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19 décembre 2010 - 4ème dimanche de l'Avent - Année A

L'annonce faite à Joseph


Les références des textes de ce dimanche

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

 

Jusqu'ici, j'ai surtout parlé de la venue permanente du Christ dans nos vies. Venue secrète, perceptible uniquement par la foi. Il a aussi été question du « retour » du Christ, de sa venue de la fi n des temps. Il est temps de parler de sa naissance à Bethléem, alors que nous allons célébrer Noël. Cette naissance, avec nuances et précautions, peut être dite « venue à la visibilité ». En effet, la présence de Dieu en l'humanité se situe à l'origine, puisque Dieu crée l'homme à son image et ressemblance. Disons que le Christ, en qui tout est créé (Colossiens 1,15-17), est à l'oeuvre depuis toujours dans l'univers et la vie des hommes. Cette présence créatrice trouve son accomplissement et se manifeste dans cet enfant que Matthieu, dans notre évangile, appelle d'abord Jésus puis « Dieu avec nous », renvoyant à notre première lecture. Désormais, l'invisible de Dieu nous devient visible, en même temps que l'humanité à l'image et ressemblance de Dieu atteint sa perfection, sa plénitude. Regarder et entendre Jésus, c'est regarder et entendre Dieu. Les récits évangéliques, quelle que soit leur fidélité matérielle aux événements, nous livrent la vérité profonde de Jésus, telle que nous sommes en mesure de la recevoir. Ils sont le chemin sûr par lequel le Christ vient à nous aujourd'hui et par lequel nous pouvons le rejoindre. C'est dans cet esprit que nous devons lire le récit de « l'annonciation » faite à Joseph. Joseph occupe dans l'Évangile selon Matthieu la place centrale, contrairement à la version de Luc, où il se tient à l'ombre de Marie. Ici aussi pourtant, Marie est au centre, et c'est en fonction de sa maternité que Joseph devra prendre ses décisions.

 

La vie vient de Dieu
La première annonce évangélique fut la résurrection de celui que l'on avait crucifié. C'est à partir de là que se sont constituées des communautés de croyants. Ce n'est que plus tard que l'on est mis à prendre en considération sa vie, ses paroles et que l'on est remonté jusqu'à sa naissance. Celui qui a terminé son séjour parmi nous en faisant surgir la vie là où seule régnait la mort pouvait-il venir à la vie autrement qu'en naissant là où la vie se trouvait naturellement impossible ? La mise à l'écart de la sexualité dans le récit de la mise au monde de Jésus ne signifi e pas un mépris de la relation sexuelle, comme s'il y avait en elle une connivence avec le péché. Bien des générations chrétiennes ont lié la chasteté avec la « pureté », la perfection, l'innocence. En réalité, la virginité de Marie signifie que le simple fonctionnement de la nature ne peut faire venir au monde le Fils de Dieu. L'humanité ne peut produire à elle seule celui qui lui fait franchir la mort. La vie éternelle est celle de Dieu. Le thème de la naissance virginale du Christ est d'ailleurs l'aboutissement d'une série scripturaire de naissances a priori impossibles, par exemple celles de Samson, d'Isaac, de Samuel… À propos d'Isaac, notons que Paul, en Romains 4, 17-25, lie sa naissance "miraculeuse" à la foi d'Abraham, son père, en la Résurrection. Retenons que Dieu fait surgir la vie là où la vie n'est pas possible si l'on s'en tient au fonctionnement normal de la création. Notons cependant que toute naissance a quelque chose à voir avec Dieu : à bien y réfléchir, il est étonnant qu'il y ait quelque chose (l'univers) plutôt que rien… et que nous soyons là, vivants.

 

Père Marcel Domergue, sj