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23 novembre 2008 - Fête du Christ Roi- 34 ème dimanche Année A

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Lectures bibliques
Ézéchiel 34,11-12.15-17
Psaume 22
1 Corinthiens 15,20-26.28
Matthieu 25,31-46

 

Un roi pas comme les autres

Un roi est celui qui détient le pouvoir de décision. En lui, dans l'Antiquité, se rejoignaient le législatif et l'exécutif. Le thème de la Royauté divine signifie qu'il n'y a dans l'univers aucun pouvoir supérieur au pouvoir de Dieu. Fort bien. Seulement la Bible commence son récit en nous montrant le créateur soumettre tout l'univers à l'homme : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez, etc. » Dieu se dessaisit donc de son pouvoir en faveur de l'homme.
Le problème est que l'homme va se trouver affronté à bien des forces qui le dépassent, à commencer par celles qui provoquent les phénomènes naturels. Il faudra qu'il apprenne à les maîtriser, à les désarmer, à les utiliser… Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines ! Au fond, affirmer que Dieu est le roi de toute la création revient à affirmer que nous ne sommes pas en proie à l'aveugle et à l'irrationnel. Un pas de plus et nous pourrons dire que l'amour est le fondement et le « souverain » de toutes choses, malgré les apparences contraires et notre ignorance de ce que signifie le mot « amour » quand nous voulons lui donner son plein sens. Quand nous parlons du Christ Roi, nous signifions que l'épais mystère de la royauté divine se trouve révélé en lui, même si nous n'avons pas fini – il s'en faut – de déchiffrer cette révélation.

Le Christ Roi
Christ Roi est un pléonasme car « Christ » signifie « Celui qui a reçu l'onction ». Cette onction est l'onction d'huile par laquelle on sacrait les rois (voir 1 Samuel 10 et 2 Samuel 2). C'est à cela que correspond l'appellation « fils de David » si souvent utilisée pour Jésus. Passons sur le fait qu'à l'époque où l'on s'est mis à parler abondamment du Christ Roi, le discours des gens d'Église n'était pas innocent d'intentions politiques, alors que la plupart des États se libéraient d'un pouvoir clérical qui distinguait mal Dieu et César. Le thème du Christ Roi est riche de bien d'autres valeurs. Nous pouvons nous demander en premier lieu sur quoi, ou sur qui, le Christ règne, prend le pouvoir.

Paul parle souvent à ce sujet des « puissances, règnes, dominations, principautés », liste résumée dans notre lecture par la formule « toutes les puissances du mal ». Ce langage quelque peu mythique, symbolique, peut signifier ce que véhicule « l'air du temps », ce qui pèse sur la liberté des hommes en vertu des modes, des idéologies régnantes, des préjugés. Ainsi le mythe de la liberté absolue, les « il est interdit d'interdire » en matière par exemple de sexualité ou de recherche du profit (et tant pis pour les victimes), la soumission aux premières impressions, aux instincts immédiats, aux convoitises non critiquées. Le Christ prend le pouvoir sur ces « puissances des airs » (Éphésiens 6,12).

Le Règne « déjà là et pas encore »
Une évidence : le règne du Christ ne porte ni sur la nature ni sur les hommes mais sur ce qui nous aliène. Certes, nous lui reconnaissons pouvoir sur nous, mais ce pouvoir ne s'exerce que si nous le lui donnons et cela ne peut se faire que dans une confiance absolue. C'est à la Croix que le Christ prend le pouvoir, en les dépassant, sur la méchanceté, la haine, le désir de dominer, le refus de l'amour. Toutes choses qui conduisent au meurtre. Ce meurtre, il l'assume et par là s'en rend maître.

Que Jésus ne veuille pas prendre le pouvoir sur nous, les évangiles ne cessent de le répéter : sa manière de devenir Seigneur est de se faire serviteur. Ce faisant, il se met au-dessus de tout désir de « seigneurie », de toute hantise de dominer. Il ne domine le paysage qu'en se laissant élever, exalter, sur la Croix, mais alors il attire à lui tous les hommes (Jean 3,14 et 12,32). Le secret de cette prise de pouvoir est évidemment l'amour, substance même de Dieu. Tout ce qui nous fait du mal, tout ce qui nous écrase, y compris le « dernier ennemi, la mort » qui récapitule tout ce qui nous agresse et en donne le sens, tout cela est donc surmonté par et dans le Christ. Il nous reste à faire nôtre cette victoire. C'est pour cela que nous pouvons dire que le règne du Christ, règne de Dieu, est déjà venu et aussi qu'il reste à venir. En fait, il est déjà là dès que l'amour rassemble quelques hommes dans l'unité, figure de l'unité divine.

Évangile selon Matthieu 25,31-46
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
"Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !" Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?" Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."
"Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité." Alors ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand estce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?" Il leur répondra : "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait." "Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle."

 

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