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Le Père et le Fils de l'homme glorifiés


Les références des textes de ce dimanche
Actes 14,21-27
Psaume 144
Apocalypse 21,1-5a
Jean 13, 31-33a. 34-35

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Le thème de la gloire occupe une place considérable dans les deux Testaments et, par suite, dans la liturgie. C'est parce qu'il représente l'aboutissement de l'oeuvre divine.
Disons tout de suite qu'à l'instar de toutes les réalités qui veulent signifier ce qui se passe en Dieu et avec Dieu, cet accomplissement est « déjà là et pas encore » : avec la venue du Christ, « les temps sont accomplis », mais nous sommes pourtant dans l'attente de son retour, « à la fin des temps ». Paul nous dit : « C'est en espérance que vous êtes sauvés ». Mais n'oublions pas que l'espérance est certitude. Glorifier Dieu, lui « rendre gloire », c'est reconnaître dès maintenant qu'il est l'amour absolu, sans mélange ni réserve, un amour tel que nous avons à y croire sans pouvoir l'imaginer. De cet amour, nous n'avons qu'une preuve : le Christ, l'unique juste, la seule image du Dieu invisible, a donné sa vie pour les injustes, cette vie qui est vie divine et que ces injustes que nous sommes ont voulu lui prendre. En vain, car justement il a donné ce dont nous voulions nous emparer. Notre geste prédateur s'est donc retrouvé sans objet. On ne peut s'emparer de ce qui se donne : on ne peut que le recevoir. L'amour méconnu devient donc connaissable. Le thème de la gloire comporte cet aspect de connaissance et de reconnaissance de notre part : rendre gloire à Dieu c'est, dans la foi, proclamer qu'il est amour et seulement amour. « Rendre gloire » : ce verbe « rendre » signifie que le don précède notre louange, qui est expressive de notre retour à Dieu, notre source. Nous rendons ce que nous recevons pour que cela nous soit redonné : l'échange ne s'interrompt pas. En Genèse 28,12, Jacob voit les « Anges » descendre vers lui et remonter vers Dieu sur l'échelle qui unit la terre au ciel.

 

Habités par la gloire de Dieu
La gloire de Dieu vient nous visiter, nous sommes nous aussi « glorifiés ». Comment cela ? Bien sûr, dans le Christ. C'est le « Fils de l'homme », le fruit ultime de l'humanité, qui va être glorifié. Nous sommes appelés à ne faire qu'un avec lui, à devenir son corps. Ainsi, la gloire de Dieu remplira l'univers et cela signifie que l'amour, cet autre nom de Dieu, habitera toute chose. Il faudra beaucoup de temps pour que tous les hommes lui ouvrent leur porte. « Les temps sont accomplis » signifie que tout nous est déjà donné dans le Christ, mais ce « tout » ne peut devenir nôtre sans notre assentiment. En attendant, le Fils de l'homme va anticiper ce terme en donnant sa vie, faisant ainsi totalement corps avec l'Amour qui fonde toute chose et que nous appelons « Dieu ».
Là, à la Pâque, ce que nous appelons « Incarnation » est achevé et le Fils, devenu pleinement humanité et lourd de tous les hommes, entre dans cette gloire qui est le rayonnement de Dieu. N'allons donc pas chercher la gloire de Dieu trop loin ni trop haut : elle est là, la terre en est pleine ; elle nous habite. Bien sûr, nous ne pouvons en prendre conscience que par la foi. Nous sommes habitués à voir le soleil se lever, les saisons se succéder, les moissons abonder, la vie s'engendrer, et nous pensons en avoir dit le dernier mot en qualifiant tout cela de « phénomènes naturels ». Nous avons raison, mais la foi nous donne accès à la face cachée de la nature, à la gloire qui la fonde. Comme le Christ qui va être « glorifié », et en lui, la nature vit en passant par la mort en vue d'une renaissance.
La gloire a le dernier mot.

 

L'amour, présence du Christ
Nous pouvons être surpris d'entendre Jésus dire à ses disciples « Je suis encore avec vous mais pour peu de temps… » Et il insiste : « Vous me chercherez et, comme je l'ai dit aux Juifs, où je vais vous ne pouvez venir, je vous le dis à vous aussi maintenant » (passage omis dans le Missel). De fait, il devra traverser seul sa Passion. Mais il y a plus : désormais Jésus ne sera plus à portée de leurs mains et de leurs yeux ; ils n'entendront plus directement sa parole. Cela signifie-t-il qu'il ne leur sera plus présent ? Certainement pas ! Souvenons-nous de ses derniers mots selon Matthieu : « Je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde. » Bien d'autres passages nous disent cette proximité du Christ ressuscité : nous ne faisons qu'un avec lui. Le discours après le dernier repas, d'où est tiré notre évangile, le répète sous diverses formes. Cette insistance signifie d'ailleurs que cela ne saute pas aux yeux : la présence du Christ, répétons-le, ne sera désormais perceptible que par la foi. De plus, elle ne se réalisera qu'à travers les autres ou, plus exactement, elle nous habitera quand nous accepterons de nous unir à eux pour ne former qu'un seul corps. Ce corps deviendra alors son Corps. Rappelons Matthieu 18,20 : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (voir aussi Jean 14, 23). Tout cela est en pleine cohérence avec le « commandement nouveau » que donne le Christ à la suite de l'annonce de son départ : c'est l'amour qui construit le Corps. Quand l'amour est là, Dieu est là ; le Christ est là. La Trinité ne nous dit-elle pas déjà que Dieu est relations ? L'amour est ce qui relie et allie. Dieu est cela.

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean, j'ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n'y avait plus de mer.
Et j'ai vu descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux.
Et j'ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ; elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n'existera plus ; et il n'y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles.»

 

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