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12 septembre 2010 - 24 ème dimanche ordinaire- Année C

Les paraboles du retour


Les références des textes de ce dimanche
Exode 32,7-11.13-14
Psaume 50
1 Timothée 1,12-17
Luc 15,1-32

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Nous les hommes, que la Bible récapitule sous la figure du premier Adam, nous sommes partis loin de notre patrie, représentée par le jardin de l'Éden. Nous sommes déplacés, voués au culte de nos veaux d'or, fruits de ce génie que Dieu nous a donné pour un tout autre usage. Adoration du profit, de la notoriété, de tous les produits de nos sciences et de nos techniques. Tous ces acquis nous trahiront. Qui peut deviner qu'il est en train de se servir de son ordinateur pour la dernière fois ? Qu'il conduit pour la dernière fois sa voiture ? « Insensé, cette nuit même on va te redemander ton âme ». Alors ce sera le vrai retour. Dans nos deux premières paraboles, nous pouvons noter une apparente contradiction. Qu'il s'agisse de la brebis égarée ou de l'argent perdu, ces deux biens retrouvés ne prennent aucune initiative. C'est le berger et la propriétaire des dix pièces d'argent qui font tout le travail. Les voici tous les deux totalement absorbés par le centième et le dixième de leur avoir, comme si les biens conservés ne les intéressaient plus. Jésus est en train de nous dire que l'intérêt de Dieu porte avant tout sur ceux qui sont perdus. Et voici que pour clore les deux petites paraboles, Jésus assimile ceux que Dieu est allé chercher sans initiative de leur part aux pécheurs qui se convertissent. Alors, c'est Dieu qui les retrouve ou eux qui retournent vers Dieu ? Les deux, certainement. Dieu va nous chercher aussi loin que nous soyons allés, mais il faut que nous adhérions en notre liberté à ces retrouvailles. Dieu ne peut rien faire pour nous malgré nous. Nous convertir, c'est accepter de retrouver notre vérité, qui est image et ressemblance de Dieu.

 

Le fils qui revient
La parabole du fils « prodigue » vient compléter le tableau en nous montrant que, justement, notre retour à Dieu comporte un déplacement de notre part. Ce fils cadet choisit la liberté. Fini le travail dans la propriété familiale ; à lui l'argent dont il disposera pour son plaisir. C'est bien au nom de la liberté que beaucoup de nos contemporains rejettent la foi au Christ. Mais quelle liberté ? Il s'agit souvent de nous plier à ce qui nous passe par la tête, sans avoir conscience que nous nous rendons alors esclaves de conditionnements divers, de la publicité, de nos instincts. En d'autres termes, une certaine idée de la liberté peut nous conduire à l'aliénation. Voici justement le fils prodigue, passé de cette liberté sauvage à la servitude et, lui qui était si riche, à la famine, moins bien traité que les animaux dont il a la charge. Il a fallu qu'il en arrive là pour relire son itinéraire, et comparer la vie qu'il mène à la prospérité qu'il a connue chez son père. C'est ce qui va motiver son retour. N'allons pas trop vite penser qu'il s'agit là de mauvaises raisons. Certes, il n'est pas encore question d'amour, mais simplement d'avoir à manger. Jésus nous fait comprendre ainsi que nous sommes des êtres de besoin, d'insuffisance, et que nos « idoles » ne peuvent nous faire vivre. Dans l'Écriture, le père se définit souvent comme celui qui donne le pain. Le fils prodigue revient donc vers le père pour du pain. Notons qu'il n'envisage pas d'y revenir dans la condition de fils, mais d'ouvrier, de serviteur. Cela parce qu'à la suite de sa décision de rentrer chez son père, il a entamé une "révision de vie".

 

L'accueil
Le fils s'est déplacé pour retrouver son père. À son tour, celui-ci se déplace. Il court embrasser son fils alors que celui-ci est encore loin. Concluons : pour peu que je me « déplace » vers Dieu, Dieu se met à courir vers moi. Peu lui importent les raisons, bonnes ou mauvaises, qui m'ont poussé à me tourner vers lui. Le père ne laisse pas le fils prodigue terminer sa « confession ». Il lui coupe la parole pour s'adresser à ces « domestiques » que le fils voulait rejoindre. Il leur demande de réhabiliter son enfant : c'est le sens du beau vêtement, de la bague et des sandales. Et on se livre à un repas de fête. Notons que les trois paraboles de ce chapitre 15 nous parlent de la joie que l'homme perdu peut procurer à Dieu en se retournant vers le bonheur éternel. La volonté de Dieu n'est pas la mort que nous pouvons nous donner, mais la vie : « Mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ». Formule capitale puisqu'elle est répétée à la fin de la parabole, associée à « perdu et retrouvé ». Bien entendu, nous devons y voir une allusion pascale : en fin de compte, c'est Jésus lui-même qui, à la Croix, prendra la place de l'homme perdu et retrouvera le Père et la Vie. Je ne m'étendrai pas, cette fois-ci, sur la réaction du fils aîné devant la réhabilitation de son frère. Notons simplement que le père, comme il est sorti pour le cadet, « sort » l'inviter à la joie. Dieu pardonne tout, même notre irritation devant sa miséricorde.