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20 février 2011 - 7 ème dimanche du temps ordinaire - Année A

La folie de Dieu

Les références des textes de la fête
Lévitique 19,1-2.17-18
Psaume 102
1 Corinthiens 3,16-23
Matthieu 5,38-48

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

 

Certes, ce que Jésus nous dit dans cet évangile est pour nous un programme ou, si l'on veut, un idéal à ne pas perdre de vue. Une conception du monde et de la vie en contradiction avec le comportement habituel de la plupart des hommes. Jésus nous demande de sortir de l'esprit du monde : vous êtes dans le monde mais vous n'êtes pas du monde, nous dit-il en saint Jean. Certes, ses prescriptions, largement au-delà de la Loi ici résumée sous la forme du talion, ne sont pas à prendre au pied de la lettre : en Jean 18,22-23, quand un garde le gifle au cours du procès, il ne tend pas l'autre joue mais il lui demande : « Pourquoi me frappes-tu ? » Remarquons qu'il ne se met pas en colère et ne cherche pas à se venger, il renvoie le garde à lui-même, l'invitant à s'interroger sur son comportement. Jésus ne le juge pas mais le charge de se juger lui-même. Dans notre évangile, il va plus loin : il nous demande de nous soumettre à la volonté de l'autre, même si cette volonté est mauvaise. Lui-même acceptera de donner sa chair et son sang, et nous demandera de faire la même chose en mémoire de lui. Ne pensons pas tout de suite au martyre : combien de parents sont amenés à se soumettre à aux choix imprévus de leurs enfants devenant adultes ? Et les époux entre eux ? À chaque instant nous sommes invités, d'une façon ou d'une autre, à donner notre vie, en attendant le don ultime et définitif. La perspective de la Passion est déjà présente dans le discours sur la montagne, le premier de Jésus chez saint Matthieu. Ainsi la fin est là dès le commencement. La suite ne fera que jalonner cette marche vers le don de soi absolu. Sagesse de Dieu qui est folie pour les hommes, comme le dit Paul.

 

Comment est Dieu ?
Nos manières de nous représenter Dieu sont anthropomorphiques, c'est-à-dire empruntées à ce que nous voyons en nous les hommes. C'est que le Tout Autre nous échappe. Pourtant, attribuer à Dieu ce que nous voyons chez les hommes n'est pas tout à fait absurde, puisque l'homme est créé à l'image et ressemblance de Dieu. Oui, mais nous sommes en route vers notre création achevée et, en fin de compte, la seule image authentique que nous ayons est le Christ « image du Dieu invisible » (Colossiens 1,15). Il est l'homme accompli. C'est lui qui est « parfait comme notre Père céleste est parfait » (derniers mots de notre évangile). Et voici qu'il nous demande de le rejoindre là, dans cette perfection de la ressemblance. C'est alors que Dieu sera vraiment notre père, puisque ce qui caractérise la paternité ou la maternité, c'est la ressemblance (Genèse 5,3). Ainsi, quand Jésus nous demande d'être parfaits comme notre Père est parfait, il nous demande d'aller jusqu'au bout de notre humanité. Nous pouvons reprendre les consignes qu'il nous donne (ne pas riposter face au méchant, donner plus que ce que l'on veut nous prendre, aimer nos ennemis…) sans perdre de vue qu'elles nous décrivent la « conduite » de Dieu envers nous. Voilà qui peut et doit nous réconforter. Ce réconfort précède et entraîne l'imitation. Nous avons à être comme Dieu. C'était le projet d'Adam et d'Ève, de cet « homme ancien » qui se tient au fond de nous. À cela près que ce vieil homme se trompe sur Dieu. Écoutons ce que nous dit de lui l'Homme Nouveau, le Christ.