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23 mars 2008 - dimanche de Pâques- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Promis à la vie nouvelle

Il faut le redire, la Résurrection est la pierre d’angle de la foi. Pierre sur laquelle la foi peut se construire, pierre contre laquelle elle peut venir se briser. Si le Christ n’est pas ressuscité, dit Paul, vide est notre prédication, vide est votre foi (1 Corinthien 15, 14). Un jour, sur la route de Damas, il a eu l’évidence que celui qu’il croyait mort parce qu’on l’avait crucifié était toujours, ou plutôt de nouveau, vivant. Alors tout s’est illuminé pour lui. Il a compris
qu’il devait passer d’une religion centrée sur la morale, l’observation de la loi, à la religion de l’amour actif d’une personne en qui Dieu se rend visible et actif, en qui se rassemblent dans l’unité tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, de qui l’univers tient son origine. Un Dieu en qui, malgré les apparences, tout ce qui existe finit par converger comme la rivière se précipite, il est vrai à travers bien des détours, vers l’océan qui est sa source (image de Paul Claudel) où elle va mourir pour une nouvelle naissance.


Renaître, et par conséquent mourir, est nécessaire à la nouveauté, à l’accès à des formes supérieures des réalités que nous vivons : « Tendez vers les réalités d’en haut, c’est là qu’est le Christ », dit Paul dans la seconde lecture. Ainsi nous apprenons que notre statut actuel n’est qu’ébauche et promesse, car nous sommes faits pour être, au bout de notre parcours, des « comme Dieu ».


Croire signifie croire en la Résurrection

La Résurrection est à l’oeuvre partout et depuis toujours. En Jésus, dit la 6e Préface eucharistique, elle est « manifestée ». Désormais, tout être humain qui entend l’Évangile doit se prononcer, puisque ce qui était jusqu’alors caché vient maintenant à la lumière. C’est pourquoi, pour Paul, croire signifie croire à la Résurrection. Si Abraham est dit père des croyants, c’est parce que, oubliant son corps déjà mort et le corps de Sarah mort lui aussi, il a cru à l’annonce de la naissance de son fils Isaac, « croyant en Celui qui donne la vie aux morts et appelle ce qui n’est pas à l’existence» (Romains 4,17). « Cela lui fut compté comme justice (…) et le même “ compte ” nous attend, nous aussi qui croyons en Celui qui a ressuscité des morts Jésus, notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justice » (versets 22-25).

S’il ne nous fait pas surmonter la mort, si nous sommes voués à disparaître, alors l’affirmation que Dieu est amour perd tout son sens. La résurrection du Christ nous apprend que nous vivons comme enveloppés d’amour, et que tout ce qui peut nous nuire, y compris le « dernier ennemi », la mort, n’aura pas raison d’une vie qui est don de Dieu.

Nouvelle naissance

Nous avons aujourd’hui le choix entre plusieurs lectures d’évangiles. Pourquoi ce tombeau désormais vide me fait-il penser au ventre maternel après l’accouchement ? Sans doute parce que la Résurrection est mise au monde de l’homme nouveau, achevé, accompli. « Ce qui est ancien a disparu, un monde nouveau est là » (2 Corinthiens 5,17). Et pourtant ce monde nouveau est déjà là au coeur de l’ancien, comme une promesse, un désir, un dynamisme qui lui interdit de se satisfaire de l’état présent et l’ouvre à ce qui vient. La Résurrection est là, au coeur caché du monde, partout et depuis toujours. Paul l’explique en 1 Corinthiens 15,12-16 : s’il n’y a pas de résurrection, le Christ non plus ne peut pas ressusciter. Jésus lui-même, pour justifier la foi en la résurrection, cite Exode 3,6 où Dieu se présente comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ».

Or il ne peut être Dieu des morts mais, étant lui-même Vie, Dieu des vivants. Tous sont vivants devant lui. Ce doit être ce que découvre le disciple quand il voit le tombeau vide et les linges pliés, comme s’ils n’avaient pas servi. « Il vit et il crut », dit le texte. Qu’a-t-il vu ? Rien, une place vide. « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis », avait dit Marie-Madeleine. Pourquoi, si l’on avait simplement enlevé le cadavre, l’aurait-on dépouillé des linges de la mort ? Jean sait maintenant où Jésus a été mis : dans la vie de Dieu.

P.Marcel Domergue, sj

 

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