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19 avril 2009 - dimanche de la Miséricorde

Dieu avec nous


Dimanche de la Miséricorde

Les références des textes de ce dimanche
Actes 4,32-35
Psaume 117
1 Jean 5,1-6
Jean 20,19-31

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

La résurrection du Christ est un désaveu : le désaveu de la cruauté humaine et de la mort. Dieu n'est pas d'accord avec la Croix, avec nos croix. Pourquoi ne les empêche-t-il pas? Parce qu'il confie l'univers à la liberté de l'homme. Pourquoi veut-il que le Christ passe par là ? Parce qu'il veut assumer, en lui et par lui, tout ce que nous produisons et tout ce qui nous affecte. Nous dressons des croix partout dans le monde, les hommes consomment et consument d'autres hommes. Dieu ne laisse pas nos victimes à leur solitude, il vient les rejoindre et les récapituler. D'où la formule qui revient si souvent dans les discours de Pierre : « Ce Jésus que vous avezcrucifié [« vous », pas Dieu], Dieu l'a ressuscité » (Actes 2,23-24 ; 2,36 ;4,10 ; 5,30…). Prenant au pied de la lettre des images et symboles scripturaires, on a inventé la théorie de la satisfaction de la justice divine, du sacrifice expiatoire, du paiement de la dette. Bref, nous avons inventé un « Dieu » qui nous demande de pardonner mais qui, lui, ne pardonne pas puisqu'il fait payer. Le prix du sang. Ce Dieu-là est une idole sanguinaire qui n'existe pas. Le vrai Dieu est venu nous rejoindre là où nous nous sommes mis, pour nous en sortir avec lui. Par amour. La résurrection du Christ est lourde de notre propre résurrection, qui est passage à la vie inaltérable de Dieu. Résurrection des victimes et aussi, en fin de compte, résurrection des bourreaux, morts à leur humanité dans les actes destructeurs qui les rendent inconciliables avec l'image de l'Amour, seule image selon laquelle ils peuvent être créés.


"Je vous envoie"
Voici donc le Christ, porteur de la vie de Dieu, qui vient maintenant nous déclarer la paix : « La paix soit avec vous » revient trois fois dans notre évangile. Paix enfin retrouvée entre Dieu et les hommes. Cette paix, fruit de notre ressemblance avec lui, connote bien entendu la paix entre nous. Tant que nous prétendons juger, condamner, punir, nous sommes encore en route, vers cette paix qui est maintenant réalisée et donnée dans le Christ. Il ne nous reste qu'à la prendre, la faire nôtre, c'est-à-dire à accueillir l'Esprit du Christ qui nous ouvrira aux autres, proches ou lointains. C'est pour que nous parvenions à cette unité qui trouve son modèle humain dans la relation de l'homme et de la femme et, au-delà, son modèle divin dans la Trinité, que les apôtres sont envoyés : « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie », dit Jésus. Désormais, sa présence et son action passeront par ses disciples, porteurs de son Esprit. Déjà, en Matthieu 10,11-14 et Luc 10,3-7, les disciples avaient été envoyés proposer la paix à ceux qui voudraient bien l'accepter. Il y avait là une anticipation prophétique de la situation post-pascale. C'est maintenant que nous recevons en pleine lumière la vérité qui se cherchait en l'humanité depuis le commencement. Soulignons, une fois de plus, que rien ne peut se faire sans l'acquiescement de notre liberté : nous ne pouvons être créés fils de Dieu malgré nous ; et nous ne pouvons être fils sans accepter d'être frères. Frères de qui ? De tout homme, de tout Fils de l'homme.


"Il était là, au milieu d'eux"
N'allons pas croire que Jésus ressuscité passait à travers les portes fermées. Il n'avait pas besoin d'en venir là. En fait, il n'est plus localisable. Comme le dira Paul, son corps est maintenant « spirituel » (1 Corinthiens 15,44). Son humanité a pris les caractères du Verbe créateur. De même que la Parole fondatrice habite toute chose issue d'elle, de même Jésus se trouve maintenant intérieur à tout ce qui existe. Ou, si l'on veut, il porte tout être comme la racine porte la plante. Portes fermées, le voici donc qui rend visible cette présence qui n'est pour nous, aujourd'hui, perceptible que par la foi. Cette présence spirituelle n'est pas abstraite, elle prend corps, nos corps. Elle reste porteuse de son histoire : Jésus ressuscité garde ses blessures, ces blessures que Thomas exige de toucher, ce qu'il ne fera d'ailleurs pas, semble-t-il. Jésus est donc bien le Jésus d'avant ; mais autrement. L'évangile selon Jean se termine par l'entrée dans le temps où il faudra croire sans voir, notre temps. Le chapitre 21, qui suit notre lecture, est en effet une pièce rapportée, ce qui d'ailleurs ne diminue pas son intérêt. Le refus de croire sans voir manifesté par Thomas nous invite à l'indulgence envers nous-mêmes à propos de nos propres difficultés à croire, et porte notre attention sur le fait que la foi ne devient totalement elle-même qu'au prix d'un chemin à parcourir. Il y faut d'ailleurs, notons-le, une intervention du Christ lui-même.


Évangile selon Jean 20, 1-9

Ce même soir, le premier jour de la semaine, les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : "La paix soit avec vous !"
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : "La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie." Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : "Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus."
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : "Nous avons vu le Seigneur !" Mais il leur déclara : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !"
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : "La paix soit avec vous !" Puis il dit à Thomas : "Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant."
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Jésus lui dit : "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu."
Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

 

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