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10 février 2008 -1er dimanche de Carême- Année A

Les références des textes de ce dimanche

>> Cliquez pour lire ces lectures sur le site Prions en Eglise
Genèse 2,7-9 et 3,1-7
Psaume 50
Romains 5,12-19
Matthieu 4,1-11

                                                    Le commentaire des lectures bibliques
                                 par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Le vertige de la puissance

A y regarder de près, nos trois lectures vont dans le même sens. elles symbolisent toute l’aventure humaine et nous invitent à en découvrir le sens. au fond, nous sommes en proie à une peur fondamentale, la peur de ne pas assez exister, d’être trop peu, de ne pas faire le poids. c’est là que survient la tentation. Tentation d’être tout, de dominer tout ce qui existe pour nous prouver que nous ne sommes pas rien. « Vous serez commedes dieux, arbitres du bien et du mal », dit le serpent de la Genèse, le reptile de la ruse. certes, nous avons bien la vocation de devenir
comme Dieu, puisque nous n’existons qu’en étant son image mais, justement, nous ne pouvons nous emparer de cette ressemblance par nos propres forces, nous ne pouvons que la recevoir dans la confiance faite à un autre. cette confiance, cet échange avec Dieu est justement ce qui nous fait semblables à lui qui est relations.

Le mensonge qui nous menace consiste à voir Dieu comme un menteur, un dominateur qui, comme nous, a peur qu’on lui ravisse son pouvoir et se défend par des interdits. Tout cela se trouve dans les paroles du serpent et se verra illustré par les tentations d’israël au désert. dans notre première lecture, vouloir être comme Dieu, alors qu’on l’imagine avare et menteur, conduit à la découverte denotre nudité fondamentale qui, désormais, nous fait honte.


Le combat pascal

Voici que Jésus vient d’être déclaré Fils de Dieu et envahi par
l’esprit (récit du Baptême). Aussitôt, l’esprit de Dieu qui l’habite le conduit au désert où il devra affronter l’esprit du mal. Il va refaire l’expérience d’Israël affronté à la pénurie. Quarante
ans pour le Peuple, quarante jours symboliques de toute une vie pour le Christ. L’évangéliste veut nous faire comprendre que dès le départ, Jésus a surmonté la tentation d’un messianisme de
pouvoir et de domination.

Au fil des jours, il devra refaire ce choix, qui consiste à se mettre en situation de serviteur et à donner sa vie pour que les autres vivent. Tentation de ne pas aller à Jérusalem où il sera crucifié. il se mettra pourtant « résolument » en route pour la ville qui tue les prophètes (Luc 9,51). En Matthieu 16,23, c’est Simon, ce disciple qui vient d’être déclaré Pierre, rocher sur lequel sera bâti une Église capable de résister aux puissances maléfiques, qui se fait le tentateur et sera qualifié de « Satan » (adversaire).
Jusqu’au dernier moment, Jésus sera tenté d’échapper au statut de Messie crucifié (Gethsémani), mais il choisira de se soumettre à la volonté du Père qui, malgré les apparences, est volonté d’amour. Comprenons que ce que nous lisons là n’est pas seulement le combat du Christ mais, récapitulé et révélé en lui, le combat de toute l’humanité, de chacun de nous, et de Dieu en faveur de l’homme.

Le bon et le mauvais

Si vraiment, comme il vient de me l’être dit, je suis le Fils de Dieu, je dois pouvoir faire du pain avec ces pierres. On va bien voir si, oui ou non, c’est vrai. « Dieu peut-il dresser une table au désert ? », demandaient les Hébreux en exode (Psaume 78,19). On va bien voir… La tentation se renverse : mettre Dieu en demeure de produire un signe s’appelle le tenter.

Voici donc Jésus tenté de tenter Dieu. Il résistera et c’est pour cela qu’il nous invitera à croire sans voir. Lui se réfère à la Parole. ce n’est pas un hasard si toutes ses réponses au tentateur sont des citations du Deutéronome, la « Seconde Loi », à laquelle il choisit, lui qui est la Parole, de se soumettre. Ainsi devrons-nous en venir à croire en vertu de la Parole qui nous vient d’ailleurs, en l’occurrence de Dieu par les apôtres relayés par l’Église.

N’insistons pas sur le contenu des trois tentations, elles visent toutes à nous faire croire que nous
sommes tout-puissants et que nous pouvons nous rendre maîtres du monde. il est facile de voir à quoi elles correspondent dans notre vie actuelle. Toutes nos idéologies peuvent les illustrer.

On a souvent noté que ces tentations se parent toutes de l’apparence du bien. Produire de la richesse et des biens de consommation, défier et maîtriser les lois naturelles, rassembler les peuples pour les contraindre à l’unité et à la paix, quoi de meilleur ? Difficile de discerner la frontière qui, franchie, fait basculer un bien dans un mal. Jésus va subir notre mal pour en faire surgir le bien, la mort pour la transformer en lieu de naissance.

 

 

 

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