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27ème dimanche Année A

Le refus de l'amour


Les références des textes du dimanche
Isaïe 5,1-7
Psaume 79
Philippiens 4,6-9
Matthieu 21,33-43

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Les chefs des prêtres et les pharisiens : voici, une fois de plus, des personnages considérés et pourvus d’autorité. Ne nous méprenons pas : c’est à tout homme que s’adresse Jésus. Tous, en effet, nous avons un domaine plus ou moins grand d’autorité, de responsabilité. Nous sommes maîtres de nos actes, de nos décisions. La première chose que nous dit Jésus est que cet univers que nous avons à gérer ne nous appartient pas. Traduisons : le monde que nous habitons appartient à celui qui en est la source, l’origine sans antécédent. Ce monde, fruit de la fécondité divine, est lui aussi image de cette fécondité. Comme la vigne qui en est le symbole, il est fait pour porter du fruit, de la vie, de la joie, du bonheur. C’est en vue de cela qu’il est confié aux hommes, mis entre leurs mains. Dieu se dessaisit de son œuvre en faveur de l’homme en qui, ainsi, culmine son image. La parabole nous dit que le propriétaire de la vigne s’absente : Dieu est-il absent du monde ? Disons que c’est par les hommes et dans les hommes que Dieu est présent et actif dans le monde. Quand toutefois nous voulons bien faire nôtre l’amour qui est, si l’on peut dire, sa substance même. C’est de nous que dépendent la présence ou l’absence de Dieu. Cette présence est particulièrement représentée par les serviteurs qui viennent chercher le produit de la vigne. À l’arrière-plan, les prophètes qui peuplent la Première Alliance et qui ont été rejetés par les "vignerons" qui se veulent propriétaires de la vigne. Voici maintenant le Fils que les prophètes annonçaient. Lui aussi, présence achevée du Dieu invisible, sera éliminé.

De la mort à la vie
La parabole des vignerons homicides est donc une sorte de prophétie pascale. Jésus annonce ce qui va lui arriver et sa crucifixion sera la concrétisation, la révélation de ce qui se passe depuis le commencement : la volonté des hommes de prendre possession du monde et des autres à leur profit personnel. Le culte de la richesse et de la puissance. Le désir de dominer. Bref, au lieu de se faire l’image d’un Dieu qui se révèle amour, don de soi, on se fourvoie en cherchant à ressembler à un dieu de pouvoir, un dieu qui n’existe pas. N’oublions pas cela quand nous parlons du "Dieu tout-puissant". La toute-puissance de Dieu s’exprime dans l’extrême faiblesse, celle de la Passion, mot qui évoque la passivité. C’est en acceptant la mort que nous lui donnons que le Christ l’assume, la dépasse et la surclasse. Tel est l’ultime fruit de la vigne, celui que porte l’arbre de la Croix. Le "Royaume" est royauté sur la mort. Nous entrons dans ce "Royaume" en le suivant sur le chemin qu’il a pris. La fin de la parabole passe de l’image de la vigne à celle de la "pierre angulaire". La pierre revêt dans la Bible une double signification : elle est l’obstacle qui fait tomber le marcheur distrait ; elle est aussi ce sur quoi l’on peut construire la maison indestructible (voir Matthieu 7,24-27). La "merveille à nos yeux" est que cette pierre unique, qui est le Christ lui-même, occupe ces deux postes : c’est en épousant la mort que nous lui imposons qu’il met au monde la vie qui n’a pas de fin. Le dernier mot : le Royaume sera enlevé à ceux qui prétendent détenir le pouvoir de dominer, pour s’inscrire en un peuple nouveau. Si Jésus dit cette parabole aux chefs des prêtres et aux pharisiens, c’est pour qu’ils changent de comportement. D’autres textes nous diront qu’en fin de compte nous serons tous "héritiers du Royaume".