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Ce n'est qu'un au revoir


Les références des textes de ce dimanche
Actes 15,1.22-29
Psaume 66
Apocalypse 21,10-14. 22-23
Jean 14,23-29

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Oui, mais un au revoir qui est un à-Dieu. Désormais nous ne rencontrerons plus Jésus que dans la présence divine, cette habitation de Dieu en nous par son Esprit. L'Esprit nous donne la parole, sa Parole, c'est-à-dire le Christ. Cette présence d'un autre en nous est permanente, et nous pouvons sans cesse la rejoindre et la fréquenter. Le Christ en nous entend les paroles que nous lui adressons. Bien plus, il prend connaissance de tout ce que nous sentons, désirons, éprouvons. Et il nous répond. Ses réponses ne sont pas audibles matériellement, elles nous viennent à l'esprit ; par l'Esprit. Cette intime fréquentation est ce que l'on nomme « vie spirituelle ». Elle se pervertit quelque peu quand cette ouverture à l'Autre ne se traduit pas immédiatement par une ouverture aux autres. L'Esprit est en effet esprit d'amour et là où il n'y a pas d'amour, il y a interdiction faite à Dieu de nous habiter. C'est pour cela qu'il est nécessaire de discerner, de distinguer les sentiments, pulsions et impulsions qui nous visitent ; la parole du Christ doit se frayer en nous un chemin à travers le brouhaha d'une multitude de paroles étrangères et parfois mensongères. Mais rassurons-nous, c'est toujours lui qui a le dernier mot. Comprenons que nous ne sommes jamais seuls. Nous pouvons considérer cette présence actuelle du Christ comme intermédiaire : elle nous achemine vers une présence totale dont nous sommes toujours en attente, une présence non seulement pour notre esprit, dans la foi, mais aussi pour nos sens. C'est ce que signifie, entre autres, le « retour du Christ » pour la fin des temps, la fin de l'attente.

 

Un seul Esprit, un seul Corps
En attendant, l'Esprit est là, qui nous redit et nous fait comprendre tout ce que Jésus nous a dit. Nous sommes donc en transit, et notre présent ne prend sens que par cet avenir que nous ne pouvons imaginer, mais auquel nous sommes conduits, si toutefois nous acceptons d'en accueillir la promesse. Rien en effet ne se construit sans l'Esprit et rien de bon ne se fait dans nos vies sans nous. Une fois de plus, nous sommes en présence de cette catégorie de l'Alliance, qui fonde toute l'Écriture. Cela s'explique par le fait que Dieu, en un certain sens, est en lui-même Alliance. En lui, le mot Alliance atteint même le sommet de sa signification : unité ou union – nous disons « Trinité ». Bien entendu, nous retrouvons tout cela à propos de l'Église, mot qui signifie « assemblée », Alliance d'êtres humains de tous pays, de toutes langues, de toutes cultures. Alliance qui va jusqu'à faire de nous tous un seul Corps, selon la définition biblique de l'Alliance matrimoniale. C'est pourquoi, dans cet entretien après son dernier repas, Jésus nous parle tant de l'amour comme unique et ultime « commandement ». Tel est en quelque sorte son testament. C'est l'amour en effet qui rassemble. C'est pourquoi nous sommes conviés une fois tous les sept jours, chiffre significatif de la totalité, à nous rassembler pour partager le pain, geste que Jésus vient d'accomplir. Un seul pain, un seul corps. Nous devenons ce que nous recevons : un corps livré par amour, et nous repartons avec la consigne de nous donner nous aussi aux autres en mémoire de lui. C'est bien ce que son Esprit, qui vient nous habiter, nous permet de réaliser.

 

Ne soyez pas bouleversés
Le don de sa chair et de son sang que le Christ opère ne sera pas simplement symbolique, « sacramentel » : il va être vécu
« matériellement », puisque Jésus va se livrer, pour la traverser, à la violence qui empoisonne les relations humaines. Cette violence, dont les médias nous informent tous les jours, ignore et élimine l'amour, donc Dieu lui-même. C'est bien ce qui va se passer à la Croix, et les disciples vont devoir affronter cela. Nous aussi, de diverses manières. Quoi qu'il puisse nous arriver, nous devons entendre les paroles de Jésus à ses disciples, juste avant sa Passion, comme nous étant adressées directement et personnellement. Il nous dit qu'il nous apporte, nous donne, la paix. Nous n'avons donc pas la charge de produire nous-mêmes cette paix, mais seulement d'accepter de la recevoir. Comment ? Par la foi en ce Jésus qui a, le premier, traversé la souffrance et la mort pour accéder à une vie toute nouvelle. S'il dit à ses disciples de ne pas être bouleversés, c'est bien parce que toutes leurs certitudes à son sujet et à propos de ce qu'il est venu accomplir dans le monde vont être ébranlées. Ils ne le reconnaîtront plus. N'ajoutons donc pas à la peur de ce qui nous arrive une seconde peur : celle de voir notre foi s'éclipser. La paix que nous donne le Christ se vit souvent sous la forme de l'attente. Une attente qui doit se faire confiante et porter en fin de compte sur une « résurrection » de notre aptitude à tout surmonter, qui annonce et préfigure notre ultime résurrection. Rien à voir avec la paix que le monde peut éventuellement nous procurer, et qui s'appuie non sur la foi au Christ mais sur la prévision par trop optimiste d'événements incertains. Le dernier mot de notre évangile est invitation à la joie, car tout ce qui peut survenir dans nos vies est utilisé par Dieu pour nous unir à lui, qui est Vie et Amour. « Je vais vers mon Père…»

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples: « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.
Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.
Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ;
mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez. »