez fait. » Remarquons qu'il n'est question dans les Béatitudes ni de culte, ni de prières etc. Rien de typiquement « religieux ». Au fond, tout est ramené à l'humain, au vraiment humain. L'humain en la plénitude de sa vérité réside dans le Christ, « l'homme achevé, l'homme terminal », comme le nomme Paul en 1 Corinthiens 15. L'homme qui n'existe que pour les autres. C'est pourquoi il se livre entre nos mains, dans cette condition de pauvre qui appelle notre bienveillance. Celui qui nous appelle n'est pas un prophète victorieux par les armes, mais un crucifié. C'est vers lui, que nous transperçons tous les jours, que nous avons à tourner les yeux. Constatons que nous adhérons à un message, à une bonne nouvelle qui est en complète contradiction avec la mentalité qui règne dans notre monde, ce monde dont nous ne sommes pas mais dans lequel nous vivons (Jean 17,6-19).