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17octobre 2010 - 29ème dimanche ordinaire- Année C

Dieu est don

Les références des textes de ce dimanche
Exode 17, 8-13
Psaume 120
2 Timothée 3, 14 à 4, 2
Luc 18, 1-8

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Pour que nous comprenions bien le sens de la parabole, Luc nous dit d'entrée de jeu que Jésus la dit « pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager ». Elle repose sur un a fortiori : si même un juge pervers finit par céder à la demande sans cesse réitérée d'une veuve, comment Dieu, à plus forte raison, répondra- t-il à ses élus ? Pourquoi une veuve ? Parce que, dans les sociétés de ce temps-là, les veuves étaient sans défense, sans appui. Au contraire, les « élus » sont les amis de Dieu. Eux ont un titre à être entendus. Mal placée, la veuve ; bien placés, les élus. Et Dieu est le juge souverainement juste. Plus que juste : aimant. Il répond donc « sans faire attendre », « sans tarder ». Et même, selon Marc 11, 24, Dieu nous donne ce dont nous avons besoin avant même que nous le lui demandions. Finissons-en donc avec l'image d'un Dieu avare de ses dons, attendant que nous soyons parfaits pour venir à notre secours. Dieu est don en lui-même et c'est l'un des sens de ce que nous appelons « Trinité ». En ce qui nous concerne, nous n'existons que par lui et c'est de lui que nous attendons une vie plénière. Nous avons du mal à nous représenter ce que peut être un amour sans mesure, nous qui n'avons l'expérience que d'amours mesurés. Peut-être pouvons-nous le soupçonner en regardant le Christ crucifié nous donnant sa vie que nous tentons de lui prendre. Là se trouve la vraie image de Dieu. À la Croix, le juge fait justice, ce qui signifie qu'il rend justes, d'une justice totalement gratuite, tous les injustes de la terre. Peut-être, si nous étions lucides, ce que nous demanderions à Dieu « jour et nuit » serait le pardon qui nous justifie.


Vraiment, Dieu répond "sans tarder" ?
Revenons à la parabole. Dieu répond donc à nos demandes « sans tarder ». Si Jésus éprouve le besoin de tant insister à ce propos, c'est bien parce que cela ne saute pas aux yeux. À vrai dire, si la foi est nécessaire à nos demandes, elle est également nécessaire pour entendre la réponse de Dieu. Combien de prières restent, semble-t-il, sans réponse ! Or, certaines ne sont pas « égoïstes ». Elles portent, par exemple, sur la santé d'un être cher, sur l'amélioration des conditions de vie de nécessiteux inconnus, sur la paix entre des individus ou des peuples. Nous prions à partir de ce que nous vivons, supportons ou constatons, et c'est normal : nous confions à Dieu ce qui nous affecte, nous mobilise, nous inquiète, nous afflige. Oui, mais ne nous attendons pas à ce que Dieu réponde par des miracles. Dieu nous a confié l'univers et il ne vient pas remplacer le pouvoir créateur par lequel nous lui ressemblons. C'est à nous qu'il revient de faire des « miracles » ; c'est à nous d'assumer les situations, même catastrophiques, dans lesquelles nous avons à exister. À longueur de Bible, nous voyons Dieu se plier aux décisions des hommes. Cela ira jusqu'à la crucifixion du Fils. Mais si Dieu ne répond pas à la prière en modifiant les événements à propos desquels nous le prions en quoi consiste cette réponse que Jésus déclare immédiate ? Et, si rien ne change, à quoi sert-il de prier ?


La réponse de Dieu
Certes, les choses peuvent changer, mais Dieu n'est pas à la source immédiate de ce changement, qui n'est pas non plus le fruit de la prière. Quand nous prions, ce ne sont pas les choses qui changent mais nous-mêmes. Par exemple, quand nous prions pour quelqu'un, ce que l'on appelle intercession, ce n'est pas parce que Dieu a besoin qu'on lui rafraîchisse la mémoire sur cette personne, parce qu'il l'aimerait moins que nous. En réalité, prier pour une personne nous fait rejoindre l'amour dont Dieu l'aime. Quand nous prions parce que nous sommes dans une situation difficile, cette situation évoluera selon sa logique propre, pour le meilleur ou pour le pire. Mais l'Esprit nous permettra de la gérer de façon à faire croître l'amour dans nos vies et dans le monde. Remarquons que c'est exactement ce qui se passe à la Croix : Dieu n'envoie pas des légions d'anges, mais le Christ utilise, si l'on peut dire, la plus grande cruauté, la plus grande injustice, pour mettre au monde l'amour tel qu'il est en Dieu. Telle est la réponse immédiate de Dieu à nos prières qui, au-delà de toute demande, sont une démarche d'union avec lui. En Luc 11,9-13, après nous avoir fait remarquer que les pères humains ne donnent pas à leurs enfants des pierres à la place du pain ou un serpent quand ils lui demandent un poisson, Jésus dit qu'à plus forte raison Dieu donnera l'Esprit à ceux qui le prient. L'Esprit, c'est-à-dire l'amour, Dieu lui-même. Tout cela est récapitulé dans le Notre Père.