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27 mars 2011 -3ème dimanche de Carême- Année A

Ailleurs et autrement

Les références des textes de la fête
Exode 17,3-7
Psaume 94
Romains 5,1-2.5-8
Jean 4,5-42

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Après la mort de Salomon, dix tribus sur les douze avaient fait sécession, s'installant en Samarie, au nord de Jérusalem. Désormais, le mot « Juif » ne désignera que la tribu de Judas et une partie de la tribu sacerdotale de Lévi installées en Judée, c'est-à-dire autour de Jérusalem. La Galilée, située bien plus au nord et au-delà de la Samarie, en dépendait. Séparation et hostilité entre Juifs et Samaritains. Et voici que Jésus va amorcer une réconciliation (fin de notre évangile), mais en mettant hors sujet l'importance de Jérusalem et de « cette montagne » (le mont Garizim, où les Samaritains avaient construit un temple rival de celui de Jérusalem). Désormais, le lieu ne compte plus. Dieu est partout parce qu'il est la source et le but de tout ce qui existe. En fin de compte, c'est l'homme, dans la mesure où il accepte de se relier aux autres, qui est la résidence divine. Tel est le contexte de la rencontre de Jésus et de la Samaritaine, cette femme qui, d'une certaine façon, représente tout son peuple. Quand elle vient au puits chercher de l'eau, elle ne sait pas ce qui l'attend. Elle vient pourtant à son rendez-vous avec le septième homme de sa vie. Sept, chiffre parfait, « l'homme de la fin », comme dira Paul en 1 Corinthiens 15,45. Et cette femme ne gardera pas pour elle seule l'homme qui est venu à sa rencontre : tout de suite elle va en parler à ses compatriotes. C'est qu'elle passe avec l'homme à un autre type de relation : il s'agit toujours de se donner, mais autrement. Notons qu'en venant au puits, elle n'est habitée par aucun désir, sinon de puiser de l'eau. Ainsi en va-t-il, souvent, de nos rencontres du Christ : il vient nous trouver à l'improviste.
D'où la nécessité de rester ouverts.

 

Ailleurs et autrement
Remarquons que tout ce qui fait la vie de la Samaritaine, tout ce qui fait est ici pris en compte puis dépassé et surclassé. La femme vient chercher de l'eau, Jésus aussi. Or voici que l'eau qui étanche nos soifs va se transposer en une eau nouvelle. Pour quelle soif, souvent ignorée ? La relation de cette femme avec l'homme, avec les hommes, prend avec Celui-là une forme inattendue, nouvelle elle aussi. Dans l'univers religieux des Juifs et des Samaritains, il y avait des lieux privilégiés pour la rencontre de Dieu : le temple de Jérusalem et celui du mont Garizim. L'heure est venue où le lieu de la rencontre de Dieu sera l'esprit de l'homme lui-même. Le Christ était l'objet d'une attente sans cesse reconduite dans un avenir mythique. Or voici qu'il est là et qu'il parle à cette femme étrangère. Et la nourriture, qui tient une place si importante dans la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse, avec le repas des noces de l'Agneau ? Voici que Jésus annonce justement un nouveau type de nourriture.
Bizarre ! Il ne s'agit plus d'absorber mais au contraire de donner : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé ». Une eau nouvelle, qui ne vient pas de l'extérieur et que l'on n'a donc pas besoin de puiser, mais qui jaillit de chacun pour la vie éternelle, un homme qui ne sera pas remplacé, des lieux de culte qui disparaissent de la carte, une nourriture qui n'entre pas en nous mais sort de nous… Nous passons à un monde nouveau, à une vie nouvelle. La volonté du Père que le Christ accomplira sera le don de sa vie sur la Croix : « Prenez et mangez, ceci est mon corps livré pour vous… Prenez et buvez… » Nous avons à en faire autant en mémoire de lui.