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10 juillet 2011 - 15e dimanche ordinaire - Année A

Pourquoi des paraboles ?


Les références des textes du dimanche

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

À lire trop rapidement chez Luc ou Marc leur version du même épisode, on pourrait croire que Jésus parle en paraboles, mot que l’on peut traduire par "comparaison", pour que ses auditeurs ne comprennent pas. Dans Matthieu, au contraire, Jésus nous dit que c’est parce qu’ils ne comprendraient pas la vérité toute nue qu’il utilise des analogies. Par là, il nous fait découvrir quelque chose d’essentiel : le Royaume de Dieu, c’est-à-dire cet univers où la volonté d’amour qui constitue Dieu sera totalement partagée par les hommes, est déjà présent et actif dans la création et notre vie de tous les jours. "Le Royaume de Dieu est semblable…", dit-il souvent au début des paraboles. Nous le vivons donc à notre insu et la parabole nous permet de le découvrir. Dans la 2e lecture, Paul nous dit que la création tout entière gémit elle aussi dans les douleurs d’un enfantement. Si Jésus disait directement la vérité, il se ferait rejeter tout de suite. Quelle est cette vérité ? Ses auditeurs imaginent qu’il est venu rétablir l’autonomie d’Israël alors qu’il vient faire siennes la souffrance et la mort de tous les hommes, pour les en libérer. Pour, après l’enfantement douloureux de la Croix, donner vie à un homme nouveau. Les auditeurs moyens ne comprendraient pas ? Les disciples non plus, comme on peut le voir, à propos de Pierre lui-même, en Matthieu 16,22-23 ou en Marc 9,30-32. Notons que tous les enseignements de Jésus comportent, d’une façon ou d’une autre, une perspective pascale. Avouons qu’il n’est pas facile de déchiffrer l’amour dans la mort. Pourtant, s’il ne va pas jusque-là, nos problèmes restent entiers. Gardons confiance : la première lecture nous dit que la Parole que Dieu a émise (pour nous, le Christ) ne reviendra pas à lui sans avoir abreuvé la terre.

 

Comment la terre reçoit la semence
La parabole du sort des graines selon la qualité des terrains est une parabole sur le destin des paraboles. Voici "une foule immense" attirée par la réputation de Jésus. La plupart sont dans l’erreur sur ce qu’il vient apporter. C’est pourquoi ils ne comprennent pas ce qu’il dit et ne saisissent pas le sens de ce qu’ils le voient faire. Trois terrains, trois destinataires sur quatre s’avèrent incapables de lui faire porter son fruit et les gens de la quatrième catégorie n’ont pas tous la même fécondité : certains en sont à cent pour un, d’autres à soixante, d’autres enfin à trente. On peut comprendre aussi que la quantité de fruit portée par la même personne peut varier selon les circonstances, les difficultés rencontrées, l’état d’esprit du moment. Tout cela se passe aujourd’hui. Ne désespérons pas en voyant les trois quarts des gens rester insensibles à l’annonce du Christ, et même la mépriser ou la contester : c’était prévu. De nos jours, nous passons d’une appartenance sociologique au christianisme, héritée de la famille ou du milieu, à une adhésion fondée sur un choix personnel : nous voici à l’heure du petit nombre, selon la qualité des "terrains" non épierrés, mal débroussaillés ou prêts à porter du fruit. Les paraboles s’adressent donc à nous et nous aident à comprendre ce qui se passe. Comme les auditeurs de la "foule immense" qui s’est rassemblée autour du Christ, beaucoup d’entre nous refermeront leur Nouveau Testament et repartiront pour se livrer à leurs occupations habituelles. Pour eux, Jésus aura parlé en vain: la Parole-semence ne produira ni cent, ni soixante, ni trente pour un. Comprenons que le Christ s’adresse à chacun d’entre nous et que nous avons à nous demander quel genre de terrain nous sommes et quel fruit sa parole a jusqu’ici porté en nous.