Ma relation à Dieu est nourrie par ce que je connais de Dieu et ce que j’expérimente de sa manière d’être, d’agir, de me regarder, de m’aimer. Nous savons que Dieu est Amour et parfois nos images de Dieu sont loin de cet Amour. Alors notre relation avec Dieu n’est plus très juste. Profitons de ce mois-ci pour nous laisser convertir et entrer dans une relation plus juste, plus libre, plus aimante.
Dans notre relation à Dieu nous projetons une image que nous avons de lui.
Nous ne cessons d’avoir des images de Dieu. Cela est normal. C’est notre manière de donner un contour, d’appréhender les choses et les personnes, c’est notre manière de nous sécuriser. Nous passons d’une image à une autre. Dès que nous pouvons dire qui est Dieu, il est déjà Autre. Nous pouvons en dire quelque chose, nous pouvons dire qui il est pour nous, comment nous sommes en relation avec Lui ou Lui avec nous. Mais nous ne pouvons mettre la main dessus, nous ne pouvons le définir. Cela est déjà vrai de toute personne, chacun, chacune étant un mystère dans le sens d’un être qui est toujours en dévoilement. Combien plus encore cela est vrai de Dieu.
Souvent, l’image que nous avons de Dieu vient de ce que nous avons entendu ou de ce que nous avons expérimenté dans les relations avec d’autres personnes ou dans l’imaginaire que nous avons de la toute-puissance. Et il peut y avoir un grand écart entre ce que nous savons de Dieu et les représentations que nous nous en faisons. Par exemple, nous “savons bien” que Dieu est Amour : saint Jean nous le dit sur tous les tons, particulièrement dans son épître. Et pourtant nous pouvons continuer de vivre de manière plus ou moins consciente avec des images de Dieu souvent bien loin de cet Amour.
Parmi les images de Dieu suivantes, y en a-t-il qui m’habitent parfois ?
- Un Dieu comptable qui calculerait tous mes péchés et mes bonnes actions pour voir si j’ai fait assez d’efforts pour avoir droit à son amour et au salut.
- Un Dieu juge qui passerait à la loupe mes actions, mes pensées, mes paroles pour voir si c’est bien ou mal.
- Un Dieu marionnettiste qui me dirait : toi tu vas là, toi tu fais ça, toi tu ne bouges pas.
- Un Dieu qui a tout écrit dans un livre me dirait : tu as 5 ans aujourd’hui ; quand tu en auras 50, tu auras 5 enfants, tu vivras dans l’appartement dans le village de S., tu seras dentiste et tu joueras de la trompette avec trois autres personnes…
- Un Dieu pompier vers qui je me tourne que lorsque je vais très mal pour qu’il me sauve.
- Un Dieu Père Noël est celui que je prie et en qui je crois uniquement parce que cela me procure des bienfaits, des cadeaux.
- Un Dieu snob qui ne peut pas s’intéresser à moi parce que je ne suis pas de son rang ; d’ailleurs il ne me voit pas.
- Un Dieu idée : il est là. C’est important C’est un concept philosophique qui m’aide à vivre. La notion de Dieu dit la toute-puissance et la transcendance.
- Un Dieu exigeant qui ne cesse d’attendre de moi que je sois comme ceci ou comme cela. Avec lui, il faut que je sois parfait, et il faudrait que je fasse une maraude par semaine, mais aussi que j’aille à la messe tous les jours. Mais ce n’est pas suffisant, il faudrait aussi que je lui laisse ce temps de loisir pour être au service ou que je prie davantage. Avec lui, j’ai toujours l’impression de ne pas être à la hauteur.
- Un Dieu « vitamine » : je vais à la messe, je prie, je loue parce que ça me fait du bien, ça me booste. C’est comme si je remettais du carburant !
- Un Dieu assurance vie. Je vais à l’église parce que comme ça je serai protégé des épreuves dans ma vie.
- Un Dieu tout-puissant tel un super héros qui va empêcher tout ce qui ne me convient pas.
Ces images ne sont pas totalement fausses.
Oui, Dieu juge !… mais non pas moi : il juge et nomme ce qui est mal, ce qui fait mal à la beauté et à la bonté pour laquelle il m’a créé.
Oui, Dieu est tout-puissant ! mais sa toute-puissance est d’amour.
Oui, Dieu est exigeant ! car il croit en nous et nous espère. Cependant son amour ne dépend pas de ce que nous allons faire ou être…
N’ayons pas honte : les disciples eux-mêmes qui vivaient pourtant avec Jésus avaient beaucoup de représentations de Dieu. Pierre lui-même a été bien réprimandé par Jésus car il ne pouvait entendre que Jésus puisse être tué (Mt16, 22)!
Je prends un instant pour me demander : quelle est l’image de Dieu que je me fais ? Je peux repérer cela dans ce que j’attends de Dieu ou encore dans ma manière de prendre des décisions, par exemple.
L’image de Dieu est souvent un écho de l’image que j’ai de moi-même :
« Je ne sers à rien, je ne suis capable de rien »
« Dis- moi que je suis la plus belle ! »
« Je me suffis à moi-même, je suis riche, doué, beau »
« Regarde comme je suis fort, comme je suis quelqu’un de bien, …. ! »
Nous vivons alors sous le regard qui juge, sous le regard qui demande un mérite, nous vivons enfermés en nous-mêmes. Nous ne sommes pas tout à fait libres devant lui.
Derrière toute ces attitudes intérieures, le plus souvent inconscientes, il y a toujours les mêmes désirs : être reconnu, réussir… au fonds, le désir d’être aimé.
Or que nous dit Dieu de lui-même ? Quelles images donne-t-il de Lui ? Quelles images prend Jésus pour nous révéler le visage du Père ?
Dieu se révèle en Jésus lui-même, le Fils de Dieu annoncé par l’ange Gabriel (Lc1, 26ss) : ce bébé ; cet enfant ; puis cet homme qui se mêle aux pécheurs, qui rencontre tous les exclus de la société ; celui qui réveille le désir des hommes et des femmes qu’il croise ; celui qui appelle à lui des gars de tous styles, plus ou moins de bonne réputation, pour être ses compagnons ; celui qui a une grande proximité avec des femmes, juives ou non ; celui qui demande son avis à ceux qu’il rencontre : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » ; celui qui prend la place du serviteur en se mettant aux pieds des hommes ; celui qui va mourir comme un va-nu-pieds par amour ; celui qui ressuscite…
Jésus donne aussi des images du Père à travers les diverses paraboles : le bon pasteur connaît toutes ses brebis, donne sa vie pour elles, les conduit pour leur donner la vie ; le Père Miséricordieux ne calcule pas ; il espère et pardonne, se réjouit et s’émerveille ; le bon samaritain prend soin et s’approche de tous ; le semeur sème largement et généreusement partout et pour tous.
Dieu nous est révélé comme celui qui aime et donne la vie, celui qui fait confiance à l’Homme et qui veut des collaborateurs responsables.
Il est bon de noter que Jésus donne plusieurs images, prend plusieurs paraboles : si avec st Jean nous pouvons affirmer que Dieu est Amour, cet Amour se dit de différentes manières. Dieu est toujours comme ceci mais aussi comme cela, dans la richesse des attitudes, des gestes, comme une symphonie ou un kaléidoscope.
Je prends le temps d’accueillir le regard de Dieu sur moi. Je m’arrête sur l’une ou l’autre attitude de Jésus ou sur l’une ou l’autre parabole : je laisse Dieu se révéler à moi. Je lui demande de me rendre plus libre.
A Travers cette parabole du Bon Pasteur, Seigneur, tu me redis que tu me connais tel que je suis , avec mes imperfections, mais aussi mes qualités .
Tu m’invite à reconnaître ta voix dans la vie de mes frères et soeurs.
Seigneur, si un jour je m’égare un peu trop de Toi, viens vite à ma rencontre pour me ramener au bercail .
Dans un texte d’Isaïe” Tu restais un Dieu patient, mais tu les punissais pour leurs fautes”. Cette image d’un Dieu punisseur, conformément à la théologie janséniste, m’a longtemps accompagné; comment se défaire d’un Dieu au courroux si puissant? Les “confesseurs” ordinaires ou extraordinaires ont-ils saisi en entier “la miséricorde de Dieu? L’idée de vengeance est sous-jacente dans le comportement habituel.
Il a fallu du temps pour entrevoir le Dieu miséricordieux, qui ignore peut-être l’enfer (?) et le purgatoire (?).. Combien de fois ai-je entendu un prêtre pousser à la confession, exercice de purification et de pardon, mais vit-on sous la domination du péché qui vous noircit l’horizon.
Pour moi aujourd’hui, Dieu est un Père qui ne cesse de donner son Fils Jésus à tous ses amis dans un Amour infini sans cesse renouvelé et qui n’est que DON à accueillir au quotidien! Je Le retrouve ne J2SUS qui lave les pieds sales de Pierre et de chacun d’entre nous mais qui nous dit aussi à travers Pierre, laisse-toi faire!!! J’ai retrouvé une icône d’u moine d’ Egypte qui lave, lui, les pieds de Jésus qui consent à ce geste de retour et qui m’appelle à le refaire , moi aussi, en toute occasion!JESUS EST DON et ACCUEIL en toute circonstance et toujours avec et en nous dans la mesure où nous sommes “en sortie de nous-mêmes! “Ne te regarde pas toi-même , tourne-toi doucement du côté de Dieu ” (St François de sales) Merci de me lire!
Quel est mon dieu ou qui est mon Dieu ?
“chacun, chacune étant un mystère dans le sens d’un être qui est toujours en dévoilement. Combien plus encore cela est vrai de Dieu.”
…dans la richesse des attitudes, des gestes, comme une symphonie ou un kaléidoscope.
« que veux-tu que je fasse pour toi ? » ; celui qui prend la place du serviteur en se mettant aux pieds des hommes ; celui qui va mourir comme un va-nu-pieds par amour celui qui ressuscite…
Est ce Toi Seigneur le Pauvre l’Amour que je cherche ? ecoute ma soif . Merci.
Bonjour et merci d’avoir mis “noir sur blanc” ce fatras de représentations de Dieu qui
m’habitait . Il est si bon de me rendre compte qu’il me faut simplement ouvrir mon cœur pour accueillir Dieu , Le laisser entrer.
Je me permets de revenir à la rencontre de Jésus et Bartimée . Je ne pense pas que Jésus demande conseil à cet aveugle mais bien “que veux-tu que je fasse pour toi ?” Après tout peut-être Bartimée ne désire-t-il pas être guéri , son désir est peut-être autre , son désir ou son besoin . Jésus respecte cet homme et lui laisse toute sa liberté . Excusez – moi mais il y en a “marre” de tous ces gens qui veulent vous imposer leur vision de vos besoins . Excusez – moi , un grand merci pour tout . Nous avons ” besoin ” de vous .