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13 juillet 2008 - 15ème dimanche du temps ordinaire- Année A

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui



Lectures bibliques
Isaïe 55,10-11
Psaume 64
Romains 8,18-23
Matthieu 13,1-23

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

“De toutes les nations faites des disciples », dit Jésus à ses apôtres en Matthieu 28,19. Isaïe au chapitre 60, Zacharie à la fin de son livre n'ont-ils pas annoncé, avec bien d'autres, que l'univers entier convergerait vers Jérusalem, lieu de la révélation de Dieu ? Innombrables sont les textes qui promettent la victoire de Dieu sur les divisions qui empêchent l'humanité d'exister à son image. L'Église a pris le nom de catholique, c'est-à-dire universelle. Or nous voici rangés parmi « les religions ». Nous prenons figure d'une manière parmi d'autres de nous référer à l'absolu. Après plus de deux mille ans, les chrétiens se sentent souvent minoritaires et leur message semble bien n'avoir guère progressé. On est loin de la puissance de la parole annoncée par la première lecture. D'où le malaise, parfois inavoué, de certains d'entre nous. Je pense que l'évangéliste Matthieu devait se trouver dans la même situation : les chrétiens des communautés qu'il fréquentait devaient se demander si c'étaient eux, si peu nombreux malgré l'emphase de certains passages des Actes des Apôtres, ou les autres, juifs et païens, qui étaient dans le vrai. Alors l'évangéliste se souvient : selon les premiers témoins, le Seigneur avait prévu et annoncé que la Parole serait semée avec profusion, partout et en tout temps, mais que sa puissance ne s'exercerait que là où elle rencontrerait un terrain favorable. Il n'y a donc pas à se faire de souci : le rejet de la Parole est pris en compte dans le dessein de Dieu.

Des oreilles pour entendre
Quant à nous, sortons pour semer et laissons les terrains ensemencés à leur responsabilité. Certes, le vertige moralisateur de certains d'entre nous nous pousse à nous demander quel genre de terrain nous sommes, à nous inquiéter ; et surtout à demander aux autres comment ils accueillent l'Évangile. Question pertinente, mais qui n'est pas la « pointe » de notre parabole, dont le but est d'abord de nous rassurer. Ayons assez de foi en la Parole pour lui laisser faire son travail et cette confiance sera certainement la bonne attitude pour devenir nous aussi des terrains fertiles. Il reste vrai que nous avons du mal à laisser parler en nous la Parole, noyée qu'elle est dans un océan de préoccupations et de soucis, en conflit avec des courants idéologiques médiatiquement obsédants. Dans notre évangile, Jésus est sorti pour semer, pour annoncer la venue du Royaume, et voici que les gens se bousculent pour le toucher : ce qu'ils veulent, ce n'est pas l'entendre mais être guéris. Leurs yeux voient les signes qu'il fait sans en comprendre le sens, ses paroles glissent sur eux sans les pénétrer. Voilà pourquoi il leur parle en paraboles : elles ne seront comprises que par ceux qui cherchent autre chose que le confort de leur existence. Marc et Luc font dire à Jésus qu'il parle en paraboles afin que ses auditeurs ne le comprennent pas. Pour Matthieu c'est plutôt parce qu'ils ne comprennent pas que Jésus utilise ce langage ; et ils ne comprennent pas parce qu'ils ne sont pas habités par le désir de la victoire de Dieu, de l'Amour. Ainsi, nos morts nous sont aussi proches que le Christ ressuscité.

Un monde en gestation
Ce qui vient d'être dit n'est pas sans rapport avec la seconde lecture. Paul nous présente le monde comme travaillé par des douleurs d'enfantement. Notre création est en route, nous sommes toujours dans les six jours symboliques de Genèse 1. Et tout se passe comme si nous résistions à l'acte qui nous achemine vers la création achevée, qui est la perfection de l'image et ressemblance de Dieu. L'univers de l'amour. La Bonne Nouvelle est ici que les conflits sanglants, les comportements absurdes, les décrépitudes, bref tous les maux que nous avons à subir, deviennent chemin d'une nouvelle naissance. Certes, Dieu nous laisse à notre liberté et l'univers soumis à ses propres lois, mais tout ce que nous avons à subir livre sa signification à l'heure de la Croix : tout le mal que nous pouvons faire ou supporter trouve là son expression ultime et se trouve dévoilé. Il s'agit toujours d'empêcher le fils de Dieu de vivre, de se former en nous.
Or, c'est cela même que l'Amour utilise pour donner naissance à une vie nouvelle. La mort a péri dans sa propre victoire. Les refus actuels du message évangélique s'inscrivent dans ce parcours grandiose. Revenons à notre évangile. La parabole et son explication ne suffisent pas ; il faudra d'autres textes pour nous apprendre le sort des terrains qui ont refusé la semence : c'est par eux, pour eux et en eux que le Christ, Parole semée en terre ingrate, mourra et mettra au monde une terre nouvelle.

Évangile selon Matthieu 13,1-23

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac. Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde. Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »

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