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4 janvier 2009 - dimanche de l'Epiphanie année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Les nations marcheront vers ta lumière

Les références des textes de ce dimanche

Isaïe 60,1-6
Psaume 71
Éphésiens 3,2...6
Matthieu 2,1-12

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Tel est le mystère caché depuis le commencement (2e lecture) : aussi différents que nous soyons, nous sommes appelés à former un seul corps. Pourquoi fallait-il que tout débute dans la différence ? Parce qu'aucun d'entre nous, juif ou païen, homme ou femme, surdoué ou débile… ne peut se prendre pour l'universel, pour Dieu. Nous avons à apprendre notre incomplétude : nous avons besoin de l'autre, des autres, pour exister en plénitude. C'est pourquoi Genèse 1 nous montre Dieu créant de la différence : jour et nuit, sec et humide, espèces animales. L'être humain est créé masculin et féminin et c'est leur union qui met au monde l'image du divin. L'épisode des Mages annonce la convergence de tous les étrangers du monde vers l'unité en l'homme nouveau qui vient de naître. Les Mages sont aux antipodes d'Israël : prêtres de l'Iran ancien, lettrés souvent adeptes des sciences occultes, plus ou moins astrologues, comme l'insinue la mention de l'étoile mystérieuse qui les guide, ils n'ont rien à voir avec la descendance d'Abraham. Notre évangile nous annonce que les hommes les plus éloignés du « peuple élu », les sectateurs de toutes les idéologies, les participants de toutes les cultures finiront par converger vers cet enfant nouveau qui vient en notre monde. Au fond, l'Évangile selon Matthieu débute en nous mettant déjà en présence de la fin des temps.

Une longue route
L'épisode des Mages est lourd de significations multiples. En particulier, il nous dit que tout nous mènera vers le Christ, vers l'humanité nouvelle qu'il inaugure. Tout ! Nos philosophies les plus prétentieuses, notre idolâtrie de la science et des objets que nous fabriquons, nos illusions de liberté absolue, notre refus des limites. Tout, même ce que la religion appelle péché. En effet tous nos méfaits se condensent dans la mise à mort du Christ, Parole et Vérité de Dieu, et c'est de ce rejet mortel que l'Amour fait surgir la vie. Le mal est en quelque sorte asservi et condamné à produire son contraire, le bien. C'est élevé sur la Croix que le Christ attire à lui tous les hommes, qu'il met en route vers lui tous les « mages » de la terre. Comment cela peut-il se faire ? Sans doute faut-il que les hommes fassent l'expérience de la vanité de leur prétention à atteindre leur sommet par eux-mêmes. Il s'agit d'abord de faire l'expérience du fait qu'obéir à notre volonté de puissance ne conduit qu'à la division et au meurtre. Au désastre. Avec le Christ se révèle que le fond des choses, la vérité ultime de l'homme, est l'amour, l'accueil de l'autre et le don de soi. Telle est la réponse de Dieu à la recherche anxieuse des hommes en quête de leur accomplissement. Cette réponse est certes déjà donnée, mais elle ne peut nous transformer tant que nous mettons notre foi dans nos illusions. Mais, répétons-le, toutes nos erreurs sont assumées, utilisées, par la Croix.

Sous le régime de l'amour
L'épisode des Mages nous renvoie donc à la Pâque et à cette attraction que le Christ exercera sur tous les peuples à mesure qu'ils renonceront à compter sur eux-mêmes, sur leur force, sur leur science, pour parvenir à leur accomplissement (que nous appelons « salut »). Notons que l'étoile mystérieuse échappe aux lois ordinaires de la gravitation ! Que vont-ils trouver au terme de leur recherche ? Un nouveau-né, c'est-à-dire un être de besoin, sans puissance, désarmé. Un couple de pauvres qui n'ont trouvé ni place ni accueil parmi les hommes et qui ont dû s'abriter dans les locaux réservés au bétail. Voici déjà « l'agneau de Dieu », un Dieu qui se présente désarmé et en quelque sorte mendiant d'amour. Le Dieu rejeté du Golgotha. Déjà nous voyons Hérode préméditer la mort de l'enfant. Nous inspirant de la première lecture, nous avons transformé les Mages en rois. Pourquoi pas ? Par là nous signifions que la puissance s'incline devant la faiblesse et que le pouvoir ne prend valeur que s'il se soumet à l'amour. C'est l'amour qui, seul, a pouvoir absolu : seul, en effet, il peut faire exister quelque chose, créer là où il n'y a rien. Les Mages retournent chez eux par un autre chemin : ils vont retrouver leur univers familier, revoir les mêmes visages, assumer les mêmes tâches, et pourtant tout aura changé. Quand ils seront dépouillés de leur or, de l'encens et de la myrrhe, leur route ne sera plus la même.

 

Évangile selon Matthieu 2,1-12
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

 

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