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Le pain de la Parole


Les références des textes de ce dimanche

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Le lien entre la Parole et la nourriture est très présent dans l'Écriture. Ézéchiel reçoit l'ordre de dévorer le Livre, thème que l'Apocalypse reprend (Ézéchiel 2,8-3,3 ; Apocalypse 10,9). Le langage courant parle aussi de « dévorer un livre », de « se nourrir » d'un auteur, de boire les paroles d'un orateur… Et « l'homme ne vit pas seulement de pain mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu » (Deutéronome 8,3). Par la parole, c'est l'autre qui nous envahit, nous informe, nous forme et nous réforme. Mais seule la parole de Dieu mérite qu'on lui accorde une foi totale. La nourriture représente la relation que nous entretenons avec la nature, la terre et le travail des hommes. Elle peut être objet de partage ou de litige. La parole, qui normalement nous fait vivre du savoir des autres, peut devenir sarcasme ou injure. La parole de Dieu est créatrice de notre humanité et de l'univers d'où elle la fait jaillir. En Jean 6, la Parole se fait pain. Nous retrouvons tout cela au dernier repas du Christ et c'est la Passion qui en dira le dernier mot. En attendant, Marie, soeur de Lazare, anticipe l'accueil de la chair et du sang livrés pour nous, en se nourrissant de la Parole.

 

Marthe et Marie
Pourquoi Marthe se fait-elle rabrouer, alors qu'elle se dépense pour bien recevoir Jésus ? Il le lui dit, en deux mots : « Tu t'inquiètes et tu t'agites ». En vue de quoi ? Sans doute pour préparer un repas sortant de l'ordinaire. La visite de Jésus lui apparaît comme une exigence, génératrice de devoirs. Elle ne réalise pas que sa présence est le cadeau le plus extraordinaire que Dieu puisse nous faire. Jésus ne vient pas à nous pour se faire servir mais pour nous annoncer une bonne nouvelle : que Dieu est ennemi de notre mal et de notre mort. Il délivre la Parole qui fait vivre. Marthe veut « nourrir » Jésus alors qu'il est en route vers Jérusalem où il se donnera lui-même en nourriture. Marie reçoit… Entreprendre d'être « en règle » avec Dieu, imaginer que nous pouvons lui donner ce qui lui est dû, bref, vouloir faire ce qu'il faut pour pouvoir nous considérer justes, voilà ce qui engendre « inquiétude et agitation ». Une certaine manière de parler des « mérites » à acquérir n'échappe pas à cette illusion. Nous voici alors enfermés dans la comptabilité narcissique de nos bonnes conduites. Marie, elle, tout entière ouverture à la Parole créatrice. Elle ne s'occupe pas d'elle-même mais de celui qui, lui parlant, la fait exister. Avec d'autres mots, Paul dit la même chose quand il explique que nous sommes passés du régime de la Loi et des oeuvres de la Loi à la foi. Désormais, le regard ne se porte plus sur nous-mêmes mais sur le Christ, présence de Dieu.


C'est l'amour qui commande
Dans ces conditions, allons-nous faire n'importe quoi ? « Tout est permis », dit Paul en 1 Corinthiens 10,23. Mais il ajoute aussitôt : « Mais tout ne construit pas ». On ne se décide pas en fonction du permis et du défendu mais en fonction du constructif et du destructeur. Ce qui construit, c'est l'amour né de la foi. Et l'amour ne se commande pas. C'est au contraire lui qui nous « commandera ». Et parfois ce sera bien de préparer le repas, comme Marthe, mais dans un autre esprit, sans inquiétude et sans agitation, sans se laisser « accaparer » (verset 40). Nous avons trop souvent sacrifié à une religion légaliste et moralisatrice. « Aime et fais ce que tu veux », écrit saint Augustin. Alors, tout ce que tu feras sera expression de cet amour. Là encore il y a un piège : ne nous fatiguons pas pour « éprouver de l'amour ». Il s'agit plutôt, comme le fait Marie, de nous ouvrir pour recevoir. Que recevons- nous ? L'Esprit, qui est amour. L' Esprit nous ouvre aux paroles que le monde et la vie nous adressent. Le Christ, en effet, ne nous visite plus comme il a visité Marthe et Marie : il vient à nous à travers tous ceux que nous rencontrons, à travers les joies, les souffrances et même les crimes de nos contemporains. Choisissons la meilleure part et écoutons Jésus. Il nous parle sans cesse en toutes choses.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Alors qu'il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison.
Elle avait une soeur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ?
Ma soeur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m'aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée.»

 

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