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4 septembre 2011 - 23ème dimanche Année A

De la loi à l'amour


Les références des textes du dimanche

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Qu’est-ce que la Loi, au sens biblique du mot, sinon ce qui doit déterminer nos comportements, nos façons d’agir, nos choix ? Elle est déjà parole de Dieu, Parole créatrice puisqu’elle nous permet de nous construire à l’image et ressemblance de Dieu, c’est-à-dire à notre seule manière d’exister réellement. Elle balise le chemin que nous avons à parcourir, elle précise les limites à ne pas franchir sous peine de sortir de la route libératrice qui nous conduit à notre achèvement. Remarquons que le décalogue énumère les interdits qui balisent le chemin de nos relations à Dieu, relations qui s’inscrivent dans nos relations aux autres. La Loi nous dit de ne pas faire aux autres ceci ou cela, mais que faut-il faire ? Elle ne le dit pas car cela est commandé par l’amour, cet amour qui parachève notre ressemblance à Dieu et nous transporte au-delà du prescrit : l’amour ne se commande pas. Ainsi, la Loi trouve son accomplissement et son dépassement dans l’amour. Tout cela nous est répété dans la seconde lecture, qui nous invite à comprendre que le seul chemin pour nous aimer nous-mêmes est l’amour des autres, car c’est par là que nous nous mettons à exister pour de bon. Paradoxe  : Jésus nous a révélé que l’amour en sa perfection consiste à donner notre chair et notre sang, tout ce qui fait de nous des humains, et que ce don est justement ce qui nous sauve : seul est sauvé ce qui est donné. Prenons conscience de notre responsabilité : Dieu ne fait rien sans passer par notre liberté : ce que nous lions sur la terre, et "lier" peut signifier unir ou enchaîner, se trouve lié "dans le ciel", c’est-à-dire en Dieu. Ce que nous "délions", c’est-à-dire ce que nous libérons ou au contraire abandonnons, se trouve délié en Dieu. Étonnant pouvoir, qui nous est donné, de crucifier Dieu.

 

Mais en quoi consiste aimer ?
Relisons l’évangile du jour. Il nous aidera à comprendre qu’aimer ne consiste pas, ici, à éprouver quelque sentiment flamboyant mais à choisir ce qui fait vivre les autres, ce qui les aide à parvenir à leur vérité. Notons au passage que cette vérité ne correspond pas forcément à ce que nous rêvons pour eux, à ce que nous voudrions pour eux. La première marche de l’amour est bien entendu l’accueil. Il n’est pas vide d’accueil, celui qui prend le risque de dire à son "frère" en quoi il s’est fourvoyé. Il ne s’agit pas d’une critique véhémente et publique, mais d’un entretien "seul à seul", d’une douce et bienveillante incitation à la réflexion. Si celui qui se trouve mis en question doute du jugement de son ami, on peut consulter deux ou trois personnes, toujours dans le secret. Quand l’amour se fait correcteur, il ne cherche pas la publicité. Il ne s’agit pas pour les témoins d’avoir raison, mais d’aider à exister. On le voit, l’amour peut prendre des formes inattendues. Et cela n’est pas fini : voici que le coupable refuse d’écouter ceux qui l’invitent à un changement de vie et ne tient pas compte de ce qu’en dit la communauté des croyants. Ainsi, il s’exclut lui-même de "l’Église". Pourtant, l’amour subsiste : voici que Jésus vient prendre ses repas avec "les païens et les publicains". En Matthieu 9,12-13, nous lisons : "Ce ne sont pas les gens valides qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : C’est l’amour que je veux et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs." L’amour, c’est ce qui nous réunit, nous fait "Un" au nom du Christ. Par là, nous sommes en même temps en union avec Dieu qui est unité de la Trinité.