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10 mai 2009 - 5 ème dimanche de Pâques

La vraie vigne


Les références des textes de ce dimanche

Actes 9,26-31
Psaume 21
1 Jean 3,18-24
Jean 15,1-8

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Avec le berger et les brebis, nous étions dans l'univers animal,avec la vigne nous voici dans le règne végétal. Dans les deux cas, il s'agit de nous faire passer d'une réalité de notre monde, dont nous avons l'expérience, à la réalité invisible dont elle est la figure imparfaite : le vrai berger, la vraie vigne ne nous sont accessibles que par la foi, mais nous en avons sous les yeux une ébauche qui, pour imparfaite qu'elle soit, n'en est pas moins révélatrice. Ainsi, Dieu, avant de se révéler parfaitement dans le Christ qui est « l'icône du Dieu invisible »(Colossiens 1,15), se manifeste dans des images approximatives, imparfaites, mais en route vers leur perfection, qu'elles atteindront quand elles seront totalement créées dans le Fils : le monde gémit encore dans les douleurs d'un enfantement (Romains 8,22). Cela n'empêche pas les réalités de ce monde de nous parler de Dieu : « Dans la création du monde,en effet, ses oeuvres rendent visibles ses attributs invisibles… » (Romains1,20). Les paraboles sont construites sur cette analogie entre l'allusif du monde et le parfait en Dieu. Ainsi Jésus est la « vraie vigne », mais nos vignes terrestres peuvent nous donner une idée de notre unité avec lui et en lui. Une idée imparfaite : un vigneron est forcément extérieur à sa vigne, alors que le Père est, par son Verbe, intérieur à sa création, engagé en elle. Sans pourtant se confondre avec elle, et c'est pourquoi l'analogiede la vigne reste pertinente.

Vigne et sarments
L'évangile selon saint Jean insiste beaucoup sur le fait que nous sommes habitation, demeure de Dieu ; mais cette présence intérieure du Père se fait par le Fils et par l'Esprit. Nous pouvons nous représenter l'Esprit comme la sève qui irrigue les sarments à partir du pied de vigne. Cette "sève" transporte en elle tout ce qu'il y a en Dieu, que nous sommes bien incapables d'évaluer, et qui d'ailleurs, étant infini, n'entre pas dans le régime des nombres. De toute façon, l'Esprit fait corps avec nous, et fait de nous un corps : un seul pied de vigne et une multitude de sarments. Nous apprendrons par ailleurs que les fruits sont différents selon les sarments (voir 1 Corinthiens 12,4…).Ici est en question l'alternative fruit ou stérilité, et nous nous trouvons, une fois de plus, devant le problème de la « rétribution », avec la perspective de la perte, de la destruction des sarments sans fruit ou, si l'on veut, des pécheurs impénitents. Pour ma part, je pense qu'une fois de plus, Jésus nous parle de ce qui devrait arriver si les choses se passaient selon la justice : alors notre avenir à tous tant que nous sommes serait la mort sans lendemain, sans « troisième jour ». Mais, dans l'aventure du riche notable (Luc 18,27) ou du jeune homme riche en Matthieu19, nous apprenons que s'il est impossible à l'homme d'entrer par lui-même dans le royaume de la Résurrection, « tout est possible à Dieu ». Le fruit que nous finirons tous par porter et en vertu duquel nous serons sauvés de la mort est le fruit de l'arbre de la Croix.

Pourquoi "porter du fruit" ?
Mais voici qu'une question, grave, mais inévitable, se pose à nous : si en fin de compte le Christ prend en charge nos défaillances et notre stérilité, si « là où le péché abonde, la grâce surabonde », pourquoi nous fatiguer à "faire le bien", à "porter du fruit" ? En effet, nos comportements nuisibles déclenchent en Dieu, finalement, un surcroît d'amour. La question se posait déjà àPaul (cf. Romains 6,1…), et nombre de pages de ses lettres tournent autour du thème de la juste colère de Dieu et de « l'injuste » justification du coupable. Pourquoi donc, puisque le Christ prend notre mal sur lui, bien nous conduire ? La juste réponse à cette question supposela foi, qui fait naître en nous l'amour en réponse à l'amour qui nous fait renaître. Renaître autrement : par cette renaissance nous sommes déjà passés dans l'univers de la Résurrection. Notre baptême, explique Paul, et la foi qui lui est liée, nous a fait épouser la trajectoire pascale. Comme le Christ sur la Croix, nous sommes « morts au péché » et porteurs d'une vie nouvelle. Désormais, c'est l'ensemble des sarments, joints et solidaires dans l'unité de l'Église, qui porte au monde les fruits de la vigne de Dieu, les fruits de l'arbre de la Croix. Oui, mais nous ne sommes pas toujours à la hauteur, et c'est pourquoi les rameaux que nous sommes ont besoin d'être émondés pour produire des fruits convenables. Toute une histoire à vivre.

Évangile selon Jean 10,11-18
Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

 

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