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21 juin 2009 - 12 ème dimanche du temps ordinaire

Passons sur l’autre rive


Les références des textes de ce dimanche:

Job 38,1.8-11
Psaume 106
2 Corinthiens 5, 14-17
Marc 4,35-41

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Comme souvent, le passage d’évangile que nous lisons aujourd’hui récapitule toute l’aventure humaine, personnelle et collective. « Le soir venu » est celui qui vient clore le temps des paraboles, des fictions symboliques, qui sont bien des promesses mais ne sont que cela, pour ouvrir la nuit que nous avons à traverser afin d’accéder à notre vérité. Sur l’autre rive, Jésus va libérer un homme qui, sans nom, représente l’humanité entière en proie à tous ses démons. En terre païenne, car il n’est pas de lieu, même en Israël, où ne sévissent pas les « légions » maléfiques. Sans cesse, nous devons partir pour cet ailleurs où nous attendent l’homme et nous-mêmes pour cet affrontement inéluctable, « incontournable », comme on dit. Quittant nos sécurités familières et souvent fallacieuses, nous allons vers notre liberté, notre libération. Déjà Israël avait dû traverser les eaux mortelles de la mer Rouge et du Jourdain pour marcher vers la Terre promise. Longue marche éprouvante qui dessine la carte de nos vies. Nous avons à surmonter trois vertiges contradictoires : la peur d’aller ailleurs, plus loin, autrement ; l’inquiétude de rester coincés dans la médiocrité de tant de situations où la vie semble nous enfermer ; l’installation dans la béatitude d’un confort où rien ne bouge. Tout cela correspond à des éclipses de la foi ; cette foi en celui qui s’est défini comme le chemin à suivre, notre vérité à atteindre, la vie qui nous attend (Jean 14,6).

À tous vents
Le vent qui souffle à la face des eaux, nous l’avons déjà trouvé en Genèse 1 et nous pouvons y voir le prélude à une création nouvelle, à la Création tout court, qui n’est pas à situer dans le temps mais qui est permanente. Nous sommes sans cesse « au commencement ». Commencement du monde, commencement de nous-mêmes. Mais ce vent n’est pas un vent ordinaire, il est « vent de Dieu », ou même « souffle de Dieu ». En fin de compte, on peut se demander si tout vent, quelles que soient les causes que la science puisse lui trouver, ne participe pas à ce vent divin. Tout vent en effet est déplacement d’un plein vers un vide. Question : comment se fait-il que ce souffle de vie, qui en Genèse 2 fait un vivant de la statue de glaise, puisse devenir mortel, « violente tempête » ? Comment l’eau primordiale, de laquelle naît toute vie, peut-elle se faire hostile, menaçante ? Comment l’homme peut-il avoir peur de ce qui fait son humanité ? Ce qui rend le vent de Dieu, l’Esprit, dangereux, c’est la peur que, si souvent, nous en avons : nous n’aimons pas pressentir l’éjection de nos démons. C’est pourquoi les premiers mots du Christ à son réveil, dans notre évangile, sont « Pourquoi avoir peur ? Comment se faitil que vous n’ayez pas la foi ? » Merveille : même cette absence de foi ne sépare pas le Christ de ses disciples, ne l’empêche pas d’agir pour les ramener au « grand calme ». Nous pouvons en tirer les conséquences à propos de nos traversées tumultueuses.

Le sommeil de Dieu
Nous voici embarqués, parfois victimes de calmes plats, parfois en proie à des coups de vent qui dépassent nos compétences. Où est Dieu à ces moments-là ? Monde de l’absence de Dieu, de son silence à l’heure de nos détresses. Monde entièrement laissé entre les mains de l’homme, pour le meilleur et pour le pire. Un Dieu qui a renoncé à sa toute-puissance en notre faveur. Tel est le prix de notre liberté et de notre croissance vers son image et ressemblance. N’oublions pourtant pas qu’il est la source de la puissance qui nous habite, même si nous ne pouvons en faire usage qu’en croyant en elle, en lui faisant confiance. Dans notre évangile, Jésus dort pendant que ses disciples se débattent dans la tempête. Il dort, mais il est là. Sommeil de Dieu, jusque dans les heures et les situations les plus difficiles. Rassurons- nous, nous ne sommes pas seuls ; nous ne sommes jamais seuls. Mais voilà, il dort. Quand va-t-il se réveiller ? Quand nous crierons vers lui, comme dans notre évangile ? Certes, cela peut se produire, mais son intervention sera tout intérieure et se soldera le plus souvent par un réveil de notre foi, comme si c’était le sommeil de notre confiance qui faisait dormir Dieu. En fait, il garde sa toute-puissance, mais elle ne se manifeste qu’au moment où, ayant épuisé toutes nos ressources, fourni tous nos efforts, perdu toutes nos illusions de maîtrise des éléments, nous ouvrons nos mains crispées et confessons notre impuissance. Traduisons : au-delà de notre mort. Le réveil du Christ dans la barque est une figure pascale.

 

Évangile selon Marc
Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l'autre rive. » Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque, comme il était ; et d'autres barques le suivaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait d'eau. Lui dormait sur le coussin à l'arrière. Ses compagnons le réveillent et lui crient : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? » Saisis d'une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

"Copyright AELF - Paris - Tous droits réservés"

 


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