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20 mars 2011 - 2ème dimanche de Carême- Année A

La nouvelle Loi, la nouvelle prophétie

Genèse 12,1-4
Psaume 32
2 Timothée 1,8-10
Matthieu 17,1-9

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Cahiers Croire

Nous voici encore sur une montagne. Moïse, ici présent, avait reçu la Loi sur l'Horeb, et il en était redescendu rayonnant de gloire au point de devoir masquer son visage (Exode 34,29-33). Quant à Élie, c'est sur l'Horeb qu'il reçoit sa mission (1 Rois 19,8). Il est le prophète-type. La Loi avec Moïse, les prophètes avec Élie, voici toute la première Alliance qui vient accueillir sur la montagne Jésus resplendissant, Alliance en lui-même de l'homme et de Dieu. À la fin du récit, il n'y aura plus que Jésus seul, car tout le passé biblique se récapitule en lui.
Il est la nouvelle Loi, et avec lui, il ne s'agit plus de se conformer à un texte, mais de s'attacher à cet homme en qui Dieu manifeste sa gloire. L'"écouter" (verset 5) et le suivre. Mais le suivre où ? Remarquons que la Transfiguration est encadrée par deux annonces de la Passion. La guérison de l'enfant possédé, que seul Jésus peut guérir, vient s'intercaler entre la Transfiguration et la seconde annonce de la Passion. Cela signifie-t-il la guérison de l'humanité, victime de sa démence et de sa violence ?
Cet enfant, c'est nous. Quand aura lieu notre guérison si ce n'est à l'heure où Jésus surpassera notre démence par la folie de la Croix, et refusera de répondre à la violence par la violence ? La Transfiguration vient révéler l'issue de gloire de ce chemin que Jésus va parcourir : au chapitre suivant, il va se mettre en route pour Jérusalem, son dernier voyage. La Transfiguration annonce la Résurrection et nous apprend que, tout au long de son parcours douloureux qui épouse et assume tous nos échecs, il est habité, secrètement, par la gloire, la lumière, la plénitude de la vie. Sur cette montagne se révèle la face cachée du Christ.

 

Le Christ de toujours
Trop souvent, nous lisons les récits évangéliques comme des événements qui nous restent extérieurs. Comprenons que c'est toujours de nous qu'il s'agit. Cette gloire dont Jésus rayonne nous est promise à nous aussi. Bien plus, déjà elle nous habite. La Transfiguration nous révèle ce qu'est le Christ en réalité et ce que nous sommes nous-mêmes en lui. Seulement nous vivons cela dans la demi-obscurité de la foi, comme le dit Paul en 1 Corinthiens 13, 12 : « Aujourd'hui, certes, nous voyons dans un miroir, d'une manière confuse ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu. » Pour l'instant, nous ne connaissons vraiment ni Jésus, ni nous-mêmes. Comme les trois disciples, nous pouvons de temps à autre bénéficier d'une sorte d'éblouissement, comme l'expérience que fit Claudel, entré par hasard à Notre-Dame de Paris, le 25 décembre 1886.
N'oublions jamais ces moments-là. Comme Pierre, nous voudrions bien "dresser des tentes", nous installer au sommet où brille la lumière. Mais non : il va falloir redescendre et nous ne verrons plus que "Jésus seul", le Jésus de tous les jours. À l'horizon, Jérusalem. Comme au Baptême, déjà figure de la Passion (Luc 12,50), une voix venue d'en haut vient certifier que Jésus, quoi qu'il puisse lui arriver, est le Fils bien-aimé et qu'il faut le suivre là où il va. Les trois disciples témoins de la Transfiguration seront aussi présents à Gethsémani. Mais là, il n'y aura ni Moïse, ni prophète, ni voix venant du Ciel. Juste la solitude de celui en lequel nous sommes tous présents et qui va rejoindre sa condition divine. En lui se tient tout ce qui était dans la première Alliance et tout ce qui habitera la Nouvelle.