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11 octobre 2009 - 28ème dimanche du temps ordinaire

"Je ne sais pas ce que je veux"


Les références des textes de ce dimanche
Sagesse 7,7-11
Psaume 89
Hébreux 4,12-13
Marc 10,17-30

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Dans le commentaire précédent il a déjà été question de l'ambiguïté du désir humain. Rares sont les hommes qui désirent quelque chose « par-dessus tout ». Le Sage de la première lecture, assimilé à Salomon, est de ceux-là. Il a préféré la Sagesse à la santé, à la beauté, à la lumière… Dans le Nouveau Testament, cette Sagesse devient le Christ lui-même. Notre évangile nous met en présence d'un homme qui croit désirer la « vie éternelle ». Ses premières paroles révèlent déjà la duplicité de son désir. Cet héritier de grands biens désire en plus un autre « héritage », celui de la vie éternelle. La suite du récit nous révélera lequel de ses deux désirs, conserver sa richesse et son statut social ou tout laisser pour suivre Jésus, sera le plus fort. Au départ, il ignore lui-même où va réellement son désir. Quand il le découvrira, incapable de le surmonter, il repartira voué à la tristesse. Au passage, nous apprenons que la richesse est incapable, à elle seule, de donner le bonheur. Elle ne lui est même pas nécessaire, ce qui ne signifie pas que la misère puisse être bénéfique par elle-même. Richesse ou dénuement ne peuvent rien pour nous. Ce qui apporte le bonheur, c'est la relation vraie avec d'autres. Réussie pleinement, une telle relation revient à « suivre le Christ ». En effet, c'est l'amour qui est alors préféré à tout. Mais l'amour lui-même, l'amour authentique, se fonde sur quelque chose de plus profond : la foi en l'autre.

La chose qui manque
Dans le commentaire précédent, nous avons noté le passage du domaine de la Loi (ce que Moïse a prescrit) à celui de la nature des choses (l'être humain tel que Dieu le crée). Nous trouvons dans l'histoire de l'homme riche un trajet analogue : Jésus renvoie d'abord cet homme à la Loi, aux « commandements » puis, en un deuxième temps, au dépassement de la Loi dans une réponse d'amour à l'amour du Christ (verset 21). Pour cela cet homme, qui nous représente tous, doit quitter l'attachement à tout ce qu'il a comme on doit quitter son père et sa mère pour faire un avec l'être aimé. Préférer le Christ à tout le reste et s'unir à lui pour le suivre, tel est l'enjeu : c'est cela, entrer dans le Royaume, dans la « vie éternelle ». Nous avons à passer du souci « d'être en règle » à la familiarité avec cette personne qui nous habite et qui nous transforme autant que nous le permettons. Alors nous observerons la Loi, mais ce ne sera plus au nom de la Loi. C'est l'amour qui sera le moteur de nos vies. L'amour de celui qui nous aime et, en lui, de tous les autres qu'il met au monde et qu'il « épouse ». L'homme de notre récit préférait la richesse à l'amour. C'est le Christ qui le lui fait découvrir, lui qui est cette Parole plus coupante qu'une épée à deux tranchants. Elle traverse notre psychologie de surface et ses illusions pour mettre à nu les intentions secrètes du coeur, comme nous le dit la seconde lecture. Seul l'amour peut nous faire dépasser la tristesse qu'aucune richesse ne peut nous faire surmonter.

Tout est possible à Dieu
Pourquoi est-il aussi difficile au « riche » d'entrer dans le Royaume, dans l'aire du Christ ? Parce que la hantise de la richesse, qu'elle soit matérielle, psychologique, intellectuelle ou autre, signale une peur fondamentale qui est le contraire de la foi. Peur de ne pas être assez, de ne pas « valoir », d'être négligeable. Nous ne croyons pas que Dieu nous veut tels que nous sommes et nous cherchons à nous prouver et à prouver aux autres que nous sommes quelqu'un. Alors nous nous lions à ce qui nous fait paraître : nous sortons de notre vérité de fils de Dieu. Nous fermons notre porte à celui qui est vie éternelle. Pour accéder à cette vie, il faut passer par une nouvelle naissance, et comme pour toute naissance nous ne pouvons venir au jour que nus, dépouillés. Pratiquement, cela revient à ne rien préférer à Dieu et à ce qu'il nous donne en son Fils Jésus Christ. Hors de là, il n'y a qu'idolâtrie. Ce que nous pensions capable de nous rendre heureux ne nous apporte en fin de compte que tristesse (verset 22). Dès lors, on comprend le désarroi des disciples : « Qui peut-être sauvé ? », demandent-ils. Personne, apparemment. Si l'on regarde la trajectoire de nos conduites humaines, force est de constater qu'elle va au néant de la mort, de cette mort qui nous dépouille de toute richesse illusoire. Il nous est donc impossible d'accéder à la Vie et beaucoup d'entre nous sont en route vers les pleurs et les grincements de dents. Mais c'est alors que Dieu nous recueille pour une nouvelle création. Dans le Christ crucifié, c'est lui qui se dépouille de tout, et de la vie même, pour nous ouvrir les portes d'un monde nouveau.

Évangile selon Marc
Jésus, se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu.
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des soeurs, une mère, un père, des enfants ou une terre,
30 sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, soeurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle.

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