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6 mars 2011 - 9 ème dimanche du temps ordinaire - Année A

Au-delà de la Loi

Les références des textes de la fête
Deutéronome 11, 18.26-28.32
Psaume 30
Romains 3,21-25.28
Matthieu 7,21-27

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

 

Nous voici à la fin du discours sur la montagne selon Matthieu. Avant ce long discours qui occupe trois chapitres, nous ne trouvons que deux paroles de Jésus : sa réponse à Jean qui hésite à le baptiser, et l'appel des premiers disciples. Aussitôt après commenceront les guérisons. Ce discours est donc une sorte de résumé de l'enseignement de Jésus, un discours-programme qui ouvre cet évangile. Jésus nous annonce que l'heure du dépassement de la Loi est arrivée. Certes, les prescriptions de la Loi gardent leur pertinence, mais ce n'est plus au nom de la Loi qu'elles seront observées. Comme le disaient, entre autres, les derniers mots du chapitre 5, c'est au nom de l'amour que la Loi se verra non seulement observée, mais accomplie, surclassée. Nous voici invités à entrer dans la liberté de l'amour. Désormais, c'est Jésus que nous aurons devant les yeux, et non une liste de prescriptions ou plutôt d'interdits. La Loi nous indiquait quand et comment nous sortons de l'amour. Désormais, en regardant le Christ, nous apprendrons ce que signifie aimer. Nous mettre à sa suite peut prendre diverses formes, mais aussi nous inventer bien des alibis. Par exemple, la « dévotion », le culte, les pratiques "religieuses" sont évidemment utiles pour nous garder dans la pratique de l'amour, mais elles ne peuvent la remplacer. Même les "bons sentiments" d'amour peuvent nous permettre l'économie de l'amour véritable, celui qui nous conduit à donner notre vie, d'une manière ou d'une autre.

 

Bâtir la maison
La fin de notre évangile veut nous faire comprendre que suivre le Christ jusqu'au bout n'est pas facultatif : il s'agit de réussir sa vie ou de la rater. À nous de choisir. Les Évangiles sont pleins de "Si tu veux…", de "Celui qui veut…". On retrouve, une fois de plus, Deutéronome 30 : « Voici, je mets devant toi le bon et le mauvais, la vie et la mort…Choisis la vie, afin de vivre… » Oui, mais choisir la vie consiste à donner sa vie, tel est le paradoxe qui peut nous déconcerter. Tout cela ne fait que redire ce qui se passe à la Croix, ultime et totale révélation de l'amour. Nous n'existons que par l'amour, notre origine, notre appel, notre choix. Être sauvé, c'est croire en celui qui sauve jusqu'à imiter son action salvatrice. En dehors de cela, tout ce que nous pouvons faire, inventer, bâtir est promis à l'écroulement. Sur quoi construire notre vie ? Où va réellement notre désir ? Que cherchons-nous ? Autre manière de poser cette question : où mettons-nous notre bonheur ? Dans le bonheur que nous procurons aux autres, à l'Autre ? Ou dans l'accaparement et le repliement sur nous-mêmes ? Passer dans l'Autre est le seul chemin de survie. Remarquons que Jésus dit cela à propos de "tout homme". Il ne s'agit pas de "religion". Tous ceux qui vivent selon le discours sur la montagne, qu'ils le connaissent ou l'ignorent, bâtissent, là où ils sont, leur maison sur le roc. N'oublions pas qu'il y a une suite : Jésus ne parle pas encore de sa Pâque. Là, il restaurera les vies que nous avons ruinées en ruinant la sienne. Le dernier mot sera pour une construction nouvelle, au-delà de tous nos effondrements.