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17 avril 2011 - 6 ème dimanche de Carême- Année A

 Vers la victoire de la vie

 

Les références des textes de la fête
Matthieu 21,1-11 (procession)
Isaïe 50,4-7
Psaume 21
Philippiens 2,6-11
Matthieu 26,14 à 27,66

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Drôle de roi que celui qui entre aujourd’hui dans la ville de son ancêtre David. Il monte une ânesse, animal qui n’a rien à voir avec une monture royale. Cette ânesse, d’ailleurs, bête de somme et non monture de combat, ne lui appartient pas et il devra la rendre. Matthieu, à son habitude, n’oublie pas de souligner que Jésus fait tout cela pour accomplir l’Écriture. Or Isaïe insiste sur l’humilité de l’entrée du roi dans Jérusalem. Il vient non pour gouverner mais pour servir. Bien sûr, la « foule » qui l’accompagne est en pleine méprise : elle acclame un libérateur politique, elle devra mettre sa foi en un Christ crucifié. Il ne s’agit pas de prendre des vies, mais de donner la sienne. Désormais, tout homme vivra de lui, de sa chair et de son sang livrés entre nos mains. La Toute-puissance utilise sa puissance pour se faire toute-faiblesse. Et nous voici, comme en Genèse 2 commenté en Deutéronome 30, 15-19, libres de choisir entre le meilleur et le pire, la vie et la mort. Ce qui se passe avec Jésus au cours de la Passion se reproduit en chacun de nos choix, même si l’importance de nos décisions varie. À la Croix, Jésus nous apprend que Dieu ne se défend pas. Il se laisse dévorer.
Enfin de compte, c’est cette vie dévorée qui nous rend vivants : « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé » (Romains 5,20).
La Croix, qui étonne et même scandalise tant de personnes, est l’expression absolue de l’amour : Dieu nous laisse prendre tout ce qu’il a et tout ce qu’il est. Jésus a accepté de vivre, en toute liberté, ce que tant d’humains subissent malgré eux, partout dans le monde.
Par la Croix, il les rejoint, les épouse, les habite, mais n’oublions pas que le Christ fait tout cela pour assurer le triomphe de la vie, même là où s’impose la mort.

 

La victoire de l’amour
Partout et en tout temps, les hommes dressent des croix de diverses formes pour leurs semblables. On affame des populations entières pour leur faire produire de l’argent. On les condamne à l’inculture et à la misère. On organise des massacres pour acquérir ou conserver le pouvoir. Nos manières de crucifier sont innombrables. « Quand ils mangent leur pain, c’est mon peuple qu’ils mangent… » (Psaume 14,4). Le Christ va rejoindre, en toute liberté, ceux qui se font manger. Dieu n’a pas voulu nous laisser seuls, sans lui, dans nos épreuves, et il en a fait le chemin de la vie. Nous le savons, mais cela ne peut nous servir de consolation. Jésus n’a pas été consolé, lui que nous entendons dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Le Christ est donc venu faire un avec nous jusque dans nos plus grandes détresses, avec au terme une mort ignominieuse. Du coup, toutes nos misères, toutes nos morts rejoignent la sienne et deviennent souffrance et mort de Fils de Dieu. C’est bien parce que Dieu ne peut pas rester dans la mort que s’ouvrent alors devant nous les portes de la vie. La foi chrétienne a souvent été accusée, parfois à juste titre, de mettre au premier plan le culte de la souffrance et de la mort. C’est le contraire : nous proclamons au monde entier que les souffrances et la mort sont condamnées en fin de compte à produire de la vie, comme la naissance et les joies qui viennent nous visiter. La croix du Christ affiche que l’amour surmonte la haine ; c’est bien ce que fait le Christ en donnant sa vie à ceux qui veulent la lui prendre. Ordonnant au disciple qui a tiré son épée pour le défendre au moment de son arrestation de la remettre au fourreau, il nous apprend que résister à la violence par la violence ne fait que redoubler la violence.