Retour page d'accueil

psaumerécit évangéliqueoeuvre d'artsite internet écrit spirituel    intentions de prièreprière continuechercher et trouver Dieucélébrer le dimancheprier avec l'actualité    retraite - infosretraite - programmeretraite - calendrierretraite - inscription
Notre Dame du Web - Centre spirituel ignatien sur internet

livre d'orspiritualité ignatiennepriersites à voirà lire sans fautenous écrire

 

 

  
8 mars 2009 - 2 ème dimanche de Carême

Le visage de la gloire

 

Les références des textes de ce dimanche
Genèse 22,1…18
Psaume 115
Romains 8,31-34
Marc 9,2-10

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Voici que le Jésus de tous les jours, dont les traits sont bien connus de ses disciples, se trouve tout à coup resplendissant de lumière. Remarquons que le récit de cet épisode, sorte d'expérience mystique de Pierre, Jacques et Jean, se trouve inséré dans les annonces de la Passion. On comprend que les disciples avaient besoin d'être réconfortés : ils devaient ressentir la perspective de la crucifixion de Jésus comme celle d'un échec. Comme d'ailleurs, pour nous, la certitude de notre propre mort. Jésus leur avait, certes, parlé de sa résurrection, mais, comme le souligne la dernière phrase de notre évangile, ils ne comprenaient pas ce que voulait dire « ressusciter d'entre les morts ». Nous non plus, avouons-le. La vision du Christ rayonnant de lumière peut leur faire prendre conscience de l'heureuse issue du drame qui va se produire. N'ayons pas peur de transposer : comme tout récit évangélique, celui-ci ne nous parle pas seulement d'événements passés, mais de ce qui arrive dans nos propres vies. Nous aussi, nous avons besoin de prendre de la hauteur par rapport à ce que la vie nous donne à vivre et par rapport aux événements qui affectent l'humanité d'aujourd'hui.
«N'ayez pas peur» : derrière tout cela se tient cette lumière de gloire. Elle est secrètement à l'oeuvre à l'intérieur même de tout ce que nous avons à traverser. Viendra l'heure où elle éclatera au grand jour. Rien ne peut réduire au silence la Parole qui nous fait être. Pour toujours.

La religion de la lumière
Dans nos vies, il y a des moments de « transfiguration ». Alors nous voyons clair, la joie nous visite et nous comprenons, ou entrevoyons, la vérité ultime de nos existences. Mais voilà, la nuée nous recouvre et nous ne voyons plus que Jésus seul, le Jésus de tous les jours que nous croyons connaître et qui ne nous surprend plus. C'est dans ce clair-obscur que nous avons à cheminer : le pain quotidien de notre vie chrétienne n'est pas la vision, mais la foi. Il est important de prendre conscience de tout cela, car nous avons du mal à reconnaître que le message évangélique est une bonne nouvelle (c'est le sens du mot « évangile »). Beaucoup d'entre nous se sont fabriqué une religion masochiste, faite de prescriptions exigeantes, d'interdits onéreux. Morosité et abstinence généralisée.
Renversons la perspective et livrons-nous à la joie née de la certitude d'être « sauvés ». Sauvés de quoi ? De la mort, bien entendu. Nous avons à nous persuader que rien de grave, de vraiment grave, ne peut nous arriver. Quoi qu'il arrive, nous allons vers la lumière. Tout ce que nous vivons sera transfiguré.
Saint Augustin écrit : « même nos péchés », formule qu'il vaut mieux méditer après coup (mauvais coup) qu'à l'heure de la «tentation».Tout cela aide à comprendre que le dernier mot de la foi est ce que l'on appelle «action de grâce », c'est-à-dire reconnaissance. On parle beaucoup de «sacrifices » dans le vocabulaire religieux. N'oublions pas que l'ultime sacrifice, sa forme achevée, est le « sacrifice d'action de grâce ».

Au-delà de Moïse et d'Élie
Moïse fut un habitué des montagnes : c'est dans les solitudes du Sinaï qu'il a reçu la Loi. Élie aussi, familier du mont Horeb et figure symbolique de tout le prophétisme. C'est pour cela que les évangélistes situent la Transfiguration sur une « haute montagne ». Jésus va relayer, et accomplir, parachever dans un dépassement, « la loi et les prophètes », expression qui récapitule toute la première Alliance. Pierre, Jacques et Jean, pourtant représentatifs de l'Alliance nouvelle qui va se conclure dans la Pâque, sont saisis de terreur, même si Pierre déclare : « Il est heureux que nous soyons ici. » Sa proposition de dresser trois tentes n'est pas innocente. Non seulement il veut que l'on s'installe dans la manifestation de la gloire, mais il met sur le même plan Jésus, Moïse et Élie. Or, justement, nous arrivons à l'heure où la Loi est dépassée et où les prophéties sont accomplies. Il n'est pas question d'inventer une religion qui, à côté de la foi au Christ, conserverait le culte de la Loi et se fonderait sur l'attente de la réalisation des prophéties. Avec le Christ, tout est donné ; il s'agit maintenant d'accueillir ce don, de le faire nôtre, et cet accueil s'appelle la foi. Il va falloir descendre de la montagne et se mettre en route vers Jérusalem. Comme Moïse avait autrefois conduit son peuple dans la traversée de la mer, du désert, du Jourdain, Jésus va traverser la mort pour nous la faire traverser.


Évangile selon Marc 9,2-10
"Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Elie leur apparut avec Moïse, et ils s'entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : "Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ; dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie." De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le." Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: "ressusciter d'entre les morts"".

"Copyright AELF - Paris - Tous droits réservés"