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26 avril 2009 - 3 ème dimanche de Pâques

Chemin de foi

Les références des textes de ce dimanche Actes 3,13-15. 17-19
Psaume 4
1 Jean 2,1-5
Luc 24,35-48

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Long, le chemin de la Croix, long, le chemin de la foi. Les disciplesd'Emmaüs ont reconnu Jésus au partage du pain ; quand ils ontraconté leur aventure aux Apôtres, ceux-ci leur ont annoncé qu'ilétait apparu à Simon, apparition d'ailleurs absente de nos récits. Etvoici que Jésus, tout à coup, se trouve là, au milieu d'eux. Cela n'auraitpas dû les surprendre puisqu'ils étaient justement en train de parlerde leurs rencontres précédentes avec lui. Pourtant, ils n'en croient pasleurs yeux et le prennent pour un « esprit », comme si un « esprit »pouvait se voir. Ici le mot esprit équivaut à irréel. L'évangéliste veutnous faire comprendre deux choses, notamment. D'abord, que la foine vient pas à maturité d'un seul coup ; sa forme parfaite est au boutd'un itinéraire, et merci à Dieu si au départ elle est aussi volumineusequ'un grain de sénevé. De plus, elle n'est jamais acquise comme unbien inaliénable : nous pouvons être croyants à 8 heures du matin etincroyants cinq minutes plus tard. En fait, on ne possède pas la foi, onla reçoit sans cesse. Elle suppose donc de notre part une ouverture permanente,qui n'est autre que la conscience de la présence de l'Autre,cette présence qui nous fait être. Nous avons cru avoir tué Dieu, et tantde nos contemporains imaginent en avoir fini avec lui. Or voici qu'il est là, Ressuscité. Pour les croyants, la mort définitive du Christ, Parolecréatrice faite chair, équivaudrait à notre retour personnel au néant ; sarésurrection est garantie de notre « vie éternelle ».

La gloire de la chair
Le mot « chair » est ambigu dans l'Écriture. Tantôt il désigne lecorps humain, tantôt l'être humain tout simplement, commedans les expressions « toute chair verra le salut de Dieu » ou « l'Espritsera répandu sur toute chair ». Il peut désigner aussi, et cela arrivesouvent, ce qui en nous s'oppose à l'esprit et lui demeure imperméable.Plus encore que les autres évangélistes, Luc insiste sur le caractère corporelde la Résurrection. Dans notre évangile, Jésus ne se contente pas,comme en Jean 20, de montrer ses plaies, il réclame de la nourritureet mange devant ses disciples du poisson grillé. Cette insistance sur lecôté charnel de la Résurrection rencontre en nous de sérieuses difficultés.Déjà, les premiers chrétiens se demandaient : « Avec quel corps lesmorts reviennent-ils à la vie ? » (1 Corinthiens 15,35). Paul répond qu'ily a autant de différences entre le corps mort et le corps de la Résurrectionqu'entre la graine semée en terre et la plante dans sa maturité.Métaphore, bien entendu, mais qui a le mérite de donner l'image d'unecontinuité et d'une discontinuité liées. Le même devient autre. Jésusmange, garde ses plaies, mais il n'est plus soumis aux lois de l'espaceet du temps. Nous voici invités non seulement à croire sans voir, maisaussi à croire sans concevoir. Nous ne pouvons ni décrire ni penser lecorps de la Résurrection. Et pourtant, il y a corps. D'ailleurs la nature estpleine d'images de la Résurrection : la succession des saisons, le sommeilet l'état de veille, etc. Passage des contraires l'un dans l'autre.

Ouvrir les Écritures
Comme sur la route d'Emmaüs, Jésus « leur ouvre l'esprit à l'intelligencedes Écritures ». L'ensemble de la Bible, sous la formed'une succession d'histoires particulières datées et localisées,parfois symboliques, nous révèle le sens, la substance de toute l'aventurehumaine. Comme le dit l'Apocalypse, c'est un livre scellé, et seul leChrist peut en briser les sceaux. Il le fait par sa mort et sa résurrection,événement clé, fin mot de l'histoire. C'est là que prend sens tout ce quiprécède et qui, répétons-le, donne le schéma de tout ce que l'humanitéa vécu, vit et vivra. Nous apprenons que tout le divers, tout le contradictoire,tout le conflictuel, tout le bon, tout le mauvais se trouve assumépar le Christ qui nous rassemble en un seul corps. Ce corps est le sienet nous avons à faire un effort pour éviter de penser que le Christ neressuscite pas dans sa chair personnelle, mais dans la « chair » de ce nouveaucorps qui est l'Église. L'un ne va pas sans l'autre, et si le Christ n'estpas personnellement ressuscité, vaines sont nos paroles, vaine est notrefoi, comme le dit Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (15,17).Vaine est notre vie. Vaine aussi toute l'histoire biblique. Et Dieu, la réalitéactive qui fonde l'homme et tout ce qui existe, n'est pas amour. Onle voit, la Résurrection est le point final de la Bible, la pointe extrême etaussi la substance de notre foi. De notre vie. L'univers entier est pétri derésurrection cachée, secrète, prenant des formes diverses.

 

Évangile selon Luc 24,35-48
A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement.
Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C'est vous qui en êtes les témoins.

 

 

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