Retour page d'accueil

psaumerécit évangéliqueoeuvre d'artsite internet écrit spirituel    intentions de prièreprière continuechercher et trouver Dieucélébrer le dimancheprier avec l'actualité    retraite - infosretraite - programmeretraite - calendrierretraite - inscription
Notre Dame du Web - Centre spirituel ignatien sur internet

livre d'orspiritualité ignatiennepriersites à voirà lire sans fautenous écrire

 

 

  
13 avril 2008 - 4 ème dimanche de Pâques- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Lectures:
Actes 2,14.36-41
Psaume 22
1 Pierre 2,20-25
Jean 10,1-10

 

Passer par la porte
Quelle est cette porte par laquelle le « bon berger » entre dans l’enclos des brebis ? Impossible de ne pas penser à Matthieu 7,13-14, qui nous parle de la porte étroite qui conduit à la vie.
Passage obligé, franchissement des portes de la mort. Que s’est-il passé ?
Bon berger, le Christ est venu dans l’enclos qui nous retenait prisonniers. Il a franchi la porte étroite pour venir partager nos servitudes. Puis il est sorti le premier, ouvrant la porte de la vie, et nous sommes appelés à le suivre vers les verts pâturages de la liberté. Il n’y a pas d’autre porte que la porte pascale. Toute autre issue est illusoire et ceux qui nous invitent à faire le mur pour l’éviter sont « des voleurs et des bandits », qui cherchent à prendre notre vie en faisant de nous leurs disciples et leurs clients. Une fois sortis de l’enclos de la mort et de la servitude, nous sommes invités à y rentrer. Non pour retrouver nos anciens esclavages, mais pour faire nôtre la démarche du Christ qui, de condition divine, a choisi de venir se faire notre esclave pour nous faire sortir de nos servitudes (voir Philippiens 2,5-11). Ce retour vers la détresse de nos frères est l’acte de liberté le plus achevé qui soit. Il n’est autre que l’amour en acte : l’amour est en effet le sommet de la liberté puisqu’il consiste à disposer de soi-même pour se rendre totalement dépendant de la vie d’un autre.

« Je suis la porte des brebis »
Après nous avoir suggéré qu’il est le berger qui franchit la porte mortelle et nous la fait franchir, Jésus précise qu’il est lui-même la porte. Qu’est-ce à dire ? Non seulement qu’il nous fait passer (versets 3 et 4), mais que c’est par lui et en lui que nous passons à la vie.
Ainsi se nuance et même se corrige une image de chef autoritaire qui gouverne un « troupeau » qu’il domine. Un berger, aussi bon soit-il, vit de la chair et de la laine de ses brebis. Voici maintenant un berger paradoxal qui donne sa vie à ses brebis et se fera leur nourriture (versets 10 et 11, hors lecture). Et le parcours ne s’arrête pas là : nourries de la chair du berger, porteuses de sa vie et détentrices de son Esprit, cesbrebis ne pourront que reproduire son comportement.

Normalement, toutes nos actions sont des oeuvres d’alliance ; elle sont le fruit de notre unité avec le Christ : « C’est toi-même qui agis en toutes nos actions » (Isaïe 26,12). « Nos actions » : elles sont bien nôtres et pourtant elles sont en même temps actions divines. Quand Pierre écrira que nous devenons « participants de la nature divine » (2 Pierre 1,4), il confirmera cette unité.Certes, cela est toujours à choisir et à recommencer : nous avons sans cesse à passer par cette porte de la vie qui est le Christ.

 

« Il les appelle chacune par son nom »
L’image du troupeau, comme celle du berger, doit être corrigée pour signifier ce qui se passe dans notre relation à Dieu, à la vie, par le Christ. « Troupeau » fait penser à une collectivité anonyme, obéissante et uniforme. C’est pourquoi notre évangile s’empresse de préciser que le berger dont il s’agit connaît chaque brebis et que, réciproquement, ses brebis le connaissent (verset 3). Les versets 14 et 15 (hors lecture) précisent que cette connaissance mutuelle est calquée sur celle qu’il y a entre le Père et le Fils. Nous voici en participation avec l’Unité du Dieu Père, Fils, Esprit.

Rappelons que dans la Bible, le verbe « connaître » dit beaucoup plus que dans nos langues usuelles ; il est même utilisé pour nommer l’acte conjugal. Quand nous disons « Église », gardons-nous de penser « masse », « foule » et même, à la limite « peuple », quand ce mot est pris au sens de collectivité indistincte.
« Église » signifie d’abord convocation, appel adressé à chacun « par son nom ». Les brebis, à première vue, se ressemblent toutes. Pas les croyants, d’où la nécessité d’une grande tolérance quant aux manières de croire et de se comporter. Notre unité, pour être vraie, doit être conjugaison de diversités. Cela vaut déjà pour le couple humain et ce n’est pas si facile, puisque Paul éprouve le besoin de l’expliquer longuement : tout le chapitre 12 de la première lettre aux Corinthiens. Dernière remarque : ce qui nous fait exister, c’est justement que le Christ nous appelle chacun par son nom.

"Copyright AELF - Paris - Tous droits réservés"