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11 mai 2008 - fête de la Pentecôte- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Les références des textes de ce dimanche


Les "commandements"

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Les références des textes de ce dimanche

Actes 8,5-8.14-17
Psaume 65
1 Pierre 3,15-18
Jean 14,15-21

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Plusieurs seront surpris d'entendre Jésus nous laisser en guise de testament l'observation de commandements. Au pluriel par surcroît ! Nous pouvons penser qu'il s'agit du commandement unique qui se dédouble en prescriptions d'amour pour Dieu et le prochain. Mieux : pour Dieu par le prochain. Dès lors, nous aimons les autres par l'amour même de Dieu, qui passe par nous. C'est sans doute pour cela que notre évangile parle de l'Esprit tout de suite après avoir parlé des commandements : Esprit et amour sont en effet pratiquement synonymes. En partant, le Christ nous donne l'Esprit d'amour qui est l'unificateur même du Père et du Fils. Nous voici participants à la Trinité. De même que, dans le Christ, il y a humanisation de Dieu, au terme de sa Pâque il y a divinisation de l'homme. Là, nous parvenons à l'achèvement de notre création. Pourquoi cet achèvement doit-il passer par la traversée de cette Pâque sanglante, par la souffrance et par la mort ? Parce que notre création rencontre sur son chemin le refus de devenir image et ressemblance de l'amour, et ce refus est option pour le néant. Voici la mer mortelle vers laquelle nous marchons, mais qu'en fin de compte l'amour plus fort que la mort nous fait traverser. Désormais, nous sommes capables d'observer les « commandements », c'est-à-dire d'aimer Dieu par-dessus tout en aimant notre prochain comme nous-mêmes.

La nouvelle Alliance dans l'Esprit
L e problème, qui peut devenir le drame, est que notre accès à l'humanité achevée, qui est notre alliance parfaite avec la source de notre être, Dieu, ne peut se réaliser que par le chemin de notre liberté. Il dépend de nous d'accueillir ou de refuser ce qui nous fait exister. Pourrions-nous être « comme Dieu », qui est souverainement libre, si nous ne l'étions pas ? Nous voici devant le bon et le mauvais, le bien et le mal, une bonne route qui conduit à la vie, une mauvaise route qui conduit à la mort (voir Deutéronome 30,15-16). Dans le Christ, Dieu vient prendre sur lui le mauvais, le mal, la mort que nous avons choisie. Refuser la création à son image, n'est-ce pas déjà neutraliser Dieu, l'anéantir ? Tentative vaine car en Dieu la mort vient mourir. Et nous voici invités à une nouvelle alliance, au-delà de la mort que nous mettons au monde. Pour ma part, je pense que cette seconde et dernière alliance est là depuis toujours, depuis les premiers refus que l'homme a opposés à Dieu, à l'Autre, aux autres, depuis les premiers Caïn. C'est dire que le Christ est là, caché, en quelque sorte souterrain, depuis qu'homme il y a. Mais il a fallu attendre que « les temps soient accomplis » pour qu'il soit révélé en Jésus, qui est pour nous le sommet de l'itinéraire d'Israël. Il fallait que cette révélation ait lieu pour que nous puissions choisir librement la ressemblance divine, l'humanité en laquelle Dieu s'exprime.

Nous en Dieu, Dieu en nous
Ce dernier discours du Christ est plein d'affirmations de l'intériorité réciproque : nous sommes dans le Christ et le Christ est en nous. Lui-même est dans le Père et le Père est en lui. Finalement, le Père lui-même vient faire en nous sa demeure (Jean 14,23, hors lecture). Par le Christ en qui le Père réside, Dieu est en nous et nous sommes en Dieu. D'autres textes ne parlent pas d'une telle intériorité mais d'un déplacement nécessaire, d'un chemin à parcourir pour faire un avec le Père. Cette distance est simplement l'expression de l'acte de liberté à accomplir pour entrer dans l'amour de Dieu. Comme toujours, tout est donné mais tout doit être pris, accueilli. Une question doit être posée : cette habitation de Dieu en nous nous concerne-t-elle personnellement ou est-elle le fait de la communauté des disciples, de l'Église ? Je pense qu'il faut répondre : les deux. Dieu habite en moi dans la mesure où je fais corps avec les autres. La présence de Dieu nous reconstruit à l'image de la Trinité. Le Père n'est Dieu qu'en engendrant le Fils et le Fils n'est Dieu qu'en faisant un avec le Père. Autre manière de dire : nous ne sommes habités par Dieu que dans la mesure où nous acceptons de faire de l'amour notre loi. Nous devenons « divins » dans la mesure où nous devenons amour, donc pleinement humains. Nous retrouvons tout cela à la fin du discours, en 17,20-23. Habiter le Christ, c'est être membre de son corps, qui est le peuple uni dans l'amour.

Évangile selon saint Jean (14, 15-21)

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous.
« Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »

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