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29 juin 2008 - saints Pierre et Paul- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui


" Les "colonnes de l'Église"

Pour lire l'évangile dérouler la page web jusqu'en bas !


Les références des textes de ce dimanche

Actes 12,1-11
Psaume 33
2 Timothée 4,6-8.16-18
Matthieu 16,13-19

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Selon Matthieu, Jésus dit à Simon qu'il est Pierre et que sur cette pierre il bâtira son Église. Passons sur les difficultés de ce propos attribué à Jésus par l'évangéliste, et prenons en considération le fait que l'Église sera bâtie non sur Pierre seul mais sur Pierre et Paul, sans compter les onze autres apôtres. L'apôtre des milieux juifs et l'apôtre des païens. Le « dedans » et le « dehors ». Cette dualité est importante, car elle montre dès le départ que, même s'il y a un seul pape, l'Église ne se construit pas sur un modèle monarchique. Elle est affaire d'échange, de dialogue, de concertation. Il y a des manières différentes d'être disciples du Christ. Si l'Église promeut le culte de tant de saints, c'est bien sûr pour nous stimuler, mais aussi pour nous montrer qu'il n'y a pas de modèle unique. La multiplicité des ordres religieux nous livre le même message. Il faut relire le chapitre 2 de la Lettre aux Galates pour voir comment l'Église naissante s'est ouverte à la différence. Au verset 11, Paul nous raconte même son altercation avec Pierre : on peut se faire des remontrances, se corriger mutuellement, sans pour autant se séparer. Dans sa seconde Lettre (3,15-16), Pierre avoue qu'il trouve dans les lettres de Paul des passages difficiles. On le voit, l'Église prend forme sous le signe d'une unité faite de l'union de diversités. Pas trace de monolithisme. Saint-Pierre de Rome est certes dans la ville, mais Saint-Paul est « hors les murs ».

Des hommes faillibles
Il est remarquable que l'Écriture ne nous présente pas les fondateurs de l'Église comme des personnes parfaites, sans ombre ni défaillance. Tout de suite après la profession de foi de Pierre, telle que la relate l'évangile du jour et que Jésus attribue non à l'hérédité de « Simon fils de Jean » mais à l'origine absolue de tout ce qui existe, nous voyons celui qui vient d'être qualifié de pierre fondamentale de l'édifice ecclésial traité de Satan, d'adversaire, habité par une voix qui ne vient pas de Dieu. Une pierre d'achoppement sur la route du Christ vers Jérusalem et la Passion (passage omis dans notre lecture). À l'heure décisive, il reniera le Christ qui, selon l'évangile de la veille au soir, lui fera compenser en quelque sorte son triple reniement par une triple affi rmation d'amour. Trois, l'un des chiffres de l'incalculable. Paul n'est pas davantage épargné : en 2 Corinthiens 12,7-10, il avoue lui-même être tourmenté par une « écharde dans la chair », une tentation dont il est d'ailleurs impossible de déterminer la nature. En Romains 7,14-24, il se déclare habité comme tout homme par la « loi du péché ». L'ensemble de l'Écriture inclut le péché, l'imperfection de l'homme dans le déroulement du dessein du salut, du triomphe de Dieu sur notre mal. N'allons donc pas demander à ceux qui nous transmettent l'Évangile et gèrent l'Église une perfection dont nous sommes nous-mêmes incapables. Le mal qu'il y a en nous est assumé et utilisé par Dieu pour faire advenir le bien.

Des figures exemplaires
Cette utilisation du mauvais pour produire le bon est justement ce qui se produit à la Passion du Christ. Le paroxysme de la perversité provoque un sur-paroxysme de l'amour. Cela, qui se passe à la Pâque de Jésus, se reproduit dans nos existences personnelles et aussi dans l'histoire de l'Église. Nous en sommes les bénéficiaires et, à partir de là, nous avons à nourrir l'ambition d'en devenir les imitateurs. Faire surgir au monde un surcroît d'amour à partir du mal que nous pouvons faire et de celui dont nous sommes éventuellement les victimes, tel est le « programme » de l'éthique chrétienne. Grâce à Dieu, Pierre et Paul, les fondateurs de l'Église, sont là pour nous montrer que c'est possible. Pécheurs, c'est-à-dire producteurs de mal et bénéfi ciaires du pardon de Dieu, martyrs subissant en leur corps, comme Jésus, la perversité des hommes et acceptant, dans le pardon qu'ils leur accordent, de donner leur vie, ils nous tracent la voie à suivre. Heureusement qu'ils n'ont pas été parfaits, leur exemple risquerait de nous décourager. La perfection est au bout d'une longue route, un don qui nous est promis, non un bien possédé. En fi n de compte, choisir la perfection pourrait bien être cesser de nous en soucier pour nous occuper des autres, « regarder dehors ». Ainsi la Bonne Nouvelle du primat de l'amour, pourra-t-elle être annoncée, parce que vécue, d'abord à Jérusalem (Pierre), puis jusqu'aux extrémités du monde (Paul).

Évangile selon Matthieu 16,13-19

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? » Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. » Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

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