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21 décembre 2008 - 4 ème dimanche de l'Avent année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

"L'ange entra chez elle"

 

Les lectures de ce dimanche :
2 Samuel 7,1...16
Psaume 88
Romains 16,25-27
Luc 1, 26-38

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

L'Annonciation n'a pas de témoin, et l'idée que Marie ait plus tard raconté l'événement à Luc dans tous ses détails ne tient pas la route. Nous avons affaire à un texte théologique, destiné à nous faire comprendre ce qui est en jeu dans la naissance du Christ. La pointe de ce « récit » est à la fin, quand nous entendons Marie se déclarer servante du Seigneur et accepter ce qui lui est proposé. Nous apprenons ainsi que Dieu ne peut venir faire un avec nous sans notre assentiment. Marie est en quelque sorte la figure de l'humanité ouvrant sa porte à Dieu. Cela vaut pour chacun d'entre nous : il y a en nous cet espace vierge, ce point d'innocence, au-delà et au-dessus de toutes nos perversités, où la Parole de Dieu peut venir se poser, prendre racine, porter tous ses fruits. Il y a en tout être humain quelque chose de la Vierge Marie. Elle manifeste l'aptitude de toute créature à admettre le Créateur, à accepter de provenir d'un autre. Il y a en Dieu un respect inimaginable : il ne s'impose pas, il se propose. C'est sans doute pourquoi le récit de l'Annonciation fait état d'un cheminement de Marie : le « oui » n'est dit qu'à la fin. Au départ, nous sommes dans un monde stable et familier : Marie est fiancée, ce qui n'a rien de singulier ; son futur époux est de la « maison de David », comme tant d'autres. Voici l'irruption du nouveau : l'ange entre chez elle.

De la peur à la foi
Nous ne saurons jamais ce qui se cache sous la figure de la visite de l'ange. Certainement quelque chose d'indicible, de non représentable. En tout cas, bien que l'ange lui apporte une bonne nouvelle, la première réaction de Marie est la peur, si bien que l'ange doit lui dire « mè phobou » : n'aie pas peur. Elle va devoir vivre le passage de la peur à la foi, passage que nous avons tous à accomplir et qui représente la substance même de notre relation à Dieu. Passage à faire et à refaire, même pour Marie : l'ange va la quitter, l'éblouissante lumière va s'éteindre et tout va retomber dans le prosaïque du quotidien. Elle va devoir maintenant croire sans voir. Trente ans de routine, trois ans d'une aventure incompréhensible et inquiétante : ne la voit-on pas, en Matthieu 12, 46 et en Marc 3, 32, chercher à récupérer Jésus ? Enfin, à la Croix, le Glaive de la Parole, glaive de douleur, la transpercera (voir Luc 2,35, à lire en parallèle avec Hébreux 4,12). Alors se trouvera accompli tout ce qui se trouvait enfoui dans le récit de l'Annonciation, et nous retrouverons Marie avec les apôtres pour une nouvelle mise au monde, celle du nouveau Corps du Christ, l'Église. Mais, pour l'instant, restons avec Marie à l'heure de la féconde visite de Dieu et n'oublions pas, toutes proportions gardées, que c'est de nous aussi qu'il est question dans ce passage d'Écriture. Ouvrons-nous à la visite de Dieu et faisons-lui en nous une demeure.

Fils de Dieu, Fils de l'homme
Les paroles de l'ange pour annoncer à Marie la naissance du Christ peuvent nous étonner. Certes, il donne à l'enfant à venir le titre de « Fils de Dieu » mais, à s'en tenir au texte, l'avenir de cet enfant se borne à hériter du trône de David son père, et à régner pour toujours sur la maison de Jacob… On croirait entendre les disciples qui, encore après la Résurrection, demandaient à Jésus : « Seigneur, est-ce en ces temps-ci que tu vas rétablir le royaume en faveur d'Israël ? » (Actes 1,6). Rien n'est dit du salut de l'humanité entière. Peut-être Marie n'était-elle pas encore en mesure de recevoir un tel message. Notons au passage que le nom de David est cité deux fois dans l'Annonciation : une fois au verset 27 pour nous dire que Joseph est « de la maison de David », une fois au verset 32 où nous lisons que Dieu donnera à Jésus « le trône de David son père ». C'est bien parce qu'il est fils de Joseph que Jésus peut être dit Fils de David. Quoi que nous pensions de la paternité de Joseph, gardons-nous de la sous-estimer. Rien ne dit que Marie soit de la maison de David ; cousine d'Élisabeth, elle semble plutôt de souche sacerdotale. Ajoutons que le « Rien n'est impossible à Dieu » du verset 27 est une reprise des paroles adressées à Sara à propos de la naissance naturellement impossible d'Isaac (Genèse 18,14). Marie vient clore et couronner la liste des maternités « miraculeuses » de la Bible.

Évangile selon Luc 1, 26-38
L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait « la femme stérile ». Car rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

 

 

 

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