Retour page d'accueil

psaumerécit évangéliqueoeuvre d'artsite internetécrit spirituel    intentions de prièreprière continuechercher et trouver Dieucélébrer le dimancheprier avec l'actualité    retraite - infosretraite - programmeretraite - calendrierretraite - inscription
Notre Dame du Web - Centre spirituel ignatien sur internet

livre d'orspiritualité ignatiennepriersites à voirà lire sans fautenous écrire

 

 

 

18 septembre 2011 - 25ème dimanche Année A

 

Les chemins de Dieu


Les références des textes du dimanche

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

"Mes chemins ne sont pas vos chemins", telles sont les paroles prêtées à Dieu dans la première lecture. Que veut-on nous dire ? S’agit-il d’un reproche ? Oui et non, comme on le verra. L’évangile d’aujourd’hui prête à Dieu un comportement qui n’a rien à voir avec les nôtres et qui est en contradiction avec la pratique de la justice. Comme souvent, nous lisons les paroles du Christ distraitement, sans nous étonner de l’énormité de ses propos. Or Jésus nous dit, en parabole, que Dieu n’est pas juste, que le "salaire" qu’il nous donne n’a rien à voir avec nos travaux et nos efforts. Du coup, plusieurs vont se demander pourquoi se fatiguer, pourquoi "faire le bien". C’est dans ce sens-là que nous pouvons lire Romains 6,1 : "Allons-nous rester dans le péché pour faire abonder la grâce ?" La grâce, la gratuité, le non-justifié. Voilà qui entre en contradiction avec tant de propos sur le "mérite". Nous ne méritons rien car nous sommes mis au monde sans l’avoir décidé, et ce que nous faisons de bien vient en nous de la source qui nous fait être. Et l’amour que Dieu nous porte, l’amour qui est Dieu lui-même, ne trouve pas sa justification en nous mais en lui. Le "salaire" n’est pas une réponse au travail fourni mais la manifestation de la "bonté" du "maître", comme le dit la fin de la parabole. Bien entendu, nos sociétés ne fonctionnent pas ainsi. Le salaire de ceux qui travaillent est un dû. Un dû à qui ? À eux bien entendu, mais, à travers eux, à Dieu lui-même. Il est en effet au travail et à l’œuvre pour nous en eux et par eux. Jésus dira, en Jean 5,17 : "Mon Père travaille sans cesse et moi aussi je travaille." Pas encore de sabbat pour Dieu, tant que l’humanité n’est pas encore rassemblée dans l’amour, ce qui fera d’elle l’image de Dieu.

 

Nous faire images de Dieu
Ces réflexions nous conduisent à reconnaître qu’il n’y a rien de "profane" dans nos vies. Il n’y a pas d’un côté le "matériel" et d’un autre côté le "spirituel". Dieu est en toute chose et en toute activité. Pas d’absence de Dieu ! Aussitôt, il nous vient à l’esprit que notre monde est plein d’injustices, de violences, de malheurs. Dieu est-il présent et actif en tout ce négatif  ? Oui, mais pas en tant que cause, si l’on peut dire. En tant que victime. Il est celui que sans cesse nous crucifions en écrasant d’autres hommes, en les asservissant, en les exploitant, en les jugeant. Dieu est blessé chaque fois que l’on blesse l’homme. Il a voulu, dans le Christ, épouser le sort de nos victimes. Mais c’est pour renaître à une vie nouvelle dans laquelle nous sommes intégrés. Tous, coupables ou non, oisifs ou laborieux, nous recevrons la "pièce d’argent" qui ne représente pas une quantité mais la plénitude. La parabole insiste sur le fait que les derniers embauchés sont les premiers à recevoir leur salaire, et Jésus conclut en généralisant : plus question de salaire, mais en toute chose les premiers seront les derniers et inversement. Comprenons que la priorité est donnée aux non-ayant droit. Les récits bibliques sont pleins d’exemples de ce choix du petit dernier. Pensons à Jacob supplantant Ésaü, à Joseph distançant ses frères, à David préféré à tous ses aînés… Dieu crée de la valeur là où il n’y en a pas. Les théologiens ont toujours parlé de la création à partir de rien. Le droit s’érige là ou règne le non-droit. Voilà qui peut nous réconforter quand nous prenons conscience de nos insuffisances. Concluons : cette gratuité du don de Dieu, loin de nous installer dans nos médiocrités, nous invite à imiter Dieu dans nos relations avec les autres. C’est alors que nous serons vraiment "comme des dieux".