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29 novembre 2009 - 1er dimanche de l'Avent

Apocalypse et eschatologie


Les références des textes de ce dimanche

Jérémie 33,14-16
Psaume 24
1 Thessaloniciens 3,12-4,2
Luc 21,25-28.34-36

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Ces textes sont destinés à dresser le cadre, à composer l'atmosphère du temps de l'avent. Or, ils nous parlent de l'ultime venue du Christ. Voilà qui nous invite à voir dans la fête de Noël autre chose qu'une commémoration du passé. Notre évangile appartient au genre apocalyptique, souvent confondu avec le genre eschatologique. L'eschatologie concerne ce qui vient à la fin. Dans la perspective chrétienne, cette fin est vue comme un accomplissement, le couronnement de l'oeuvre de Dieu. Le mot apocalypse signifie révélation. Révélation de quoi ? Pour la Bible, il s'agit de la révélation du sens des événements qui se déroulent entre le commencement et la fin. Il s'agit donc tout simplement de l'histoire lue dans la foi. Les apocalypses annoncent-elles l'avenir ? Certainement pas, si l'on entend par avenir les événements précis qui figureront dans les livres d'histoire. Mais elles dévoilent le sens de l'avenir. Sens veut dire ici signification (ce que cela veut dire) et direction (où cela nous conduit). Ce que nous vivons est opaque ; nous sommes plongés dans des événements que nous ne dominons pas. Ils sont le fruit de données naturelles et de la liberté humaine, agissant sur elles ou réagissant à elles, souvent de façon anarchique et encore plus souvent de façon maléfique. Alors, cela va-t-il quelque part ou cela ne va-t-il nulle part ?

Le Fils de l'homme vient juger
Le Christ est venu, il y a deux mille ans. En cette première venue, il nous libère, il nous délie, pour que nous puissions accomplir quelque chose. Il ouvre la porte de la prison. Nous voici à l'air libre et tout est à faire, mais nous pouvons détruire et construire.
Fin de l'asservissement à toute religion rituelle; fin de l'esclavage de l'économique et du politique; fin de notre soumission aux "puissances et dominations", naturelles ou humaines. C'est à faire, encore une fois, mais nous avons les mains libres pour cela. Fin de ce monde qui nous opprime. Libres, nous avons toujours la redoutable possibilité de reconstruire nos esclavages. Le Christ vient tous les jours. Il est «celui qui vient». Noël célébrera cette venue permanente. Cette venue est, comme la première, apocalypse. En effet, ces barrières, ces prisons, ces conditionnements divers, tout ce que Jean appelle «le monde», tout cela fait partie de nous, de notre chair. Aussi cela fait mal d'être libéré. C'est une mort commencée. Choisir d'être plus homme, d'être davantage selon l'homme accompli de la fin des temps, cela suppose, chaque fois, en chaque choix, que l'on mette à mort toutes les manières que nous avons d'être moins homme ; et qui nous séduisent. Cette fonction « destructrice» du Christ ne joue pas seulement en chacun de nous : sans cesse, la foi juge le monde, ses institutions, ses projets, ses réalisations. Le Christ vient comme le glaive qui opère les partages nécessaires.

La prophétie de la fin
Ce qui vient sur le monde, à la fois destruction et création, ou plutôt création à travers une destruction, c'est le Christ. Le Christ en son mystère de mort et de vie. Ce qui attend le monde et ce qu'attend le monde, c'est la Pâque. La Pâque du monde. Ce qui vaut pour chacun de nous vaut pour l'univers pris dans son ensemble. Comment ? Quand ? Ces questions n'ont pas de sens, puisque tout est déjà commencé. C'est commencé, mais un jour ce sera fini. Jésus, et Paul à sa suite (seconde lecture), nous donnent la consigne de nous trouver « debout » à l'heure de la venue du Fils de l'homme. Debout, c'est-à-dire à l'état de veille. Qu'est-ce que cela signifie ? Que nous risquons toujours de ne pas voir, d'ignorer, de ne pas identifier la venue destructrice et créatrice du Seigneur. Nous ne voyons pas ce qu'il faut refuser et ce qu'il faut promouvoir. Dieu surprend toujours, et il faut être vigilants pour ne pas prendre pour de la vie ce qui est contre la vie et qu'il vient mettre à mort. L'eschatologie nous dit que même notre mal, même la victoire de l'adversaire dans le combat créateur, prend sens de vie. Tout ce que nous subissons et tout le mal que nous nous faisons est condamné à devenir une marche, un pas vers le jour du Christ (voir la première lecture). La venue du Christ que nous annonçons à Noël et que nous préparons par la célébration de l'avent, c'est cette venue de toujours, cette venue permanente qui s'effectue à travers tout, qui se signifie par la naissance de Jésus et dont nous attendons l'accomplissement final dans ce que nous appelons le retour du Christ. L'apocalypse se termine par les mots « Viens, Seigneur Jésus ». Le monde est dans les douleurs de cet enfantement.

 

Évangile selon Luc
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Et il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous n'avez qu'à les regarder pour savoir que l'été est déjà proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. 36 Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme.»

 

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