––Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) revient toujours à l’amour du Verbe dans ses traités, lettres et sermons. Il médite sans cesse sur ce privilège qu’a l’être humain de porter en lui la ressemblance divine.
Visite du Verbe
« Je confesse donc, non sans indiscrétion, que j’ai moi aussi reçu la visite du Verbe, et cela à plusieurs reprises. Et s’il est entré souvent en moi, je ne l’ai pas senti entrer à chaque fois. J’ai bien senti sa présence, je me le rappelle, et parfois j’ai pu aussi pressentir sa venue, mais jamais je n’ai eu le sentiment précis ni de son entrée, ni de sa sortie.
Quant à savoir d’où il venait en moi, où il est allé en me quittant, ou même par où il a fait irruption puis s’est échappé, je dois dire que je l’ignore encore […]
Je suis monté jusqu’à la cime de moi-même ; et j’ai vu que le Verbe résidait plus haut encore. Je suis descendu, en explorateur curieux, au plus bas de mon être ; et j’ai constaté également qu’il était plus bas que ce point extrême […]
Mais ses voies étant interdites à nos investigations, vous me demandez comment j’ai pu connaître sa présence. C’est qu’il est vivant et actif : à peine était-il en moi qu’il tira du sommeil mon âme assoupie. Mon cœur était dur comme la pierre et malade ; il l’a secoué, amolli et blessé […]
Voici donc le signe qui m’est donné de son départ : mon âme est irrésistiblement prise de tristesse jusqu’à ce qu’il revienne et que, comme à chaque fois, il réchauffe mon cœur, ce qui est la marque de son retour. »
Saint Bernard
Quelques pistes pour intérioriser cet écrit spirituel :
D’abord…
- Je commence par déterminer le moment, le lieu et la durée de ma prière. Je choisis un moment où je suis disponible intérieurement, où j’ai du temps, un moment de repos…
- Je me dispose sous le regard de Dieu, son regard qui m’aime et m’accueille tel que je suis.
- Je lui demande la grâce de m’ouvrir à son Esprit, pour l’entendre et être guidé par lui.
Puis…
Je lis lentement ce texte de St Bernard, je laisse les mots résonner : ils parlent de la présence de Dieu en moi.
- Dieu ne se dévoile pas facilement aux yeux des hommes. Comment et où est-ce que je cherche Dieu dans ma vie ? Recherche intellectuelle ? Scientifique ? Sentimentale ? Je le cherche dans les autres ? En moi-même ?
- Puis-je repérer, comme St Bernard, son passage en moi ? Comment cela se manifeste-t-il pour moi ?
- Je peux méditer sur ma chance, ma grâce, de pouvoir porter Dieu en moi. Dieu me choisit pour faire sa demeure en moi.
Pour terminer
- Je parle à Dieu, comme un ami parle à un ami, dans la foi, dans la confiance et le respect. Je partage ce qui m’est venu dans la prière et je lui d’être ouvert à sa présence.
- Je dis une prière d’Église en lien avec tous ceux avec qui et auprès de qui je vais cheminer. “Notre Père…”
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Je désir prier chaque jour
Oui dès mon réveil je me sens sans goût mais j’ai le désir d’envoyer un sos au pSeugneur
Dieu se cache en notre attente. Il est notre attente.La tristesse est aussi la sienne.Je dois me rendre intérieurement disponible à sa Présence.La croix est le lieu privilégié de sa victoire,qui est aussi la nôtre.Contempler Jésus crucifié pour qu’il nous fasse voir le Bien, l’Amour dont il nous gratifie à chaque instant et dans lequel notre souffrance est cachée.
Nous avons été créés à la ressemblance de Dieu et on dit qu’il nous crée pour l’amour et qu’il nous a envoyé son fils par amour. Je ne comprends pas. Il veut qu’on le suive, attendre après lui mais la souffrance qui vient avec est très dur. on a tellement essayé de me détruire….de toutes les façons que ce soit le médecins a mon propre mari et mes enfants. Je nai vraiment plus de force et la mort me semble toujours de plus en plus proche. Dieu vient et va à son gré mais après quand il n’est plus là je fais quoi….j’attends. C’est comme si il nous a créés pour jouer a cache-cache. Mais qu’est ce que ca donne de venir au monde seulement pour souffrir en le cherchant car ce n’est pas évident. Et pourquoi le mal semble toujours réussir plus que le bien.
Bon jour !
Suzanne,
Vous lire me touche.
En écho, me revient en mémoire alors ce jeu de cache cache en effet, qu’on lit dans le cantique de cantiques…entre le bien aimé et vous :sa bien aimée!
Mon expérience est qu’Il est toujours là !
Mais pas de façon forcément perceptible …à nos sens si limités !
Je viens de lire le témoignage de la Vie d’une jeune esclave : “Bakitha” de Véronique Olmi .
Presque contemporaire (1863-1947) elle a été arrachée aux siens (du Darfour dans le sud ouest du Soudan) par des “négriers arabo-musulmans” de l’époque, ils ont traversé enchaînés avec d’autres prises , le désert à 7 ans dans des conditions digne de nos camps de concentrations postérieurs , puis vendue pour 7 ans d’enfer , Je ne vois pas d’autres mots…aptes à qualifier la traversée de ce vécu là ! Elle en est sortie vivante Dieu sait pourquoi et comment.
Pourtant lire son attitude au milieu de l’apparente inutilité de sa Vie abusée (coups , violences, humiliations en tout genre subis ) m’enseigne que même dans cette horreur , Dieu est présent !
Sa manière de regarder la bouteille moitié pleine là où elle éprouve si cruellement la moitié vide! me semble un socle qu’elle a reçu dans sa famille aimante les 7 premières année de sa Vie….
Mais si nous n’avons pas reçu , comme elle cette énorme élan de Vie à l’origine, sa force de caractère , Dieu si vous lui demandez ne peut pas vous refuser sa force de Vie!
Voyez l’attitude de Jésus dans l’évangile, jamais il ne renvoie quelqu’un qui vient avec une demande de cet ordre : Voyez comment tous ces malades, repartent guéris, en paix , et dans la Joie….parfois après “38 ans de maladie” pour la femme dite hémorroïsse
Oserez vous devant lui , Le mendiant de votre amour , demander aussi la force qui jusqu’à La Croix lui faire encore dire en dernière parole cette parole de confiance : Père en Tes mains je remets mon Esprit ?
Gwenn qui vous garde sur le coeur
…de tellement plus grand qu’elle!