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dimanche de Pâques

L'incroyable

Les références des textes de ce dimanche
Actes 10,34.37-43
Psaume 117
Colossiens 3,1-4
ou 1 Corinthiens 5,6-8
Jean 20,1-9
ou Luc 24,1-12
Soir : Luc 14,13-25

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Le crucifié de l'avant-veille est ressuscité ! La nouvelle, ou plutôt la rumeur, s'en répand dans Jérusalem. Incroyable ! Personne n'a vu Jésus se relever de la mort. La Résurrection, c'est d'abord un tombeau ouvert et vide. Pour Marie Madeleine et ses compagnes d'abord, pour les disciples ensuite. Beaucoup de chrétiens ont du mal à croire en la Résurrection. Qu'ils ne s'en culpabilisent pas outre mesure : les disciples eux-mêmes ont mis du temps à admettre que Jésus était vivant. « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis. » La foi est d'autant plus difficile que la vie nouvelle de Jésus diffère beaucoup de celle qui a précédé sa mort. Or, si le Christ n'est pas ressuscité, tout le message évangélique perd son sens : « Si le Christ n'est pas ressuscité, vide est notre prédication, vide aussi votre foi… » (1 Corinthiens 15,14). Si Dieu ne nous fait pas exister pour toujours, il n'est pas vraiment amour et nous sommes sous la domination de forces obscures. Comme les petites marionnettes, nous faisons sur cette terre trois petits tours, puis nous partons. C'est bien la perspective d'exister pour toujours qui donne valeur à tout ce que la vie nous apporte. Le fait que le Christ a supporté et dépassé tout le mal que nous pouvons faire, récapitulé dans sa mise à mort, nous garantit l'accès à une vie nouvelle. Sans cela, dit Paul, nous sommes toujours enfermés dans notre péché, ce péché qui a toujours quelque chose à voir avec l'homicide qui s'affiche sur la Croix. Avec la Résurrection, nous apprenons que le péché, affronté à cet amour qui le dépasse, n'a pas le dernier mot.

Pierre et le disciple préféré
Le quatrième évangile ne donne pas de nom à ce disciple. La tradition l'a identifié à Jean. Il est le seul disciple au pied de la Croix, le seul qui est déclaré fils de Marie, en quelque sorte à la place de Jésus qui va mourir, et il sera le seul à suivre Jésus et Pierre à la fin du chapitre 21. Pourquoi l'évangéliste insiste-t-il sur l'ordre d'arrivée au tombeau des deux disciples pressés de vérifier les dires de Marie Madeleine ? Peut-être ce disciple incarne-t-il la proximité aimante que nous pouvons entretenir avec Jésus vivant, qui, bien que fondée sur elle, va au-delà de la foi en des « vérités » sur sa nature et son oeuvre. Pourtant, arrivé en second, c'est Pierre qui entrera le premier dans le tombeau. Priorité à celui sur lequel l'Église sera fondée ? Remarquons que rien n'est dit de sa foi en la Résurrection. Du disciple préféré par contre il est écrit : « Il vit et il crut ». Mais qu'a-t-il vu ? Le vide là où il aurait dû trouver un cadavre : il n'y a rien à voir. Nous en sommes déjà au « croire sans voir » du verset 29 de ce chapitre. Nous en sommes tous là : pour nous, la foi ne peut naître que d'une parole qui vient d'ailleurs. Le disciple voit pourtant quelque chose : le linceul plié et le linge qui avait recouvert la tête de Jésus. Ces détails signifient sans doute que le corps n'a pas été enlevé dans la précipitation d'un acte interdit et dangereux : on a pris le temps de tout remettre en ordre. Mieux : ont été laissés sur place tous les accessoires liés à la mort.

Le corps de la résurrection
Jésus n'est plus là. Désormais il ne sera plus localisable. Pourtant, les évangélistes insistent sur le fait qu'il ressuscite en son corps. Une contradiction ? Le Christ ressuscité échappe désormais aux lois de l'espace et du temps. On comprend la question de 1 Corinthiens 15,35 : « Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? » Paul répond par une parabole, celle de la graine semée en terre, déjà utilisée en Jean 12,24. Paul met l'accent sur la différence entre la graine et la plante qui en surgit. Mystérieuse aptitude à mobiliser, utiliser, transformer, ce qui se trouve dans le milieu naturel. La Résurrection pousse à bout cette aptitude : « On sème du corruptible, il ressuscite de l'incorruptible ; on sème de l'ignominie, il ressuscite de la gloire ; on sème de la faiblesse, il ressuscite de la force ; on sème un corps psychique, il ressuscite un corps spirituel.» Corps psychique, nous pouvons encore comprendre mais « corps spirituel » voilà qui nous dépasse car il y a, semble-t-il, contradiction dans les termes. Disons que notre corps, lieu et instrument de relation avec la nature et les autres hommes, dilate à l'extrême cette fonction de relation. Alors nous voici en Dieu et comme Dieu. C'est pourquoi, si le corps du Christ ressuscité garde sa singularité, il devient en même temps communion de tous les hommes. Le nouveau corps du Christ ressuscité prend le nom d'Église. Il faudra toute l'histoire pour le mettre au monde. Nous sommes encore loin du compte, tant pour la qualité de notre unité que pour son universalité.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 1-9
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts

 

 

 

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