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1er juin 2008 - 9ème dimanche du temps ordinaire- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui


Le fond du coeur

Pour lire l'évangile dérouler la page web jusqu'en bas !


Les références des textes de ce dimanche

Deutéronome 11,18.26-28.32
Psaume 30
Romains 3, 21-25.28
Matthieu 7,21-27

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

“Impitoyable », Jésus : toujours, il traverse les apparences pour aller au fond des choses, au lieu de la vérité toute nue. On se souvient d'Hébreux 4, 12,13 : « Elle est vivante et efficace la Parole de Dieu. Plus effilée qu'aucune épée à deux tranchants, elle pénètre jusqu'au point de division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles, et démêle les intentions et les pensées du coeur. » Qu'est-ce qui se cache sous nos « pratiques de piété », sous nos bons sentiments, et même sous nos appels à Dieu (« Il ne suffit pas de dire Seigneur, Seigneur ») ? Et voici que Paul vient à la rescousse en 1 Corinthiens 13,1-7 : si nous ne sommes pas habités au fond de nous-mêmes par l'amour, qui est Dieu, toutes nos attitudes religieuses sont frappées de nullité. Dans un autre langage, Jésus dit dans notre évangile que pour entrer dans le Royaume des cieux (traduisons : pour entrer dans la plénitude de la vie), il faut faire la volonté de son Père qui est aux cieux. Or quelle est la « volonté du Père » sinon que le Fils vive, et, en lui, les fils ? Cette volonté se dit justement : « amour ». Bref, sans être pour autant des Tartuffe, nous risquons de nous rassurer et même de nous complaire dans des bons sentiments fabriqués de toutes pièces, pour nous donner bonne conscience. On peut, par exemple, se détacher mentalement, psychologiquement des biens de ce monde pour conserver ses richesses et refuser le partage.

Quand l'amour s'ignore
Tout cela risque de nous inquiéter. Que faire si la foi à transporter les montagnes, la distribution de tous ses biens aux pauvres, le sacrifice du kamikaze (« livrer son corps aux flammes », 1 Corinthiens 13,3) ne suffisent pas ? La réponse est difficile, car la vérité profonde de l'amour nous échappe. Disons qu'il réside dans un choix fondamental de notre liberté, un choix qui commande tout le reste. Quel choix ? Que l'autre existe, et même celui qui est le plus « autre », l'ennemi. Cette volonté, qui épouse la volonté de Dieu, est prête à payer n'importe quel prix. Du coup, si elle est vraiment là, tout ce que Paul énumère dans sa liste (la foi à déplacer les montagnes, le partage etc.) prend valeur, la valeur absolue de l'amour. Vu de l'extérieur, rien de décisif : partager, par exemple, peut être expression de l'amour ou recherche d'une bonne opinion de soi-même, voire de prestige social. Les véritables « intentions et pensées du coeur » sont le plus souvent ignorées même de celui qu'elles habitent et animent. Allons plus loin : plus elles sont vraies, plus elles nous échappent. En effet, aimer pour de bon consiste à penser aux autres et à s'oublier soi-même. « Dieu était là et moi je ne le savais pas » (Genèse 28,16). Il était là, en moi, mais mon attention était tout entière mobilisée par sa présence en l'autre. Dans les faits, même cette présence en l'autre peut être ignorée (voir Matthieu 25,37-38). Si nous sortons de nous-mêmes, nous entrons dans le « Royaume ».

Impossible à l'homme, possible à Dieu
Certains se diront : « Tout cela est très beau mais ce n'est pas pour moi. C'est ce que l'on appelle la sainteté. Je ne suis pas si ambitieux : on peut vivre correctement sans aller si loin… » Erreur ! Ce n'est pas facultatif, puisque sans en passer par là nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume de la Vie, où il n'y a pas place pour les « cymbales retentissantes » (1 Corinthiens 13,1). Répétons-nous les paroles de Jésus : « Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi… » L'enjeu est donc capital. Comme le dit la première lecture, nous avons à choisir entre la bénédiction et la malédiction ou, selon Deutéronome 30,15, entre la vie et la mort. En effet, seul l'amour est plus fort que la mort. Repousser cela, c'est construire sa maison sur le sable et la vouer ainsi à la destruction. Pourtant, nous savons combien il est difficile d'aimer pour de bon, la plupart des couples en font l'expérience. Cependant, tel doit être notre choix, notre projet, notre espérance. N'imaginons pas que nous pourrons y parvenir par nos efforts de volonté. Heureusement nous avons seulement à nous ouvrir à l'acte créateur de Dieu, cet acte qui nous fait être à son image ; amour comme lui. Facile à dire ! En fait nous ne parvenons jamais en notre existence actuelle à aimer comme Dieu aime, à faire totalement nôtre l'amour du Christ donnant sa vie. C'est pourquoi Paul nous invite, dans la seconde lecture, à prendre conscience de la gratuité du « salut », de l'entrée dans la vie de Dieu. Gratuité elle aussi à imiter, dans la mesure du possible.

Évangile selon Matthieu 7,21-27

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : “Seigneur, Seigneur !” pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. En ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !”
«Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
« Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »

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