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24 janvier 2010 : 3 ème dimanche du temps ordinaire, année C

Un nouveau Jésus


Selon Luc, la première chose que fait Jésus après le baptême et les tentations au désert est de revenir en Galilée, et plus précisément
à Nazareth où il a vécu trente ans. Il y revient, mais il n’est plus le même : nous assistons là, en quelque sorte, à un recommencement,
à une renaissance. On repart à zéro. Le baptême a été pour Jésus une anticipation de son passage par la mort et de sa résurrection. Nous verrons dans le prochain commentaire que ses « concitoyens », qui le connaissent depuis son enfance, n’acceptent pas facilement ce nouveau Jésus. D’ailleurs, Luc ne nous dit pas qu’il rentre chez son père et sa mère, qu’il ne mentionne même pas. Il se comporte à Nazareth comme n’importe où : il se rend à la synagogue le jour du sabbat et enseigne. Dans un premier temps, les gens éprouvent de l’admiration pour ce nouveau Jésus, mais ils ne vont pas tarder à comprendre que cette nouveauté dépasse infniment les limites de la simple éloquence ou de l’intelligence des Écritures. Il faut noter l’« aujourd’hui » qui ouvre son explication d’Isaïe : cet aujourd’hui s’oppose à l’ancienneté du prophète et à ce qu’était Jésus pendant son enfance à Nazareth. En fait, Jésus annonce la clôture de l’ancienne alliance et l’accomplissement devant ceux qui l’entendent de tout ce qui a été écrit. N’oublions pas que le mot accomplissement signife, à propos du Christ, dépassement, surclassement. Un monde nouveau est là.

La prophétie d’Isaïe
La renommée de Jésus, qui se répand dans toute la région, peut être suspectée de méprise, bien qu’il ne soit pas question ici de guérisons et autres prodiges. Cependant, il revient en Galilée « avec la puissance de l’Esprit ». On peut penser que cette puissance se manifeste par la vigueur de sa parole et par ce que l’on peut appeler sa prestance, la densité de sa présence. « Tout le monde faisait son éloge ». Mais, comme il sera dit plus tard, les gens le prennent pour un prophète ou pour Jean Baptiste rendu à la vie. Jésus ne veut pas de ce genre de renommée, qui le range parmi les personnages du passé et qui, pour l’avenir, ne voit en lui que le restaurateur de l’indépendance d’Israël. La prophétie d’Isaïe annonçait la venue d’un Christ, c’est-à-dire d’un homme distingué de tous les autres par « l’onction » divine, présence de Dieu imprégnant un être humain comme l’huile imprègne un corps étranger. Les œuvres de ce Christ vont toutes dans le même sens : libérer l’homme de tout ce qui l’asservit, de tout ce qui l’emprisonne. Avec le retour des aveugles à la vue se trouve amorcé le thème du Christ thérapeute, c’est-à-dire de Dieu ennemi de tout ce qui nous fait mal. Tout ce mal en effet va à l’envers de la création, qui nous fait image et ressemblance de Dieu. La cécité, la surdité, l’inaptitude à se mouvoir et à parler nous rend en effet semblables aux idoles (voir, par exemple le Psaume 115,4-8). Et, au-delà de l’idole, au cadavre. La résurrection des morts est dans la perspective.

Maintenant...
Dans la première lecture, Esdras proclame la loi de Moïse, oubliée dans le chaos qu’a subi le peuple depuis sa déportation. Cette loi
concerne le comportement des croyants, ce qu’ils devront faire dans l’avenir. Le Christ, lui, annonce une bonne nouvelle : il ne s’agit
plus des actes que des hommes devront désormais accomplir mais de ce que Dieu lui-même vient faire, «aujourd’hui», en leur faveur. Gratuitement, sans contrepartie. Jésus est le point fnal des Écritures. Avec lui, tout est accompli. Or les aveugles continuent à ne pas voir, les prisonniers sont toujours en prison, les opprimés ploient sous le joug de ceux qui les exploitent… Que pouvons-nous, croyants, apporter aux victimes de nos «civilisations » ? Plusieurs réponses sont possibles. D’abord, que l’Esprit est donné à tous ceux qui souffrent, pour les mettre en mesure d’utiliser ce qu’ils ont à subir pour, à partir de là, vivre de l’amour. Cela dit, ne nous démobilisons pas : l’action de Dieu en faveur des hommes passe par nous. La bonne nouvelle que nous avons à annoncer est que la vérité de l’homme est bien l’amour qu’il porte à ses semblables. Un amour effcace, qui peut s’armer de science et de technique, mais qui comporte toujours le respect et l’affection que nous devons à tous nos frères, fils de Dieu comme nous. Dans le Christ, Dieu vient épouser notre condition humaine totalement, jusqu’au pire. Dieu avec nous jusqu’au bout. Choisissons d’être avec lui sans réserve.

 

Évangile de Luc
Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout depuis les origines, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire: «Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit.»

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