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8 février 2009 - 5 ème dimanche du temps ordinaire année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Au-delà de nos misères


Les références des textes de ce dimanche
Job 7,1-4.6-7
Psaume 146
1 Corinthiens 9, 16-19.22-23
Marc 1,29-39

La thèse officielle présentait tout ce qui blesse les hommes comme une sorte de punition divine. Donc le mal subi était une conséquence du mal commis. Le livre de Job est une protestation contre cette vision des choses : voici un homme juste, irréprochable, en proie à des souffrances insupportables ; qu'en est-il de la justice de Dieu ? Le livre ne donne pas de réponse claire et personne n'en a encore trouvé, mais à la fin, Dieu donne raison à Job et le rétablit dans son intégrité. Le mal n'est pas un châtiment mais une des situations où peut s'affirmer et s'affermir notre foi. Dans notre évangile, voici la belle-mère de Simon en proie à la fièvre, une fièvre dont on ne donne pas la cause. Cette fièvre l'immobilise ; considérons-la comme figure de tout ce qui nous blesse et finit par nous immobiliser définitivement. Jésus va révéler ce que l'on peut appeler la réaction de Dieu en face de notre mal : celui qui nous fait exister et nous met debout ne peut voir son oeuvre anéantie ou même simplement détériorée. Cette oeuvre, en effet, fait en quelque sorte partie de lui, puisqu'elle est l'image qu'il se donne de lui-même. Et le relèvement de la belle-mère de Simon est déjà une annonce de la Résurrection, puisque Dieu, dans le Christ cloué à la Croix, fera siennes toutes nos fièvres, toutes nos infirmités, toutes nos souffrances. Guérie, la malade se met au service des invités au repas de fête. Là encore, elle se fait image de celui qui n'est pas venu pour être servi mais pour servir ; et qui nous invite à sa table, cette table où il se fait lui-même notre nourriture.

Tout le monde te cherche
Voici que toute la ville accourt. Pourquoi ? D'abord pour faire guérir ses malades, ce qui n'est déjà pas si mal. Pourtant, à la lumière de ces guérisons, la foule devrait dépasser son souci de la santé ou de la maladie pour porter son attention sur celui qui maîtrise notre mal. Souvenons-nous de Jean 6,26 : la première réaction consiste à chercher Dieu, le Christ, pour les avantages attendus. On ne considère pas encore ces avantages comme des signes d'une autre réalité ; on ne comprend pas que le contact avec le Fils de Dieu est plus important que le bien qu'on en retire. La santé récupérée ne nous ramène pas à l'état antérieur à la maladie : il s'agit d'une vie nouvelle, habitée et animée par l'Esprit. Voilà qui n'intéresse pas « la ville entière », du moins pas encore. C'est sans doute ce que l'évangéliste veut signifier en situant ces guérisons « après le coucher du soleil », c'est-à-dire pendant la nuit. Ces gens ne sont pas, pour l'instant, capables de vivre dans la pleine lumière, celle qui pourtant vient éclairer tout homme mais que le monde n'accueille pas (Jean 1,9-10). C'est pourquoi Jésus ne veut pas que son identité de Messie Fils de Dieu soit révélée. Il ne faut pas prendre le Christ pour un guérisseur, un faiseur de miracles. Les miracles ne sont pas une solution aux maux qui affligent les hommes, mais des signes d'une réalité qui nous dépasse tout en nous faisant vivre : l'amour de Dieu pour nous.

Jésus se retire
Le lendemain, Jésus se lève « bien avant l'aube ». Donc, dans la nuit. Lui aussi, semble-t-il, se trouve plongé dans les ténèbres. Il faut quelque audace pour tenter de comprendre la psychologie de Jésus mais il semble bien qu'il traverse une sorte de crise : il ne peut pas continuer comme cela. Alors, il se retire dans la solitude pour prier. Certes, les disciples vont lui dire que tout le monde le cherche mais il sait bien qu'on ne le cherche pas pour la bonne raison. Il décide donc de partir. Il va parcourir les villages voisins. Pour quoi faire ? Des miracles ? Non, pour proclamer la Bonne Nouvelle, la proximité du règne de Dieu : c'est pour cela qu'il est « sorti ». Le mot employé est celui de l'Exode. Dans l'immédiat, il est « sorti » de la maison de Simon et de Capharnaüm mais, en amont, il est sorti d'auprès de Dieu pour venir faire un avec l'humanité. Dans le passage parallèle de Luc (4,42-44), le « je suis sorti » de Marc est remplacé par « j'ai été envoyé ». On retrouve le thème de « sortir de Dieu » en Jean 8,42 ; 16,27 ; 16,30. Sortant de Dieu pour venir en l'humanité, le Fils a accompli un déplacement inverse de celui de l'Exode, qui est sortie de l'esclavage pour aller vers la liberté. Bouclant le cercle, Jésus va devoir sortir de cette servitude qui va jusqu'à la mort pour retrouver le statut du Fils. Cependant, quelque chose a changé : sur ce chemin il nous emporte avec lui pour nous faire partager sa condition divine. « Montant dans les hauteurs il a emmené captive notre captivité »,   selon la traduction de saint Jérôme pour Éphésiens 4,8 (l'ancienne traduction latine autrefois en usage dans la liturgie).

Évangile selon Marc 1, 21-28
En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti. »
Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.

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