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29 mars 2009 - 5 ème dimanche de Carême

La gloire du Nom

Lectures :
Jr 31,31-34
Ps 50
He 5,7-9
Jn 12,20-33


Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite

 

“Père, glorifie ton Nom », dit Jésus dans notre évangile.
Voilà bien, une fois de plus, des mots qui ne nous disent pas grand-chose. Glorifier, passe encore : on peut comprendre qu'il s'agit de reconnaître que « Dieu », « le Père », ne mérite que des éloges, que nous pouvons le placer au-dessus de tout ce dont nous avons l'expérience, que devant lui nous restons bouche bée, sans mots. Or, voici que l'Écriture insiste sur un mot, le Nom. Le nom est si important qu'on en change quand la vie prend un tournant : par exemple, Simon devient Pierre. Or Paul, en Philippiens 2-9, nous dit que Jésus reçoit un Nom qui est au-dessus de tout nom, donc un nom qui n'en est pas un, un nom qui ne désigne pas un être parmi d'autres mais qui le situe en dehors et au-dessus de tout. Déjà, enExode 3,14, Dieu s'était donné un nom qui n'en est pas un et qui deviendra imprononçable : « Celui qui est » ou « Je suis parce que je suis », ou « Je suis celui qui suis ».
Saint Justin explique que personne n'est capable d'attribuer un nom à Dieu et que le mot « Dieu » n'est pas un nom. Dans un de ses poèmes, Jean de la Croix le nomme « ce je ne sais quoi ». Ce Dieu-là ne pourra être distingué des autres que parce que nous mettons sous ce mot. La Bible s'y emploie, disant que « le Dieu de nos pères » (celui qui est Origine) est comme ceci ou comme cela. En fin de compte, c'est Jésus qui donnera un contenu vrai au Nom divin. C'est lui qui le « glorifiera ». Du coup, le nom de Jésus recevra la même gloire, comme le dit Philippiens 2,10.



L'heure de la Gloire
Des Grecs convertis au judaïsme veulent voir Jésus. En un certain sens, il n'est pas encore visible en toute sa vérité, car il n'a pas encore révélé tout ce qu'il y a en lui : le dernier mot sur Dieu lui-même.
Mais voici que «l'heure est venue» pour Jésus de« prendre le pouvoir » détenu jusqu'ici par un souverain pervers, le «prince de ce monde». Le monde est gouverné par le culte de soi et de sa propre gloire, le goût du profit, la volonté de dominer les autres. Ce «prince de ce monde» va être jeté dehors. Il y a maintenant dans le monde quelqu'un qui nie, par sa conduite, tout ce que représente le prince de ce monde. Il va maintenant aller jusqu'au bout de sa vérité de Fils à l'image et ressemblance parfaite du Père. Il va être la visibilité du Dieu invisible. Cette sorte de publication, de portée à la connaissance de tout de ce qui était jusque-là confus et difficilement saisissable, telle est la «glorification». Certes, le Nom du Seigneur a déjà été glorifié par la Création («je l'ai glorifié»), il le sera davantage encore par la Pâque du Fils (« je le glorifierai encore »). On l'aura compris, nous allons recevoir la révélation de l'ultime vérité sur Dieu. Pourtant, nous n'en percevons encore qu'une image confuse, comme dans un mauvais miroir (1 Corinthiens 13,12). Nous n'en sommes pas encore à la vision face à face. Nous allons essayer de comprendre pourquoi.



"Si quelqu'un veut me servir"
La connaissance que nous pouvons avoir du Christ, et de Dieu, par conséquent, ne peut pas rester purement intellectuelle. Il est vrai que nous pouvons être convaincus qu'être Dieu, c'est donner sa propre vie, ne pas mettre «vivre» au-dessus de tout. Nous pouvons être persuadés que les autres doivent nous être aussi précieux que nous-mêmes. Pourtant, tant que nous nous contentons de cela, notre compréhension demeure imparfaite. Que faut-il encore ? Suivre le Christ, passer par où il est passé. Nous ne sommes pas tous promis à la croix, mais tous nous avons à vivre pour les autres, jusqu'au jour où nous aussi connaîtrons la mort. L'image véridique que Dieu nous donne de lui-même dans le Christ ne nous est pas imposée. Nous ne pouvons la saisir qu'en choisissant librement de nous mettre à sa suite, de faire nôtres ses comportements. Accueillir son Esprit. Cette liberté elle-même recopie celle du Christ. En Jean10,18 nous lisons : « Ma vie, personne ne me la prend, je la livre de moi-même. J'ai pouvoir de la livrer et de la reprendre. » Quand le Christ voit qu'on veut lui prendre quelque chose, il précède le rapt, et ainsi l'annule. Il donne ce qu'on veut lui prendre. Si quelqu'un veut entrer dans cette logique divine, non seulement il comprendra le sens de la Pâque, mais encore il l'actualisera par toute sa vie. Il ne la comprendra vraiment que dans la mesure où il la revivra. L'ultime lumière ne lui sera donnée qu'à l'heure de sa mort. Alors il reprendra la vie qu'il avait donnée et, à son tour, sera « glorifié ».

 

Évangile selon Jean 12,20-33
Parmi les grecs qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque, quelques-uns abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée. Ils lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André ; et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare : « L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.
« Maintenant je suis bouleversé. Que puis-je dire ? Dirai-je : “Père, délivre-moi de cette heure ?” — Mais non ! C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l'entendant, la foule qui se tenait là disait que c'était un coup de tonnerre ; d'autres disaient : « C'est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n'est pas pour moi que cette voix s'est fait entendre, c'est pour vous. Voici maintenant que ce monde est jugé ; voici maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes.» Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

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