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9 août 2009 - 19 ème dimanche du temps ordinaire

Se nourrir du Christ

Les références des textes de ce dimanche
Rois 19,4-8
Psaume 33
Éphésiens 4,30 à 5,2
Jean 6,41-51

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Nos lectures du chapitre 6 de Jean sont mal découpées. Après avoir parlé, sans plus de précision, d'un pain mystérieux que le Père donne pour la vie du monde et entendu les gens lui demander de leur donner toujours de ce pain-là (versets 26 à 34), Jésus va expliquer en deux discours que « ce pain-là », c'est lui. Ces deux discours commencent par les mêmes mots : « Je suis le pain de vie » (versets 35 et 48) ; ils se terminent tous les deux par « la vie éternelle » (versets 45 et 59). Au milieu de chacun des deux discours (versets 41 et 52), la révolte des auditeurs. Le premier discours nous répète sous diverses formes que manger ce pain-là, qui est maintenant identifié comme le Christ lui-même, consiste à croire en lui. Croire et manger deviennent synonymes. Dans le langage courant, on parle de se nourrir de tel ou tel auteur, de dévorer ses livres ; pour exprimer un refus, nous pouvons dire : « Je ne mange pas de ce pain-là ». La parole reçue des autres est nourriture car elle nous construit, nous fait exister. Tout ce qu'il y a en nous est élaboration de ce que nous avons reçu. Au chapitre 1 de la Genèse, nous apprenons que c'est la Parole de Dieu qui nous fait être. Cette Parole nous devient sensible, audible, visible dans le Christ (1 Jean 1,4). Croire en lui, c'est croire en nous, car en lui se trouve la vérité de notre être. En lui réside la certitude de notre incorruptibilité. Ainsi, manger pour vivre est croire, absorber celui que le Père nous envoie et vers lequel il nous attire (verset 44).

Le « pain du ciel »
Croire au Christ, se nourrir du Christ n'est pas seulement une adhésion intellectuelle. Il s'agit de fonder notre vie sur lui, c'est-à-dire de faire nôtres ses comportements ou plutôt son attitude fondamentale, celle qui commande toute sa vie, tout ce qu'il fait et tout ce qu'il dit. Elle se résume en une phrase : donner sa vie. On ne garde, on ne sauve que ce que l'on donne. L'expression « pain qui descend du ciel » qui, au premier abord, nous laisse froids, signifie que nous ne sommes pour rien dans sa production, que l'aptitude à donner nous vient de Dieu lui-même. C'est une manière de dire tout ce qu'est le Père et tout ce qu'est le Fils. Ce Jésus qui est là nous est donné et, se donnant, révèle « comment est Dieu ». Les interlocuteurs de Jésus s'indignent : comment cet homme peut-il dire qu'il « descend du ciel » alors que nous savons qu'il monte de la terre ? En effet, nous connaissons son père et sa mère… Ces gens ont à apprendre, et nous aussi, que monter de la terre et descendre du ciel ne sont pas contradictoires. Ce que produit la terre en Genèse 1 est bien le fruit de la Parole qui vient de Dieu. Toutes ces choses « incarnent » le Verbe et le Christ les récapitule, les conduisant jusqu'à leur ultime vérité. N'est-il pas la « lumière du monde », accomplissement de celle qui fut donnée en Genèse 1,3 ? C'est pourquoi le pain de la terre annonce et prépare le « pain du ciel ». De tout cela naît la vie, notre vie actuelle se faisant vie éternelle, à condition d'accepter de la donner.

Qui est Jésus ?
Voici donc posée la fameuse question d'identité. À la vue de Jésus et de ce qu'il fait, on est amené à comprendre, et à croire, non seulement qu'il « vient » de Dieu mais qu'il est présence de Dieu. Son identité profonde surclasse infiniment ce que l'on sait, ou croit savoir, de lui. Engendrée à partir du « voir », de la vue, la foi va bien au-delà de ce que l'on constate. À la limite, on peut même « croire sans voir » (Jean 20,29). En fin de compte, c'est bien le régime sous lequel nous vivons, nous qui croyons « par audition », à partir du témoignage des apôtres transmis de génération en génération. N'allons pas imaginer que cette adhésion à la personne du Christ, cette mise en route avec lui, ce choix d'être comme lui nécessitent de notre part un effort épuisant. Ce n'est pas nous qui avons à « fabriquer » notre foi ; « personne ne vient à moi si le Père, qui m'a envoyé, ne l'attire » (verset 44). Seulement voilà : nous avons le pouvoir redoutable de céder à cette attraction ou de la refuser. C'est à nous de prononcer le « oui » nuptial qui nous fait un avec le Christ ; une seule chair. Ne nous attendons pas à être envahis par un puissant sentiment de croyance : nous avons simplement à choisir de croire, à imiter le « qu'il me soit fait selon ta Parole » de Marie au jour de l'Annonciation. Pour une part, la foi est abandon, accepté, à l'attraction de Dieu. Cette attraction nous conduit au Christ, humanité de Dieu et divinité de l'homme. Et le Christ, ne l'oublions pas, vient se livrer entre nos mains à travers tous les hommes : « C'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25,40).

Évangile selon Jean

Comme Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel », les Juifs récriminaient contre lui :
« Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : 'Je suis descendu du ciel' ? »
Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous.
Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi.
Certes, personne n'a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;
mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

 

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