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6 juillet 2008 - 14ème dimanche du temps ordinaire- Année A

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui


"Vous trouverez le repos"

Pour lire l'évangile dérouler la page web jusqu'en bas !


Les références des textes de ce dimanche

Zacharie 9,9-10
Psaume 144
Romains 8,9.11-13
Matthieu 11,25-30

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

La première lecture nous appelle à la joie, l'évangile du jour nous promet le repos. Ces textes s'inscrivent dans la longue liste des louanges, actions de grâce, exultations que nous trouvons dans la Bible. Toute l'Écriture est porteuse d'une bonne nouvelle, celle de la puissance de l'amour qui nous fait exister, nous accompagne sur toutes nos routes, nous achemine vers la victoire de la vie. Pourquoi répéter cela ? Parce qu'il y a une part de nous-mêmes qui a peur de Dieu. Peur de ses exigences, du poids des fardeaux que nous avons du mal à trouver légers. Peur de sa « justice ». Cela nous empêche de faire le pas décisif d'une confiance totale, de nous ouvrir sans réserve à l'amour. Or, la peur est le contraire de la foi. Le repos dont nous parle Jésus est pour une part la fin de l'inquiétude, de la tension, du souci. Bien sûr projets, prévisions, dispositifs demeurent, mais vécus dans la paix. Même l'échec ne peut entamer la certitude fondamentale que Dieu est avec nous. Ce que la vie nous donne à subir, infirmités, maladies, déceptions etc. n'est pas l'oeuvre de Dieu, pas plus que la croix du Christ, qui est dressée par les hommes. Mais Dieu vient faire jaillir la vie là où voudrait régner la mort. Dès lors, tout fardeau peut devenir léger et il le devient si nous croyons pour de bon à cette Présence qui nous habite et vient traverser avec nous toutes les Mers Rouges que nous avons à franchir.

Le fardeau léger
Dans notre évangile, Jésus nous invite à prendre son joug. Rappelons que le joug est l'instrument qui sert à associer deux animaux en vue de la traction d'un objet difficile à mouvoir. Les voici « conjugués », «conjoints ». L'invitation à nous charger du joug du Christ peut nous effrayer, même si nous avons à le porter avec lui. Voilà qui mérite réflexion.

Tout d'abord, n'oublions pas que nous porterons de toute façon, avec lui ou sans lui, le fardeau de la vie. Surtout, comprenons que le joug du Christ est en réalité le nôtre. C'est bien lui qui vient en premier porter nos détresses, nos défaillances, nos souffrances. Il vient se charger de notre fardeau, un fardeau qui ne vient pas de lui, qui n'est pas le sien mais qui le devient en vertu de cet amour qui le fait « renoncer à sa condition divine » (relire Philippiens 2,5-11).

La Croix n'ajoute rien à nos croix ; elle n'est pas un fardeau supplémentaire que Dieu viendrait ajouter à nos malheurs. Elle est la prise en charge par Dieu des poids qui nous accablent et c'est bien pour cela que le fardeau peut devenir léger. « Peut devenir léger » : il ne le devient pas automatiquement mais seulement si, par le chemin de la foi, nous acceptons de nous charger de ce joug qui était le nôtre mais est devenu celui du Christ. Alors nous ne sommes plus seuls à le porter. Le fardeau devient Croix et, par conséquent, nous pouvons le porter dans la promesse de l'issue pascale.

Sous la mouvance de l'Esprit
Dieu est l'être insaisissable qui fonde tout et nous donne tout, au-delà même de nos désirs les plus démesurés, mais il ne nous donne rien malgré nous. Il y faut l'assentiment de notre liberté. Là se trouve le fondement de notre dignité, car sans l'accueil libre du don qui nous est fait, don de nous-mêmes, nous ne serions pas images de sa liberté souveraine. Le refus du don peut prendre plusieurs formes. D'abord le dégoût de vivre, la solitude dans le désespoir. Mais aussi l'illusion de vivre par soi-même, l'ignorance acceptée et même cultivée du fait que nous venons d'un Autre.

Le refus du « Toi » qui nous permet d'être « Je». Sans artifice, nous pouvons assimiler cette manière d'être soi au refus de porter le joug avec le Christ. Ce renfermement en soi-même, qui nous laisse dans l'orbite de la mort, est ce que Paul, dans notre seconde lecture, appelle la chair. La chair est clôture. L'Esprit, dont les symboles sont le vent et l'oiseau, est au contraire ouverture. Il vient nous visiter, nous habiter, pour nous faire sortir de nous-mêmes. Il est mouvement et liberté. « Il souffle où il veut », dit Jésus en Jean 3,8. Ouverture et aussi mouvement. Envol vers un ailleurs que nous ne pouvons deviner, car il est participation à la nature divine. Pour cela, point n'est besoin d'être intellectuel de haut niveau, ni théologien patenté : il suffit d'être confiant comme un petit enfant envers sa mère pour accueillir le Fils en qui le Père se révèle.

Évangile selon Matthieu 11,25-30

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m'a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

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