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22 février 2009 - 7 ème dimanche du temps ordinaire année B

Tous plus ou moins paralysés


Les références des textes de ce dimanche
Isaïe 43, 18…25
Psaume 40
2 Corinthiens 1,18-22
Marc 2,1-12

e commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Comme toujours, nous devons prendre les textes évangéliques comme s'ils s'adressaient directement à nous et comme s'ils nous parlaient de nous. Ce qui à première vue peut être pris pour une simple anecdote éclaire en fait les énigmes de notre existence. Ainsi en est-il de la guérison du paralytique. La première question que je peux me poser est « en quoi suis-je paralysé ? » Les réponses varient selon les personnes, mais toujours il s'agit de se lever pour suivre le Christ. Où ? Là où il va, c'est-à-dire vers les personnes qui ont besoin d'aide, vers ceux qui, eux aussi, ont besoin de se lever et de marcher mais que leurs conditions de vie immobilisent. Cela peut prendre des formes politiques, sociales ou se mettre en oeuvre sans recourir à des institutions, par des relations de personne à personne. Surmonter nos inerties, remplacer tous nos « il faudrait » par des « allons-y ». Notre paralysie se confond avec la résistance que nous opposons à l'invitation à aimer pour de bon. Un frein serré par le culte de soi et la peur de manquer. Nous voici invités à la liberté par le renoncement aux habitudes et aux acquis qui nous immobilisent pour accueillir l'éternelle nouveauté de Dieu. Dans notre évangile, Jésus lui-même se déplace : il quitte la solitude et la sécurité des lieux déserts pour retourner en ville où la foule le rattrape. Une foule mobile, donc, mais qui ignore encore la paralysie secrète qui la rend inerte devant les portes de la foi.

La foi des porteurs
Ce qui vient d'être dit pourrait nous donner mauvaise conscience et même nous effrayer. N'oublions pas que l'Évangile est « Bonne Nouvelle » et nous invite à passer de la peur à la foi.
Déjà, Isaïe écrivait : « Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?… » (1re lecture). En ce monde nouveau, nous sommes tous solidaires. Je suis « propriétaire » de la foi et des « mérites » de Pierre, de Paul et de tous ceux qui ont fait preuve d'amour dans leur vie. Il est remarquable que dans notre évangile, contrairement à bien d'autres textes, il n'est nulle part question de la foi du paralysé lui-même, mais uniquement de la foi des porteurs, qui n'ont pas hésité à prendre le risque d'ouvrir le toit pour descendre le brancard. Par eux, voici le ciel ouvert. « Voyant leur foi, Jésus dit au paralytique “ Mon fils, tes péchés sont remis. ” » Cela signifie que nous sommes portés par les autres et que nous avons nous aussi à les porter. La foi des uns provoque le pardon des péchés des autres. C'est pourquoi la communauté « Église », mot qui signifie « rassemblement », est essentielle pour la foi chrétienne. Croire hors Église est une idée folle, même si nos institutions peuvent à juste titre provoquer parfois des critiques. Croire au Christ, c'est reconnaître que par le don de lui-même il nous rassemble dans l'unité. En lui.

L'oeuvre libératrice de Dieu
Quand nous entendons Jésus dire au paralysé « Tes péchés sont remis », nous sommes quelque peu surpris, et déçus : nous attendions plutôt le « lève-toi » qui viendra à la fin. Le pardon, qu'il vienne directement de Dieu, du Christ ou d'un prêtre qui parle en son nom ne nous surprend plus. Les scribes aussi sont surpris, mais pour d'autres raisons : Dieu seul peut « remettre les péchés ». Ils ont raison, mais au lieu de dire : « Cet homme blasphème », ils feraient mieux de comprendre que Jésus est en train de révéler qu'il est lui-même présence de Dieu parmi nous. Donc accéder à la foi. Quant à nous qui vivons un temps où les miracles ne sont plus à l'ordre du jour, nous sommes contraints à croire sans voir, donc à choisir de croire. Sur parole. Cela dit, remarquons que notre texte établit un lien entre la souffrance physique et la culpabilité, lien très fréquent dans l'Écriture. Disons tout de suite que ce lien n'est pas de cause à effet : la cécité de l'aveugle-né, en Jean 9, n'est pas causée par quelque péché. Disons que le mal physique est symbole, métaphore, du mal spirituel qui affecte l'humanité. L'oeuvre de Dieu, pour reprendre l'expression de Jean 9, consistera à nous guérir de l'un et de l'autre par la résurrection du Christ en lequel nous sommes vivants pour toujours. Dernier détail : nous aurions attendu que le paralysé guéri se mette à la suite du Christ. Non, il retourne chez lui pour y mener une vie ordinaire. C'est que le don et le pardon de Dieu sont gratuits. À partir de cette existence nouvelle qu'il va connaître, il pourra, librement, donner sa foi à celui qui lui a rendu son intégrité.

Évangile selon Marc 2, 1-12

Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison. Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de Jésus, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : "Mon fils, tes péchés sont pardonnés." Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : "Pourquoi cet homme parle-t-ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ?"
Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : "Pourquoi tenir de tels raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien de dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé: Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi."
L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde.
Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant "Nous n'avons jamais rien vu de pareil."

 

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