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26 ème dimanche Année A

Vers l'homme nouveau


Les références des textes du dimanche
Ézéchiel 18,25-28
Psaume 24
Philippiens 2,1-11
Matthieu 21, 28-32

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Deux fils qui représentent, l’un les chefs des prêtres et les anciens, l’autre les publicains et les prostituées. Les gens bien et les méprisés. Remarquons que les uns et les autres sont des fils, disons des fils de Dieu. Jésus ne nous dit pas quelles circonstances ni quelle hérédité sociale les ont conduits là où ils en sont. De toute façon, ils ont la même origine, le même "Père", mais les voici étiquetés et, semble-t-il, déterminés à vivre en conformité avec leurs destins différents. On comprend que les chefs des prêtres et les anciens n’aient pas envie de changer et d’accueillir du nouveau. Ils se trouvent bien tels qu’ils sont, comme le pharisien de Luc 18,10, qui fait l’inventaire de sa bonne conduite. Or, nous avons à comprendre et à reconnaître que nous sommes tous en route vers un ailleurs et un autrement. La vie n’est pas derrière soi mais devant soi. Bien sûr, ceux qui sont en état de manque et insatisfaits d’eux-mêmes sont mieux placés pour le comprendre, même s’ils sont visités par la tentation de se justifier et de s’absoudre pour se rassurer. Mais voici que pour tous s’élève du désert la voix de l’Autre. Une voix qui nous déplace, qui dit autre chose que les "vérités" qui nous habitent et que nous avons apprivoisées. Allons-nous sortir de nos routines et nous mettre en route vers ce qui vient nous déranger, nous déplacer ? Le Baptiste est toujours là, figure d’une justice que nous n’avions pas soupçonnée. Tout entier tourné vers le Christ qui n’en finit pas de venir à nous, il nous ouvre à cette humanité nouvelle qui ne cesse de nous surprendre. Nous croyons connaître le Christ ? Il ne se dévoile à nous que dans la mesure où nous assumons le vide qui, s’il n’est pas là, nous habite. Toujours nouveau, sans cesse il nous déplace, nous renouvelle.


Se mettre en route

Tel est le chemin du Royaume. Les publicains et les prostituées y entrent en priorité non en raison de leurs "activités", mais parce qu’ils se mettent en route, sortant d’eux-mêmes, en croyant à cette parole qui leur vient d’ailleurs. Les derniers deviennent les premiers. Notons qu’il n’est pas dit que les chefs des prêtres et les anciens n’entreront pas dans le Royaume, c’est-à-dire dans la vie indestructible que donne le Christ, cette vie qui n’est pas seulement à venir mais qui est déjà là, à portée de main. En effet, d’autres textes nous diront que dans et par le Christ, tous les hommes sont sauvés. Ces personnages prennent du retard pour deux raisons : d’abord parce qu’ils ne croient pas à la parole de Jean, s’estimant déjà impeccables ; ensuite parce qu’ils ne se sont pas mobilisés en constatant la foi des collecteurs d’impôts et des prostituées. Stupéfiant : Jésus reproche à ces notables de ne pas avoir suivi l’exemple de ces personnes discréditées. C’est qu’il nous est impossible de décider de la valeur d’une personne à partir de la condition dans laquelle les circonstances l’ont placée.
Qu’est-ce qui se cache sous ce qui se voit ? Quels regrets ? Quels désirs ? Quelles frustrations ? Quelles générosités ? Dieu seul le sait, mais ce qui commande tout le reste est l’ouverture au changement, au déplacement auquel nous invite toute rencontre. Voyant la justice de Jean et entendant ses paroles, les publicains et les prostituées ont bougé mais les chefs des prêtres et les anciens, pourtant professionnels de l’accueil de la Parole, ne sont pas allés "travailler à la vigne". Conclusion : ne nous installons pas dans le déjà-là, mais soyons prêts à partir pour cet ailleurs que figurait déjà la terre promise et que nous appelons le "Royaume", toujours à venir.